REVUE ANNUELLE CONJOINTE (RAC) 2022 :Les résultats de la politique du gouvernement en 2021 passés en revue



 
 
Avant la présentation de la Revue annuelle conjointe (Rac) au président de la République, un atelier de validation technique de ladite revue a été organisé hier sous la présidence du ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération et en présence des organisations de la société civile, des partenaires techniques et financiers, entre autres acteurs, pour échanger sur les résultats de la mise en œuvre de la politique de l’État au cours de l’année 2021.
 
 
 
La réunion de validation technique de la Revue annuelle conjointe (Rac) de la politique économique et sociale du Sénégal a été présidée hier par le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr. La revue a été marquée sur le plan macroéconomique par une reprise de la dynamique de croissance, avec un taux de croissance du Pib réel estimé à 6,1% en 2021 contre 1,3% en 2020. Ainsi, le Pib par habitant est évalué à 823.842 francs Cfa en 2021 contre 800.441 francs en 2020, soit une augmentation annuelle de 2,9%. L’encours de la dette publique totale se situe à 10.200 milliards en 2021 contre 8904,7 milliards en 2020, soit une hausse de 14,5% en rythme annuel. Le ratio de la dette publique rapportée au Pib a progressé de 3,4 points de pourcentage sur une base annuelle à 66,6% en 2021, bien qu’il se situe encore en-dessous du seuil communautaire de 70%. Par rapport aux exportations de biens et services, le ratio du service de la dette publique extérieure s’est affiché en repli de 3,2 points de pourcentage sur un an, à 19,8% en 2021 contre 23% en 2020. Concernant le déficit du compte courant, il est évalué à 13,3% du Pib en 2021 contre 10,9% en 2020.
 
La valeur ajoutée du secteur agricole a baissé de 29,8 milliards en 2021
 
Au titre de la transformation structurelle de l’économie et de la croissance, la revue révèle que des progrès ont été enregistrés en 2021. Concernant le secteur agricole, la configuration de l’hivernage a entrainé des contreperformances pour la plupart des spéculations. Ainsi, en 2021, la valeur ajoutée du secteur agricole a enregistré une baisse de 29,8 milliards, passant de 1491,9 milliards en 2020 à 1462,1 milliards en 2021, malgré les efforts financiers consentis par l’État dans la campagne agricole 2021/2022. La production céréalière constituée principalement de cinq filières (mil, riz, maïs, sorgho, fonio), est évaluée à 3.480.394 tonnes en 2021 contre 3.640.545 tonnes en 2020, soit une baisse de 4,4% et un taux de réalisation de 91,3% par rapport à l’objectif de 3.812.668 tonnes. Pour le sous-secteur de la pêche, la situation reste marquée par la raréfaction de certaines ressources halieutiques. Cette situation s’explique par la baisse des débarquements aussi bien de la pêche artisanale (-14,5%) qu’industrielle (-3,2%).
Quant à l’aquaculture, malgré l’augmentation de 24,9% de la production sur cette période (1374 tonnes en 2021 contre 1100 tonnes en 2020), le résultat reste en deçà de l’objectif de 40.000 tonnes fixé à l’horizon 2023. Les activités de l’industrie minière se sont consolidées avec l’élargissement du périmètre exploité par Sabodala Gold Operation (Sgo), la montée en puissance de Petowal Mining Company (Pmc) ainsi que l’augmentation de la production de phosphates. Ainsi, la valeur ajoutée des activités extractives a enregistré une croissance annuelle de 3,2%, passant de 312,5 milliards en 2020 à 391,6 milliards. Dans le domaine de l’industrie, la valeur ajoutée est ressortie à 18,2% du Pib en 2021 contre 17,8% en 2020.
 
 
Le tourisme a résisté aux effets de la pandémie
 
 
Quant au secteur du tourisme, il a pu résister aux effets de la pandémie de Covid-19, grâce à l’accompagnement de l’État, à travers notamment le renforcement du crédit hôtelier et l’application de mesures fiscales en faveur des industries touristiques. Ainsi, la valeur ajoutée du sous-secteur de l’hébergement et restauration est passée de 129,3 milliards en 2020 à 133,4 milliards en 2021. Le taux de pénétration de l’internet, qui continue de progresser ces dernières années, se situe à 93,45% en 2021 contre 88,74% en 2020. Dans le domaine des infrastructures et services de transport, des résultats encourageants ont été enregistrés en termes de construction et de réhabilitation. Ainsi, l’état global du réseau revêtu en bon et moyen état est passé de 83% en 2020 à 84% en 2021. La production énergétique a connu une amélioration significative avec la mise en service de nouvelles centrales. En effet, la puissance installée s’est établie à 1566,4 MW en 2021 contre 1499,04 MW en 2020, soit une hausse de 4,49%. Ainsi, 71,6% de la population ont accès à l’électricité en 2021, soit une hausse de 1,6 point de pourcentage par rapport à 2020. Le taux d’électrification rurale se situe à 56,5% en 2021 contre 55% en 2020. Le coût de production de l’électricité a connu une hausse de 23% sur la période, passant de 48 F/KWh en 2020 à 62,34 F/KWh en 2021. La mise en œuvre du Compact Mcc constitue une véritable opportunité pour réaliser l’accès universel à l’énergie en 2025.
 
