En dépit d’un contexte de crise marquée par le Covid-19, la guerre en Ukraine et l’inflation, le Fmi a tiré un satisfecit à la suite à l’évaluation des performances économiques du Sénégal avec une croissance de 4,7% en 2022 et des prévisions de 8,7% en 2023 avec l’exploitation du gaz et du pétrole. L’inflation qui a atteint 8% devrait baisser à moins 3% en 2023. Les subventions, par contre, ont doublé, passant de 300 à 750 milliards pour soutenir les ménages.
Une mission du Fonds monétaire international (Fmi) dirigée par Edward Gemayel a séjourné à Dakar du 4 au 15 novembre pour procéder à la dernière revue du programme économique et financier avec le Sénégal appuyé par l’Instrument de coordination de la politique économique (Icpe). Au terme de cette mission, le chef de mission du Fmi a présenté face à la presse une « situation performante » de la politique économique du Sénégal et salué les résultats des indicateurs de performances, notamment dans un contexte difficile. Dans un contexte de crises multiformes marqué par le Covid-19, la guerre en Ukraine et la hausse des prix des denrées alimentaires et des produits des hydrocarbures, Edward Gemayel révèle que la situation de l’économie se porte bien relativement par rapport à d’autres économies du continent africain ou même en dehors de l’Afrique. Le taux de croissance 2022, dit-il, devrait s’établir à 4,7% ; tandis que l’inflation qui a connu une hausse de 13% en octobre à cause des facteurs exogènes cités plus haut, devrait être à 8% pour l’année 2022. Outre l’inflation et l’environnement économique, le chef de mission du Fmi est aussi revenu sur les perspectives économiques du Sénégal pour l’année 2023.
Les subventions ont doublé passant de 300 à 750 milliards
« La situation va s’améliorer au niveau de la croissance et va atteindre 8,7% en partie grâce aux champs gaziers et pétroliers qui vont démarrer à la fin de l’année prochaine. L’inflation aussi va baisser l’année prochaine jusqu’à atteindre à moyen-terme à moins 3%. En ce qui concerne les finances publiques, le déficit budgétaire va s’établir à 6.2% marqué par une importante mobilisation des recettes fiscales et douanières dépassant les objectifs. Cela a notamment permis de financer les dépenses publiques qui ont augmenté avec des subventions de plus de 750 milliards, soit 4.5% du Pib pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages », explique le chef de mission du Fmi. Il rappelle à cet effet que le gouvernement avait prévu dans la loi de finances rectificative au niveau des dépenses des subventions de l’ordre de 300 milliards. Ce qui lui fait dire que les subventions ont presque doublé. Pour l’année prochaine, le gouvernement a soumis à l’Assemblée nationale un budget avec un déficit de 5.5%. Cependant, avec les excellentes recettes de cette année, celles exprimées dans le budget de l’année prochaine seront meilleures et seront au-delà de 100 milliards au moins de ce qui est dans le budget. En outre, le chef de mission du Fmi a annoncé un décaissement de 135 milliards francs Cfa pour le Sénégal attendu en décembre. Les réformes sont en cours, notamment avec le Code des marchés. Un autre programme économique et financier pourrait être conclu à partir de l’année prochaine, au mois d’avril 2023.
M. CISS