RETOUR ÉCOLES PUBLIQUES EN LANGUE FRANÇAISE DANS LA VILLE SAINTE : Touba maintient son refus catégorique et appelle l’Etat à accorder les mêmes droits à tous les apprenants




 
 
 
S’il y a des gens qui travaillent dans l’ombre afin de rouvrir des écoles françaises dans la ville de Touba, ceux-ci peuvent bien arrêter. Et pour cause, la ville sainte, par la voix du porte-parole du Khalife général des Mourides, a une nouvelle fois marqué son opposition à toute idée de retour des établissements d’enseignement en langue française dans la cité religieuse. Serigne Bass Abdou Khadre appelle les nouveaux dirigeants de l’Etat du Sénégal à accorder les mêmes droits à tous les apprenants.
 
 
 
Le débat sur le retour des écoles publiques en langue française à Touba a été définitivement tranché par le porte-parole du Khalife général des Mourides, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre. Le petit-fils de Serigne Touba, qui a tenu ces propos lors d’une séance de récital de Coran, ce jeudi à Touba, en préparation du grand Magal, a rappelé la décision prise par le défunt Khalife Serigne Saliou Mbacké. Il a ensuite dit à qui veut l’entendre que cette décision est irrévocable. «En fondant cette cité religieuse, Serigne Touba avait décidé d’en faire une cité de Dieu et du Saint Coran. C’est pour dire que personne ne doit imaginer le retour d’écoles publiques en langue française à Touba. Serigne Saliou Mbacké avait ordonné la fermeture des classes. Les écoles privées sont nombreuses dans la ville, mais on ne peut y installer une école publique dans le périmètre du titre foncier. On ne revient pas sur une décision prise par un fils de Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul», a d’abord précisé Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre, qui s'exprimait ce jeudi lors d'une séance de récital de Coran en perspective du grand Magal.
Poursuivant, il dit à qui veut l’entendre que Touba ne cédera pas sur ce sujet, «sauf si le Khalife général des Mourides en décidait ainsi». Mais, en attendant, dit-il, «que ceux qui veulent apprendre dans une école française aillent là où il y a des écoles françaises.»
Serigne Bass Abdou Khadre de s’adresser aux dirigeants : «s’ils se préoccupent vraiment du sort des enfants de Touba qui sont dans les daaras, qu’ils trouvent les moyens pour que l’enfant qui est au daara soit traité de la même manière que l’enfant qui est à l’école française».
A en croire le porte-parole du Khalife général Serigne Mountakha Mbacké, l'enseignement du français n'est pas interdit, expliquant que beaucoup d’enfants de Touba sont des élèves des écoles françaises dans d’autres villes. Mais il n’est pas question d’ouvrir des écoles françaises à Touba qui, dit-il, veut préserver la sacralité de la cité religieuse.
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
 
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