Une première sortie très attendue au Sénégal après avoir vécu 72 heures mouvementées entre le Sénégal, la Mauritanie et la France où il a atterri hier après son expulsion du Sénégal. Juan Branco, l'avocat de Ousmane Sonko, a remis les points sur les «i» concernant son "enlèvement", l'objectif de sa démarche, les instructions de Ousmane Sonko et même la santé de son client. L'avocat, horrifié par ce qu'il a vu à Rebeuss, est plus que jamais déterminé à se battre pour Ousmane Sonko.
Lors d’un point de presse, hier, après son expulsion du territoire sénégalais, Juan Branco a déclaré que Ousmane Sonko “souffre d’insuffisance rénale”. “A cause de la grève de la faim qu’il observe, il a fait une hypoglycémie et a piqué une crise”, a-t-il dit aux journalistes à Paris, lors de sa première sortie médiatique après son inculpation et son expulsion du territoire sénégalais.
Pour expliquer les conditions dans lesquelles il a été arrêté, Juan Branco confie qu'il s'agit d'un enlèvement. «Les circonstances dans lesquelles j’ai été enlevé…. Ce n'est qu’un symptôme, un exemple de ce à quoi sont exposées les populations non seulement du Sénégal et de la Mauritanie, mais d’une grande partie de la sous-région», a soutenu Me Branco. Qui poursuit : "par où je suis passé ? Ce n'est pas important. J’ai reçu des instructions de Ousmane Sonko pour raconter ce que j'ai vécu avec la justice sénégalaise pour que le monde entier sache ce qui se passe au Sénégal".
L'avocat pense aussi à ceux qui ont pris des risques pour l'aider dans cette démarche. «Je sais la responsabilité que j’ai prise en prenant la décision de me rendre au Sénégal de façon légale, contrairement à ce qu’on dit, pour défendre mon client en tant qu’avocat et je sais les conséquences que cela pouvait avoir sur certains individus et je sais aussi le risque que je prenais», a-t-il confié.
Juan respecte l’injonction de ne pas parler du dossier
"La justice, elle est instrumentalisée dans cette affaire, continue et continuera de l’être", a déclaré le médiatique avocat franco-espagnol. Pour lui, il n'est pas question de rentrer dans un débat qui soit procédural. "Ce sont des mots qui ont été prononcés par l’une des figures les plus importantes du panafricanisme, Thomas Sankara, dans un discours à l’Onu. Ces mots, "seule la lutte libère", sont la seule réponse que j’ai adressée à la justice sénégalaise, non par défiance, mais par respect’’, a notamment détaillé la robe noire.
Les révélations glaçantes de Juan Branco sur les détenus à Rebeuss
Par ailleurs, Me Juan Branco a décrit l’enfer dans lequel vivent les centaines de détenus avec qui il a passé la nuit de dimanche à lundi. «À Rebeuss, j’ai dormi au milieu de personnes torturées qui portaient les traces de blessures par balle. Elles étaient entassées par centaines, incapables de se déplacer et obligées de faire leurs besoins sur place. Ils ont commis l’erreur de me faire voir ça», a-t-il déclaré. Et de poursuivre : "que ceux qui se rendent à Dakar sachent qu'il y a des milliers de personnes entassées comme des volailles à Rebeuss".
Samba THIAM