RÉVISION EXCEPTIONNELLE DES LISTES ÉLECTORALES EN VUE DE LA PRÉSIDENTIELLE DE 2024: Pastef dénonce des magouilles et violations de la loi par le ministère de l’Intérieur et interpelle la Cena




 
En vue de chaque élection, il est organisé une révision des listes électorales pour enrôler les Sénégalais ayant nouvellement atteint la majorité légale. C’est donc logiquement que les autorités de l’Etat ont décidé, via le ministère de l’Intérieur, de procéder à la révision des listes électorales en vue de l’élection présidentielle de février 2024, ce du 6 avril au 6 mai 2023. Seulement, selon l’opposition, bien des manquements sont notés depuis le début, ce qui, selon eux, risque de biaiser le processus électoral. Parmi les partis de l’opposition qui ont tenu à alerter, Pastef-Les Patriotes. Selon les camarades de Ousmane Sonko, cela a commencé avec la décision du ministère de l’Intérieur de procéder à une révision exceptionnelle de moins d’un mois. Parmi les violations dénoncées par Pastef, «l’exclusion de pays de la diaspora pour la révision des listes électorales». Pastef qui accuse le régime d’avoir donné aux administrations chargées d’effectuer les activités liées à cet enrôlement « des instructions allant dans le sens de saboter autant que possible le processus», dit fonder ses inquiétudes sur les chiffres issus de l’exploitation du rapport de la Cena lors des dernières législatives.
 
Dans un communiqué publié hier, Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail l’éthique et la fraternité) note : « en violation parfaite de la loi, le ministère de l’Intérieur téléguidé par un régime qui veut transformer la démocratie sénégalaise en une tyrannie, a décidé, de façon inique, de procéder à une révision exceptionnelle de moins d’un mois, dans l’ultime but de priver le maximum de Sénégalais de leur droit de vote». En effet, selon Pastef, le choix d’une révision exceptionnelle à la place d’une révision ordinaire est une pratique vile de ce régime. « En atteste l’absence de révision ordinaire dont la durée (6 mois) est fixée par le code électoral depuis 2015 », explique la formation dirigée par Ousmane Sonko, ajoutant que « pour couronner le tout, les administrations chargées d’effectuer les activités liées à cet enrôlement semblent avoir reçu, aussi bien au Sénégal que dans la diaspora, des instructions allant dans le sens de saboter autant que possible le processus, en usant de subterfuges, plus vils les uns que les autres, et aux antipodes des règles démocratiques les plus élémentaires.»
Ainsi, fustigeant le silence de la Cena sur le déroulement du processus électoral, malgré les attributions conférées par l’art 6 du code électoral, Pastef-Les-patriotes dénonce l’exclusion de pays de la diaspora pour la révision des listes électorale, rappelant que le Japon, la Suisse, la Chine, l’Égypte, le Liban et le Koweït sont exclus de la présente révision exceptionnelle des listes électorales. «Pastef-Les-patriotes dénonce une volonté manifeste du pouvoir de priver des Sénégalais vivant à l’étranger de leur droit de vote. Cette forfaiture n'est pas sans rappeler l’épisode de l'exclusion de la Chine de la liste des pays concernés par les élections législatives du 31 juillet 2022, à la veille de l’élection législative, à travers un arrêté du ministre de l’Intérieur pour des raisons de Covid, alors que la situation était revenue à la normale. Pastef-Les-patriotes dénonce les agissements d’autorités consulaires/diplomatiques distillant de fausses informations auprès de nos plénipotentiaires de la diaspora (par voie orale et non écrite) en leur annonçant que les pays exclus de la révision ne participeront pas au scrutin de février 2024. Ces faits sont remarqués en Chine, au Koweït, en Égypte, au Liban et en Argentine», dénoncent encore les Patriotes, promettant de s’opposer à toute volonté d’écarter des concitoyens d'une participation légitime à la prochaine présidentielle au niveau de la diaspora en général et en particulier dans les pays que les résultats des dernières élections laissent considérer comme des zones favorables à l’opposition.
Aussi, Pastef-Les Patriotes déplore l’absence de communication officielle et/ou de spot de sensibilisation de l’Etat sur la révision exceptionnelle des listes électorales et «suspecte un vœu caché de réduire au minimum les inscrits particulièrement chez les jeunes évalués à plus de 2 millions de potentiels électeurs».
Poursuivant sa note, le parti dirigé par Ousmane Sonko dénonce les manigances dans le cadre de l’inscription sur les listes électorales. Cela va de mairies qui bloquent l'octroi du certificat de résidence à la création d'une seule commission dans certaines en passant par la rétention d’information des statistiques journalières de la révision par des autorités ou encore la non-effectivité des opérations de la révision dans des pays.
Devant cette situation, les-patriotes exigent : «la mise en place de plusieurs commissions dans des communes couvrant plusieurs dizaines de villages» ; «la mise en place de commissions itinérantes suffisantes au Sénégal dans les communes enclavées» ; «l’insuffisance des délais»…
Concernant le retrait des cartes issues des dernières révisions, Pastef-Les-patriotes qui salue la forte mobilisation, rappelle l’importance donnée également à l’opération de retrait des cartes d’électeurs issues des dernières révisions. La formation politique en veut pour exemple les chiffres issus de l’exploitation du rapport de la Cena lors des dernières législatives, qui, selon elle, sont inquiétants. En effet, si lors de la révision exceptionnelle de 2022 on compte 38.663 cartes non distribuées au Sénégal et 5300 cartes non distribuées au niveau de la Diaspora, pour la refonte de 2016 et les révisions de 2018 et 2021, ce sont respectivement 212.076 et 15.945 cartes non distribuées au Sénégal et dans la Diaspora.
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
 
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