Le taux de chômage ressorti à 23,6% en 2021, 28% en milieu rural et 19,9% en milieu urbain
 
Le taux global de chômage de la population active âgée de 15 ans et plus est ressorti à 23,6% en 2021 contre 22,3% en 2020, avec un taux plus important en milieu rural (28% contre 19,9% en milieu urbain). Dans la même période, ce taux est de 36,7% chez les femmes et 12,1% chez les hommes. Le taux d’activité se situe à 60,7% en 2021, contre 54,2% en 2020, et varie selon le milieu de résidence et le sexe. Il est estimé à 61,9% en milieu urbain et 59,4% en milieu rural, à 69,2% pour les hommes et 53,3% pour les femmes. Par ailleurs, le nombre d’employés salariés dans le secteur des entreprises est évalué à 336.968 en 2021, contre 311.280 en 2020, soit une hausse de 8,3%. Cette évolution résulte principalement de l’augmentation des effectifs dans la construction (+39,3%), les services (+8,5%) et l’industrie (+5,6%). De même, les rémunérations globales ont progressé de 8,7% sur la même période. Concernant l’employabilité des jeunes, l’année 2021 est marquée par l’enregistrement de 6608 demandeurs d’emploi contre 2178 en 2020. Parmi ces 6608 demandeurs d’emploi, 2987 ont bénéficié d’accompagnement (1595 en technique de recherche d’emploi ; 270 en employabilité ; 599 en entrepreneuriat et 523 en élaboration de business). Au titre de la Convention nationale État Employeur (Cnee), 374 contrats ont été signés avec les entreprises en 2021.
 
L’investissement public est ressorti à 1028,3 milliards et l’investissement privé à 3776,5 milliards
 
L’investissement public, ressorti à 1028,3 milliards (6,7% du Pib) en 2021, s’est renforcé de 46,5 milliards comparativement à l’année 2020 où il s’établissait à 981,8 milliards soit 7,0% du Pib. Pour sa part, l’investissement privé est ressorti à 3776,5 milliards (24,7% du Pib) en 2021 contre 3173,4 milliards (22,5% du Pib) en 2020, soit une progression de 603,1 milliards sur une base annuelle. Globalement, le taux d’investissement, mesuré par la Fbcf, s’est amélioré de 1,9 point de pourcentage en rythme annuel en 2021 pour se situer à 31,4% du Pib, dépassant ainsi la cible de 30,7%. En perspective, il devrait progresser en 2022 en liaison avec la réalisation des projets et programmes d’investissement dans le cadre, notamment, de la mise en œuvre des zones économiques spéciales et des réformes du secteur de l’énergie. S’agissant du capital humain, des performances ont été notées dans le secteur de l’éducation et de la formation. Au préscolaire, le taux brut de préscolarisation a légèrement augmenté, passant 17,3% en 2020 à 17,7% en 2021. En outre, le taux d’achèvement du primaire a atteint 65% en 2021, contre 62,1% en 2020, soit une hausse de 2,9 de point de pourcentage. En revanche, le taux brut de scolarisation estimé à 84% en 2021, a légèrement reculé de 1,9 de point de pourcentage par rapport à 2020. Dans le domaine de la formation professionnelle et technique, la transition des flux de sortants du cycle fondamental inscrits dans la formation professionnelle et technique s’inscrit dans une tendance haussière. En effet, il passe de 10% en 2020 à 13,41% en 2021. La population estudiantine dans l’enseignement supérieur est évaluée à 216.657 en 2021 contre 213.966 en 2020.
 
420 enfants de 4 à 17 ans retirés de la rue en 2021
 
Dans le domaine de la santé et de la nutrition, le taux d’accouchements assistés par du personnel qualifié est passé de 96,3% en 2020 à 97% en 2021. Le taux d’achèvement en consultation prénatale (Cpn) est estimé à 63,6% en 2021, contre 65,4% en 2020. En matière de lutte contre la malnutrition, le pourcentage de collectivités locales couvertes pour les services de nutrition est passé de 73% en 2020 à 75% en 2021, et le pourcentage d’enfants (0-59 mois) bénéficiant des services de nutrition a évolué positivement, passant de 63% en 2020 à 65% en 2021. Dans la lutte contre le Vih/Sida, d’importantes stratégies ont été développées dans le cadre du dépistage. Aussi, est-il noté une baisse du taux de prévalence du Vih/Sida, qui est passé de 0,5 en 2020 à 0,3 en 2021. Pour ce qui est de la lutte contre la tuberculose, le taux de succès thérapeutique est estimé à 89,34% en 2021 contre 91% en 2020. Le Sénégal s’est engagé pour l’accélération du contrôle du paludisme en vue de son élimination. Cependant, l’incidence du paludisme est estimée à 31,2‰ en 2021. Dans le cadre du renforcement de la protection de l’enfance, le nombre d’enfants âgés entre 4 et 17 ans retirés de la rue est estimé à 420 en 2021.
S’agissant de la proportion d’enfants retournés en famille, le taux d’exécution est de 88% en 2021. En 2021, le taux d’accès global à l’eau s’est établi à 96%, contre 97,6%. Le taux d’accès global à l’assainissement s’est établi à 63% en 2021 contre 61,8% en 2020. Le Sénégal connaît une forte demande en unités d’habitation liée à l’urbanisation galopante. Le nombre d’unités d’habitation a atteint 2458 en 2021 contre 6626 en 2020 (soit 1220 en 2021 contre 2105 parcelles viabilisées en 2020 et 450 en 2021 contre 2014 logements sociaux construits en 2020). S’agissant de l’amélioration du cadre de vie des populations, il est noté une hausse de 13% de la superficie d’espaces verts aménagés, qui est passée de 83 ha en 2020 à 90 ha en 2021, en deçà de la cible fixée à 115 ha.
 
M. CISS
 
 
 
 
 
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