RENCONTRE MINISTERE FINANCES ET CDEPS : L’étau autour des entreprises de presse sera desserré dans les semaines à venir




 
 
 
Bientôt la crise fiscale de la presse trouvera solution. Le ministère des Finances a reçu les membres du Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse du Sénégal (Cdeps). Les deux parties ont échangé sur la « situation de la dette fiscale des entreprises de presse ». Le ministère promet des assouplissements pour bientôt.
 
Après plusieurs mois de tension et de duel par presse interposée, le ministre des Finances a finalement reçu le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse du Sénégal (Cdeps). La tension entre les nouvelles autorités et le Cdeps semble trouver une esquisse de solution avec ce rapprochement. Selon un compte-rendu de la rencontre fait par Mamadou Ibra Kane, président du Cdeps, les deux parties se sont rencontrées le vendredi 13 septembre 2024 au ministère des Finances et du Budget. Selon M. Kane, « la rencontre avait principalement pour objet d’échanger sur la situation de la dette fiscale des entreprises de presse ». Les deux parties ont largement discuté sur le sujet durant plusieurs heures. Un dialogue qui a permis à chaque partie de présenter ses inquiétudes et formuler ses propositions. Le Cdeps a présenté ses problèmes et ses propositions.  « Pour la situation de la dette fiscale des entreprises de presse jusqu’au 31 décembre 2023, le Cdeps s’en réfère à l’effacement fiscal accordé par le Président Macky Sall par un courrier en date du 20 mars 2024. En l’absence de reconnaissance de cet effacement fiscal par les nouvelles autorités, le Cdeps a soumis au ministre les requêtes suivantes pour la détente des relations avec la presse : mainlevée sur les comptes bancaires bloqués et annulation des procédures de saisie ; annulation de la taxation d’office, des pénalités et des redressements fiscaux ; le gel des procédures de recouvrement des Impôts jusqu’en juin 2025 ; les contrats publicitaires et créances dues par l’État ; le paiement des contrats publicitaires échus ; le rétablissement des contrats publicitaires résiliés unilatéralement ; le déblocage du Fonds d’appui et de développement de la presse (Fadp) ; une fiscalité spécifique pour le secteur de la presse », liste Mamadou Ibra Kane les problèmes qui risquent de mettre à terre le secteur de la presse.
Ainsi, le patronat promet d’adresser une demande à la Direction générale des Impôts et Domaines (Dgid) pour le gel des poursuites des services fiscaux contre les entreprises de presse jusqu’en juin 2025.
Cependant, selon le compte rendu de Mamadou Ibra Kane, « par rapport à toutes les requêtes des entreprises de presse, le ministre des Finances et du Budget a dit la disponibilité de son département à faire des propositions à son gouvernement ». Il ajoute qu’après le plaidoyer de Me Doudou Ndoye sur l’urgence d’une mainlevée sur les comptes bancaires, le ministre a promis, dès le début de la semaine prochaine, des mesures pour examiner favorablement toutes les mesures fiscales préconisées pour desserrer l’étau sur les entreprises de presse. « Pauline Thiam, Mme Maïmouna Ndour Faye et Alassane Samba Diop ont convaincu le ministre Cheikh Diba sur la nécessité du paiement des contrats échus au bénéfice des entreprises de presse. Pour le ministre, tous les contrats échus peuvent être soumis à ses services pour paiement. Le ministre et ses collaborateurs ont manifesté un grand intérêt pour la fiscalité spécifique au secteur de la presse. Le Directeur général des Impôts et Domaines (Dgid) préconise d’ailleurs d’associer la presse à la révision prochaine du Code général des Impôts. La seule question sur laquelle il n’y pas eu de réponse du ministre concerne le déblocage du Fonds d’appui et de développement de la presse (Fadp). Pour autant, toutes les questions abordées, au cours d’une rencontre empreinte de cordialité, feront l’objet d’un compte-rendu à l’autorité dans l’esprit de décrisper les relations entre le nouveau régime et la presse », explique Mamadou Ibra Kane.
Toutefois, le ministre promet une réponse en milieu de semaine prochaine sur toutes les questions évoquées. Ainsi, des actions urgentes ont été demandées aux patrons de presse. « Le dépôt du dossier fiscal de chaque entreprise qui le désire au cabinet de Me Doudou Ndoye pour réexaminer à la baisse les montants de la dette fiscale annoncée par les Impôts. Le montant de la dette fiscale de chaque entreprise est strictement confidentiel. Les données agrégées de la dette fiscale de toutes les entreprises de presse permettront d’en faire aussi une analyse dans le cadre de la réforme de la fiscalité pour les entreprises de presse», conclut-il.
Dans la délégation du ministère présente à la rencontre, il y avait le ministre Cheikh Diba en personne, Abdoulaye Diagne de la Direction générale des Impôts et Domaines (Dgid), un conseiller technique et le conseiller en communication Ballé Préira. Et du côté du Cdeps, il y avait Mamadou Ibra Kane, Pauline Thiam, Maïmouna Ndour Faye, Alassane Samba Diop, Issa Sall, Me Doudou Ndoye comme avocat-conseil.
Baye Modou SARR
 
 
 
 
 
 
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