REVELATION DE MIMI TOURE SUR LE BUTIN DE LA TRAQUE DES BIENS MAL ACQUIS: Aïda Ndiongue dément Aminata Touré et lui rappelle de se conformer à son statut d’«homme d’État»

C’est à croire que l’ancien Premier ministre Aminata Touré, qui n’assiste plus aux réunions de Conseil des ministres, depuis le 4 juillet 2014, n’est plus au diapason du dossier de la traque des biens mal acquis, qu’elle a pourtant conduit. L’envoyée spéciale du président de la République, qui a fait une révélation, avant-hier, sur le butin de la traque, continue en effet d’essuyer les démentis. Dernier en date, celui de l’ex-sénatrice Aida Ndiongue.



La sortie de l’ancien ministre de la Justice Aminata Touré, indiquant que l’État du Sénégal a recouvré plus de 200 milliards de F Cfa, dans le cadre de la traque des biens mal acquis, risque de lui coûter cher. En effet, mis à part les avocats de l’État qui s’agrippent à la déclaration «hasardeuse» de l’ancienne cheffe du département de la Justice, l’avocat de Aïda Ndiongue a formellement démenti Aminata Touré.
Me Mbaye Jacques Ndiaye s’est dit outré par la déclaration de celle-ci. Très amer, il a tenu à recadrer Aminata Touré, à travers une note rendue publique en ce sens. «Depuis quelques jours, la presse relaie des affirmations de l’ancienne ministre de la Justice, Madame Aminata Touré, au sujet de ce qu’elle qualifie elle-même de recouvrement des avoirs de l’Etat du Sénégal dans le cadre des procédures appelées ‘’traque des biens mal acquis’’», a tenu à rappeler l’avocat à la Cour,
Toujours dans son document produit au nom de sa cliente, Me Ndiaye s’indigne de la violation, par Aminata Touré, du principe du devoir de réserve, qui obéit à son rang d’ancien ministre. Par la même occasion, l’avocat, pour que nul n’en ignore, a tenu à «rétablir la vérité», en ce qui concerne sa cliente. «C’est bien dans un langage absconse, foulant du pied le devoir de réserve qui s’impose à tout homme ou femme d’Etat appelé à d’autres fonctions, et sur fond d’imprudence, qu’elle a pu intégrer dans son calcul la somme de 47.000.000.000 francs Cfa recouvrée, selon elle, auprès de ma cliente Aïda Ndiongue, sans sourciller», peste l’avocat.
 
 
 
«Ses sorties inutiles et inopportunes jurent d’avec la courtoisie, la loyauté et le devoir de réserve»
 
 
 
Au demeurant, Me Mbaye Jacques Ndiaye précise qu’«en fait de recouvrement, Madame Aïda Ndiongue n’a été ni jugée, ni condamnée par la Crei, ce qui exclut incontestablement tout recouvrement». Ainsi, lance-t-il un défi à quiconque capable de rapporter la preuve qu’un tel montant a été découvert chez Aïda Ndiongue. Ainsi, rappelle-t-il l’ancien ministre de la Justice à l’ordre. «J’invite solennellement l’ancien ministre de la Justice à prendre de la hauteur par rapport aux affaires pendantes devant les juridictions, en ce que, précisément, ses sorties inutiles et inopportunes jurent d’avec la courtoisie, la loyauté et le devoir de réserve», a-t-il sermonné.
Invitée, jeudi, à la matinale de la Rfm, l’ancien Premier ministre Aminata Touré a révélé que le gouvernement a recouvré plus de 200 milliards de francs Cfa dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Dans ses calculs, l’envoyée spéciale du Président Macky Sall avait inclus les 47 milliards saisis sur Aida Ndiongue.
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
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