RETRO 2021, ANNEE SPORTIVE 2022 (CAN, BARRAGES ET MONDIAL), GESTION DES INFRASTRUTURES Matar Ba fait son grand oral



 
A un mois de la fin d’année, le ministre des Sports est revenu sur les évènements sportifs qui ont marqué 2021. Matar Ba, dans cet entretien qu’il nous a accordé,a apporté des éclaircissements sur la gestion des infrastructures sportives. Il a aussi confié que, pour la Can comme pour les barrages et le Mondial, le nécessaire sera fait pour réunir les conditions.
 
 
 
Les Echos : 2021 tire à sa fin, quels sont les évènements marquantsconcernant le sport sénégalais?
 
Matar Bâ : Ces deux dernières années ont été secouées par l’arrivée de la pandémie dans le monde. L’arrêt des compétitions a été le plus grand fait marquant. C’est un sacré coup pour le sport d’un pays de ne pas compétir. Ça impacte sur la stabilité d’un pays et sur la vie quotidienne en général. Le Sénégal est un pays de sportifs et de sport. La reprise aussi en plein pandémie a été un moment marquant. Quand le chef de l’Etat a analysé la situation avec les autorités sanitaires, il nous avait instruit de trouver les moyens de reprendre progressivement avec les acteurs. Ça n’a pas été difficile parce que ces derniers ont pris toutes les dispositions idoines pour la gestion de cette parenthèse difficile. Ils l’ont surmontée avec dignité, ce qui nous a permis de relancer les activités. Aujourd’hui, tout le monde compétiten respectant les mesures barrières. Le Sénégal a accueilli différents championnats d’Afrique en pleine pandémie. C’était une prouesse. Le dernier, c’est l’Open de judo de Dakar. Avec les Afrobasket féminin et masculin, on a été un peu déçu entre guillemets de ce qui s’est passéà Kigali. On doit aussi admettre que Boniface (Ndong, coach des Lions du basket)et la Fédération de basket ont fait du bon travail. Il ne faut pas tout jeter à la poubelle. Il faut analyser et en tirer des leçons. Il ya aussi la décision qui a été prise avec la Fédération de handball de ne pas participer au championnat qui devait se passer en Espagne compte tenu de la pandémie et des difficultés financières. Ce fut une décision courageuse.
Maintenant, pour parler d’évènements très heureux, on a eu la Coupe d’Afrique des sourds muets. D’ailleurs, c’est demain (aujourd’hui)que le chef de l’Etat les reçoit à 17h pour les décorer, mais aussi pour les appuyer comme il l’avait fait avant. On a eu aussi à remporter pour la énième fois le trophée africain de Beach Soccer et notre participation à la Coupe du monde. C’était aussi la première organisation dans notre pays. Pour couronner le tout, il y a les sports de combat qui ont fait un excellent travail. Ensuite, le Sénégal qui bat le record de la longévité au ranking Fifa en restant 36 mois sur le toit de l’Afrique. On aborde le 37e mois d’ailleurs.Ça nous honore, c’est un travail collégial qui a donné des résultats positifs. C’est la fédération, l’encadrement technique, les joueurs mais aussi l’Etat du Sénégal. Ce classement doit être concrétisé, nous l’espérons, pour qu’au soir de la finale de la Can on reste premier en Afrique. Nous sommes en train d’anticiper à mobiliser les moyens pour permettre à l’encadrement technique de mobiliser toutes les conditions de performance. Il ya aussi un fait marquant dans le domaine des infrastructures sportives : c’est le Stade du Sénégal qui est une innovation majeure honorant tous les Sénégalais et même les Africains. 
 
2022 aussi sera une année sportive avec la Can, les barrages et une Coupe du monde en fin d’année. Êtes déjà préparés face à cette cascade d’évènements ?
 
Depuis 2015, toutes les années sont sportives. Il ya toujours de grandes compétitions. Il ya les Jeux olympiques, le Mondial, la Can. Seul ce qui nous surprend peut nous inquiéter. L’année 2022 ne sera pas dans ce cas. On va se battre pour aller au Mondial engagnant les matchs de barrage. Mais nous devons aussi, ce qui est notre objectif, aller prendre la Coupe d’Afrique. On doit se mettre au travail, anticiper pour y arriver. On va faire le nécessaire pour réunir les conditions.
 
Revenons sur la préparation de la Can, vous avez envoyé une délégation à Bafoussam cette semaine, où en êtes-vous ?
 
