Rabat d'arrêt de l'ex-maire de Dakar: plus de 4 mois après, le dossier dort toujours à la Cour Suprême



Quatre mois après que la Cour suprême a confirmé l’arrêt de la Cour d’appel de Dakar, le dossier de Khalifa Sall ne bouge toujours pas. La haute juridiction saisie d’un rabat d’arrêt n’a toujours pas convoqué les parties. Les avocats de l’ex-maire de Dakar sont convaincus que la célérité de la justice, c’était avant la présidentielle. Pour eux, ce n’est pas demain que la haute juridiction va évoquer l’affaire.
 
Célérité avant la présidentielle, lenteur judiciaire après. C’est ainsi qu’on peut résumer le dossier de Khalifa Sall. En un an, le dossier de l’ex-maire de Dakar a été bouclé après un pourvoi devant la Cour suprême. La procédure d’instruction a duré 21 jours et presque dans la même année, 2007, un pourvoi en cassation est formé suite à un arrêt rendu par le juge d’appel et la haute juridiction a tranché. C’était avant la présidentielle de février 2019. En mi-février de cette année, les conseils de Khalifa Sall ont formé un rabat, attaquant ainsi l’arrêt de la Cour suprême. Mais, depuis lors, rien. La justice, qui s’était vantée d’une célérité dans la gestion des dossiers n’a cette fois-ci, pas fait montre de la même célérité qu’avant l’élection présidentielle. Qu’est-ce qui explique cette lenteur ? Car jusqu’à présent, l’affaire n’est pas enrôlée par la Cour suprême, deux mois après. «En fait, ils ne sont plus pressés parce qu’il n’y a plus d’enjeu», argue un des avocats de l’ex-maire de Dakar, qui tient à garder l’anonymat. «Je suis même convaincu qu’ils ne vont pas enrôler cette affaire de sitôt», renchérit notre interlocuteur, d’un ton ironique.  
 
 
 
«Je ne serais pas surpris s’il le gracie un beau matin»
 
 
En fait, selon les avocats de l’ex-édile de la capitale, il ne reste plus que la Cour suprême les convoque, puisque tout a été fait. Cet autre avocat de Khalifa Sall confirme son confrère : «je ne sais pas pourquoi ils ne nous ont pas encore convoqués. Nous sommes prêts, nous n’attendons que la convocation. Mais, puisqu’on a l’élection présidentielle derrière, donc il n’y a aucune urgence». La robe noire dit ne même pas porter ses espoirs sur le rabat de la Cour suprême, «moi je ne compte vraiment pas sur ce rabat. Je crois plutôt à la grâce». A la question de savoir pourquoi, il répond : «c’est ma conviction. Qu’est-ce qui reste dans ce dossier ? Macky Sall a obtenu tout ce qu’il voulait ; la présidentielle est maintenant derrière nous et il a gardé son fauteuil de président de la République, donc, à quoi bon retenir encore Khalifa Sall en prison ? Qu’est-ce qu’il va y gagner ? Donc je ne serais pas surpris s’il le gracie un beau matin. Il est temps en tout cas que Khalifa Sall retrouve les siens». 
 
Alassane DRAME

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