RÉSULTATS FINANCIERS 2019: Le Port autonome de Dakar a fait un bénéfice de près de 14 milliards



 
 
Le Port autonome de Dakar marche. Et il marche très fort. Aboubacar Sedikh Bèye peut avoir le sourire. Le Directeur général qui avait pris l’engagement d’en faire le moteur de l'émergence à l'horizon 2023, est en train de réussir son pari. Cette année, les résultats ont été exceptionnels : des bénéfices qui s’élèvent à près de 14 milliards de francs Cfa (plus précisément 13.940.020.075 F). Ce que le Conseil d'administration devant lequel il présentait les résultats de l'année 2019 n’a pas manqué de souligner. Tout de même, quelques efforts supplémentaires sont à faire.
 
 
 
Le Port autonome de Dakar a tenu son Conseil d’administration mercredi 20 mai 2020 portant sur les résultats financiers 2019. A l’issue de la rencontre, le Conseil d'administration s’est, dans un communiqué, félicité des excellents résultats de la Direction générale pour l’année 2019. Selon le document, le bilan social et les résultats financiers du Port autonome de Dakar ont montré que l'année 2019 sont de loin plus reluisants à l'année 2018. 
 
 
Un bilan financier reluisant
 
Il y a eu le lancement des travaux de réhabilitation du môle 3 pour un montant de 21 milliards de F Cfa, une convention du Port autonome de Dakar avec l'Ucad, le renouvellement de la convention de partenariat entre le Port autonome de Dakar et la Compagnie malienne pour le développement des textiles (Cmdt), l'inauguration du parking d'attente pour la Gestion des flux de camions (Gfc), le dragage des postes à quais 81 et 91 des môles 8 et 9, l'accueil du navire Karpowership, la mise à jour du règlement d'exploitation qui date de 1965, la cartographie du domaine et le système d'information géographique ainsi que le désencombrement, le nettoiement et l'embellissement du port. 
 
 
 
Un bilan social exceptionnel
 
 
Le bilan social a été exceptionnel :  recrutement de 257 agents avec des contrats à durée indéterminée, entraînant une évolution de 18,5% de l'effectif en CDI, la remise en clefs de 200 logements à Diamniadio et le démarrage de la deuxième phase pour 300 travailleurs. A cela, il s'ajoute que 82 dossiers individuels/projets habitats ont été accordés pour 9.060.000 F par projet. Mieux, 315 élèves et étudiants ont bénéficié de stage d'une durée moyenne de 2 mois. Aussi, il y a eu 432 agents promus, l'affectation du sixième du résultat net à la prime de croissance, la régularisation des travailleurs à durée déterminée et de 150 gardes de sûreté en intérim. Les dépenses de santé ont été optimisées pour un montant de 1.351.800.765 F en 2019, contre 1.653.469.601 F en 2018 et 1.728.234.500 F en 2017. Toujours dans la mise en œuvre de sa politique de motivation du personnel, le Port a fait bénéficier aux meilleurs agents dans chaque structure de billets pour le pèlerinage religieux. Et dans le cadre de sa formation, en 2019, 269 agents ont été formés (soit une hausse de 23,39% par rapport à 2018), pour un coût global de 278.038.475 F. Aussi, 29 autres agents ont bénéficié d'une formation diplômante dans le domaine maritime et portuaire. S'agissant de l'effectif des pilotes, il a été renforcé, par le recrutement de trois diplômés du grade d'officier et sont intégrés dans le programme de formation au capitanat au long court (CLC). 
 
 
 
Un bénéfice net de près de 14 milliards 
 
 
Toutes choses qui font dire au Conseil d’administration que pour l'année 2019, la Direction générale a encore maintenu le cap dans son ambition d'être «un port, moteur de l'émergence», à l'horizon 2023.
La preuve : les états financiers arrêtés au 31 décembre 2019 et audités par les commissaires aux comptes dégagent un résultat net bénéficiaire de 13.940.020.075 F et des capitaux propres de 112.876.607.331 F. Une performance résultat de l'augmentation du chiffre d'affaires (+8,93%) et de la diminution des charges d'exploitation (-17,42%). Autre preuve de la bonne santé financière du Port, le chiffre d'affaires est passé de 49 milliards en 2017 à 61 milliards en 2019 soit une variation relative de 24,72%. Des bons résultats qui résultent du dynamisme et de l'engagement des travailleurs du Pad et de toute la communauté des acteurs portuaires qui n'ont ménagé aucun effort, pour mettre en œuvre le Plan stratégique de développement/PSD (2019-2023). C'est dans cette dynamique que le Conseil d'administration a félicité très vivement ces acteurs et les a appelés à maintenir le cap pour faire du Port autonome de Dakar le moteur de l'émergence de notre pays. 
 
 
Objectif : doubler le chiffre d'affaires à l'horizon 2023
 
Avec ces excellents résultats, les perspectives sont heureuses.  Abdoubacar Sédikh Bèye et son équipe tablent en effet sur le doublement du chiffre d'affaires à l'horizon 2023 (de 49 à 100 milliards F) et l'amélioration de la rentabilité financière de 3% à 15%. Mais, pour l'atteinte de ces objectifs spécifiques, le Port autonome de Dakar compte mettre en œuvre des projets d’envergure parmi lesquels le port de quatrième génération à Ndayane, la base logistique pétrolière, la révision du règlement d'exploitation du Port autonome de Dakar (qui est terminée et attend le décret devant abroger celui de 1965), le Guichet Unique, la Gestion des flux de camions, (le projet est prêt est en phase de test), la réhabilitation de la voirie de l'optimisation des zones de stockage, (la réhabilitation de la voirie est très avancée et est à 70%), le port sec de la réhabilitation du chemin de fer Dakar-Tambacounda, le fonctionnement du Port de Dakar 24h/24h. Des projets structurants, dont certains seront financés sur fonds propres du Port autonome de Dakar, qui nécessitent la recherche de financements supplémentaires, auprès des plateformes et/ou institutions financières, avec l'implication de l'État, du personnel et des acteurs portuaires au premier chef. 
 
 
 
Bataille : le rattrapage de ses principaux concurrents
 
 
 
A cet effet, le Port autonome de Dakar, vient d'obtenir la note "A-" de WARA (West African Rating Agency). Cette note est de trois crans au-dessus de la note minimale acceptée par le Conseil régional de l'épargne publique et des marchés financiers (Crepmf). En outre, selon WARA, il est indispensable pour le Port autonome de Dakar d'entamer un processus de rattrapage de ses concurrents qui ambitionnent d'être Hub sous-régional et qui ont largement investi dans des infrastructures modernes. En effet, le Port autonome de Dakar est en très grand retard d'investissement. Conséquence : lobjectif, c'est d'aller sur le marché régional sous forme d'Appel public à l'épargne (Ape) et de lever les ressources nécessaires pour entamer le processus de rattrapage en investissement pour sa décongestion et sa modernisation. 
 
 
Fatou D. DIONE

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