Je n’ai pas encore reçu le rapport de mission parce qu’ils sont rentrés dimanche à 18h. Mais j’ai suivi. La raison de notre présence au Cameroun c’était d’anticiper pour voir les sites, les conditions, la logistique. Toutes ces questions ont été adressées et on attend les propositions. Ce sont des pas qui ont été faits pour une bonne organisation de notre participation à la Can. Nous sommes maintenant habituésà accompagner l’équipe nationale. Toutes les conditions seront réunies avant l’arrivée de l’équipe.
 
Concernant le nouveau stade, vous ne craignez pas que les délais soient dépassés ? Vous avez aussi parlé de sa gestion, ce qui n’était pas très clair dans la tête des gens
 
On va inaugurer le 22, c’est une date qui a été fixée et sera maintenue. Concernant sa gestion, je n’ai pas dit qu’il y aura tout juste la gestion de privés. J’ai dit qu’il est temps que pour ce genre d’infrastructure, il y ait une participation des privés. Je veux être clair : on ne va pas remettre tout le stade à un privé. Nous pensons à nos équipes et à notre niveau financier. Pour les clubs, s’il s’agit de louer un stade de ce standing, il faut beaucoup de choses. J’ai dit qu’il y a des commodités qui peuvent être exploitées par des privés, par exemple, les salles, les restaurants et autres. Ils pourront participer non seulement à la maintenance et à la gestion, mais aussi ce sera des rentrées de fonds. Parce qu’à situation nouvelle, mesure nouvelle.
 
 
Il paraît qu’il y a un projet de loi pour la création d’une agence pour la gestion des infrastructures. Qu’en est-t-il exactement ?
 
On a un Office de gestion des infrastructures sportifs qui a été introduit au niveau du Secrétariat général du gouvernement. Le processus doit se poursuivre, mais ce n’est pas forcément cet office qui doit gérer tout. On veut une structure qui peut mieux gérer, effectuer le travail qu’il faut. Il faut aussi accompagner les collectivités territoriales pour la bonne gestion des infrastructures mises à leur disposition tout en pensant aux acteurs. Ça ne sert à rien d’avoir un mode de gestion qui ne couvre pas les besoins des acteurs.
 
Justement où en êtes-vous pour le stade LSS ?
 
C’est l’entreprise chinoise, le China State Construction Engineering Corporation,qui a gagné le marché. Elleva démarrer incessamment la réhabilitation des stades Léopold Senghor, Lamine Guèye de Kaolack, Elimanel Fall de Diourbel et Aline Sitoe de Ziguinchor. Il ya déjà un de ses membres qui est là actuellement, il attend le reste du groupe.
 
 
Les élections locales et coïncident avec la Can, comment est-ce que vous comptez vous organiser pour ces deux évènements, d’autant que cela vous concerne vous, le président de la Fsf et le ministre Abdoulaye Sow ?
 
Tout est question d’organisation. Nous ne sommes pas indispensables et nous ne sommes pas seuls. C’est tout un dispositif huilé qui est en place. On pourra non seulement faire une bonne participation, l’objectif c’est de gagner la coupe, mais nous serons là aussi pour battre campagne. On sait que ce sont deux périodes importantes qui vont coïncider mais cela ne peut pas nous arrêter. Avec les Ntic, nous pourrons avoir des opportunités de travail. Nous trouverons les moyens d’être efficaces au Cameroun mais aussi au Sénégal.
 
Revenons à vous, quel est votre secret pour être autant adulé par le monde sportif ?
 
Rire. Je suis aussi critiqué. Je reçois des coups. Mais je suis un Sénégalais qui pense que là où je suis en tant que ministre des Sports, ce n’est pas parce que je suis le plus intelligent. Je suis là parce que je dois être au service des populations. Lors de notre première séance de travailaprès ma nomination, le chef de l’Etat m’a dit que ce n’est pas un poste de choix. C’est un poste de sacrifice. Il faut oublier sa propre personne et se mettre au service des acteurs avec qui je travaille. C’est ce que je suis en train de faire. J’ai été éduqué au Sénégal dans l’humilité. Cette humilité voudrait qu’on considère son prochain comme notre propre personne. Il faut toujours penser que la personne en face est plus importante que soi-même. Dans cette vie, le journaliste effectue son travail, le ministre et le politicien aussi font de même. L’objectif c’est de vivre en harmonie et essayer de comprendre les préoccupations. On a besoin de vous, si on ne vous respecte pas vous ne nous apportez pas ce dont on a besoin. Même au-delà de mon secteur, j’ai beaucoup de respect pour tout le monde.Je crois juste que nous sommes tous d’égale dignité. Pour être ensemble, on doit rester positif. Ça ne veut pas dire que chacun ne prendra pas ses responsabilités et que chacun ne suive pas ses ambitions. On ne doit pas aussi se perdre dans nos ambitions.
 
 
 
 
 
 
 
LES ECHOS

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