Le Procureur général s’est bien défendu, hier, par rapport à l’interprétation faite de ces réquisitions par rapport à l’arrêt de la Cedeao. Se défendant, il a attaqué Mes Ousseynou Fall et El Hadji Amadou Sall. S’agissant de la presse, Lassana Diabé a été plus indulgent.
«Nous sommes là pour la constitution de partie civile de l’Etat suite à l’exception qui a été soulevée. J’aurai pu seulement me contenter de répondre à cette exception, n’eussent été des attaques malsaines venant de quelques avocats. Le serment que nous avons prêté, Monsieur le Président, et les statuts qui nous dirigent actuellement font que nous avons la tâche très difficile. Nous supportons les supputations, les injures dans les déclarations. Depuis le début de ce procès, beaucoup de propos ont été dits et délibérément, j’ai refusé de répondre à ces propos. Je ne m’adresse pas à la rue, moi je m’adresse à des professionnels, je parle de droit. Qu’un journaliste interprète mes propos, de bonne ou de mauvaise foi, je dirais simplement que je parle de droit ; mais qu’un avocat reprenne ces propos et de façon fallacieuse me paraît extrêmement grave. Je ne réponds pas aux turpitudes ou aux cabales ; par contre, lorsqu’on vous dit que le Procureur général dans ses réquisitions a demandé la libération de Khalifa Sall, et que par la suite, dans ses réquisitions écrites, il a dû retourner sa veste, pour dire le contraire, Monsieur le président, je ne m’adresse pas au public, mais aux professionnels ; les avocats de bonne foi qui étaient dans la salle ont entendu mes réquisitions. Je demande que ces réquisitions aussi bien orales qu’écrites soient versées dans l’arrêt qui sera rendu. J’exige que ces réquisitions figurent dans l’arrêt. Je n’ai jamais dit, et je me suis adressé à des professionnels du droit, et je le répète encore, l’arrêt de la Cedeao a condamné l’Etat du Sénégal, l’Etat du Sénégal doit respecter cette condamnation de la Cedeao. Qu’on me prête des propos que je n’ai jamais tenus pour dire que j’ai retourné ma veste, je dis que c’est vraiment malheureux. Je le tolère de la part du journaliste qui ne comprend pas le droit, mais de la part d’un avocat, je dirai que c’est de la médisance et de la malveillance».
Ces répliques étant surtout adressées à Me Ousseynou Fall, Lassana Diabé se retourne vers Me Amadou Sall : «j’ai également entendu dire que le Procureur général est revenu sur sa déclaration, parce que c’est les limites de sa fonction. Je n’ai pas de limites de ma fonction. On m’a faussement prêté des propos et je n’étais pas en droit de faire une conférence de presse ou de faire une précision. Je sais ce que j’ai dit ; les professionnels savent également ce que j’ai dit. Je dirais simplement que la sérénité de nos débats résulte de la courtoisie aussi bien du Tribunal que des avocats ; le respect que nous devons au barreau, c’est ce même respect également que le barreau nous doit. Lorsqu’on a été une fois ministre de la République, on doit avoir du respect vis-à-vis des institutions de la République».
A.D