REPRÉSAILLES POUR JOURS DE GRÉVE?: Les heures supplémentaires des greffiers pas payées



 
Au lieu d’une augmentation de salaire qui était le but de leur bras de fer avec l’Etat, c’est à une baisse que les travailleurs de la justice se sont confrontés. Certes, il n’y a pas eu de ponctions de salaire par rapport aux jours de grève, mais l’Etat n’a pas payé les heures supplémentaires.
 
 
Pendant près de 20 jours, les travailleurs de la justice avaient croisé les bras, paralysant ainsi le fonctionnement des tribunaux. Les justiciables sénégalais et autres citoyens cherchant un certificat de nationalité ou un casier judiciaire, pour un  éventuel concours, en ont longuement et sérieusement souffert. Cette paralysie du système judiciaire, née d’un bras de fer avec l’Etat, a été suspendue à la suite d’une médiation de plusieurs bonnes volontés et sur concession du bureau exécutif national du Syndicat des travailleurs de la justice.
Mais, auparavant, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, avait menacé de faire une ponction sur les salaires des grévistes, en y retirant les jours qu’ils n’ont pas travaillés. Il semble qu’à bon droit, l’Etat a exercé des représailles sur les travailleurs de la justice. N’ayant pas travaillé, donc n’ayant pas fait d’heures supplémentaires, les travailleurs de la justice n’ont pas reçu d’indemnités compensatoires. En effet, les heures supplémentaires qu’ils recevaient tous les mois ne sont pas tombées. Tout de même, il n’y a pas eu de ponction sur les heures normales non travaillées. Pour ceux qui craignaient une ponction sur plus de 15 jours non travaillés, une ponction juste sur d’heures supplémentaires, n’est-ce pas une aubaine ? En tout cas, les travailleurs du Sytjust n’ont pas bronché. Pas une once de protestation.
D’ailleurs, un greffier interrogé minimise, en soutenant qu’il ne s’agit pas d’une affaire propre aux travailleurs de la justice, mais que c’est plutôt général. Pour lui, c’est un problème de trésorerie au niveau du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan et que cela arrive souvent. Une affirmation que nous n’avons pu vérifier, mais il est sûr que la coïncidence est curieuse.
Rappelons que, depuis le mois d’avril dernier, ceux que l’on appelle «les petites mains» de la justice, 1300 au total, espéraient une augmentation de salaire suite aux promesses du président de la République. Ce qui fait que le 1er octobre dernier et pendant plus de 15  jours, ils ont croisé les bras avant de suspendre leur grève pour… «laisser le temps aux médiateurs» de trouver une solution. Pour l’heure, en lieu et place d’une augmentation de salaire, c’est à une baisse de revenus «exceptionnels» qu’ils ont été confrontés.
 
Alassane DRAME

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