Présidant hier à la Primature une réunion interministérielle sur la sécurité alimentaire et ses mesures préventives et le débordement des eaux des fleuves Sénégal et Gambie qui entrainent souvent des inondations, le Premier ministre Osmonde Sonko a annoncé avoir pris la décision de mettre en place au sein de la Primature un comité qui va travailler à la réorganisation de toutes les problématiques liées à la question de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Lors de cette rencontre qui a vu la participation de plusieurs membres du gouvernement, le Premier ministre a aussi évoqué la situation à Touba où des pluies diluviennes se sont abattues.
Alors que la saison des pluies se poursuit avec des fortunes diverses, entrainant des excédents pour certaines zones, des déficits ou encore de longues pauses pour d'autres, les conditions ne sont pas réunies pour une sécurité alimentaire que nos Etats ne parviennent toujours pas à garantir. Devant cette situation, le chef du gouvernement, présidant hier à la Primature une réunion interministérielle sur la sécurité alimentaire et ses mesures préventives et le débordement des eaux des fleuves Sénégal et Gambie qui entrainent souvent des inondations, fixe les actions urgentes et structurelles. «Je décide de mettre en place un comité au sein de la Primature qui va travailler à la réorganisation de toutes les problématiques liées à la question de la sécurité alimentaire, de la nutrition. Et il nous faut quelque chose de plus formel qui permet aussi bien sur le plan structurel que sur le plan conjoncturel - mais je pense que le structurel est le plus important parce qu'il permet d'anticiper et de parer à beaucoup de choses - de réduire un peu les risques, de sorte à ne les faire dépendre que peut-être des catastrophes naturelles et non pas des questions de productions faibles», a déclaré le Premier ministre.
Recensement avant le 30 septembre des agriculteurs et éleveurs exposés à des risques d'insécurité alimentaire au Nord
Lors de cette rencontre, Ousmane Sonko a rappelé par exemple qu’à Matam, des inondations entraînant des pertes de production sont déplorées. Alors que dans d’autres régions du pays, comme Saint-Louis et Louga, de longues pauses ont induit un stress hydrique. En effet, diront les experts, à chaque région sa réalité climatique, ce qui impose des mesures de mitigation ou de prévention. Ainsi face à cette situation, le Premier ministre a donné des directives à ses ministres pour solutionner ces problèmes notés. «A cet égard, M. le Premier ministre, premièrement, engage le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, en rapport avec les ministres de l'Agriculture, de la Sécurité Alimentaire et de l'Élevage, à procéder, au plus tard le 30 septembre 2024, au recensement exhaustif des agriculteurs et éleveurs exposés à des risques d'insécurité alimentaire dans certains départements du Nord du pays, Podor, Louga et Linguère, de l'Ouest, Tivaouane, du Centre-ouest, Diourbel et Bambey, et de l'Est, Kidira. Le Premier ministre invite également les ministres de l'Agriculture, de la Sécurité Alimentaire et de l'Élevage à procéder, d'ici la fin de cette semaine, à une seconde distribution de semences à cycle court au niveau des dix départements, pour minimiser les impacts sur les paysans concernés par les pauses pluviométriques et les autres aléas climatiques sur les cultures», a déclaré Ahmadou Al Aminou Lo, ministre, secrétaire général du Gouvernement lors de cette rencontre.
Touba : Sonko instruit ses services pour assister les populations
La situation à Touba où il a été noté que des pluies diluviennes se sont abattues est également intervenue dans cette rencontre. Le Premier ministre a assuré avoir donné des instructions pour apporter de l’assistance aux populations. «Nous avons appris la forte pluie qui s'est abattue sur Touba. On nous a même fait parvenir des vidéos. Je voudrais demander à tous nos services, qui sont déjà mobilisés, de déployer tous les efforts pour assister les populations», a encore déclaré Ousmane Sonko.
Faire de sorte qu’il n’y ait que la crue ne fasse que des avantages et aucun inconvénient
Dans cette rencontre transversale, il s'agissait également de se pencher sur un autre phénomène impactant, la crue des fleuves Sénégal et Gambie. «On dit qu'il y a quelques inconvénients et des avantages. Il faut faire de sorte qu'il n'en reste que les avantages, et c'est largement possible. Il est aujourd'hui important de pouvoir bénéficier totalement de ces crues, aussi bien pour l'agriculture que pour la pêche, mais pour beaucoup d'autres fonctionnalités. Je pense qu'il est important de travailler à cela et de veiller à ce que les gens ne réoccupent pas. Le problème des occupations sur les zones non- aedificandi, c'est que l'État ne réagit souvent qu'après le fait accompli», a indiqué Ousmane Sonko. Le constat suggère également plus d'ouvrages structurants, la maîtrise des débits, la modernisation des dispositifs de surveillance, une meilleure coopération inter-États. «Des mesures sont prises dans ce sens», a-t-il encore assuré.
Sidy Djimby NDAO