Ça chauffe ces derniers jours dans le Sud du pays. Hier, des tirs à l’arme lourde ont été entendus pendant un long moment dans l’arrondissement de Niaguiss, notamment dans la commune d’Adéane. L’armée, qui a confirmé des opérations militaires en cours, sans donner plus de précisions, dit être en train de sécuriser la zone pour le retour des populations qui avaient abandonné leurs villages et champs, dans ces localités aux potentialités agricoles et économiques immenses, sous la menace des rebelles et bandes armées qui profitent des ressources locales.
L’armée poursuit sa mission de sécurisation au Sud du pays, pour accompagner le retour des populations dans les localités abandonnées depuis des années, notamment dans l’arrondissement de Niaguiss, qui a été au cœur du conflit casamançais. Et hier, une situation qu’on n’avait pas connue dans la zone depuis un bon moment s’est présentée. Des tirs à l’arme lourde ont été entendus durant des heures dans le secteur d’Adéane. C’est dire que les militaires sont prêts à tout pour accomplir leur mission, en délogeant les éléments du Mfdc ou les bandits de grands chemins qui écument la zone, faisant fuir les populations de leurs villages et terres à fortes potentialités agricoles et économiques, dont profitent les bandes armées pour financer leurs activités. D’où leurs résistance et leur opposition au retour des populations.
Mais du côté du service de communication de la «grande muette», on ne veut pas dire plus pour le moment. Notre interlocuteur, le colonel Abdou Ndiaye, patron de la Direction des relations publiques des armées (Dirpa) a juste confirmé «qu’il s’agit d’opérations militaires en cours» et précisé que l’armée qui «ne veut pas mettre en cause la sécurité (dans la localité) et la confidentialité (des opérations)» communiquera sur cela «le moment opportun».
A noter que dans cette même zone de l’arrondissement de Niaguiss (commune d’Adéane), deux militaires sont morts et deux autres grièvement blessés lundi, après que leur voiture a sauté sur une mine. 48h auparavant une autre voiture militaire avait subi le même sort, faisant 8 blessés. Et quelques jours plus tôt, un soldat avait été soufflé par un de ces engins de la mort. Au plus fort du conflit, cette zone très convoitée a été truffée de mines antichar et antipersonnel, aussi bien par l’armée que par les rebelles, mais surtout les indépendantistes pour garder leur positions et gêner l’avancée de l’armée.
Mbaye THIANDOUM