Le président de la République, président en exercice de l’Union africaine, a reçu hier au palais un groupe d’artistes musiciens africains de renom. En marge de cette rencontre, le chef de l’Etat s’est engagé à porter les préoccupations de ces porteurs de voix. Parmi les artistes reçus, Alpha Blondy, Youssou Ndour, Baba Maal, Faly Ipupa ou encore Asalfo. En marge de cette rencontre, le Président Macky Sall a invité ses sommités de la musique africaine à soutenir son combat pour restaurer la dignité de l’Afrique au plan international. Cela passe selon lui par l’arrêt de la flagellation des élites africaines.
Nouvellement installé dans ses fonctions de président en exercice de l’Union africaine, le Président Macky Sall se veut plus que jamais un défenseur des peuples africains. Recevant hier au palais de la République des sommités de la musique africaine, Macky Sall a une nouvelle fois enfilé sa robe d’avocat pour le continent. Le chef de l’Etat invite ainsi ses porteurs de voix à les accompagner pour faire corps ensemble afin de défendre les intérêts de l’Afrique. «C’est vrai qu’il y a eu un moment où le néocolonialisme a installé de gré ou de force des gens qui ont été là pour continuer les intérêts des puissances colonisatrices… Je ne crois pas que les dirigeants que je connais aujourd’hui sur le continent soient dans ces dynamiques. Et c’est pourquoi nous devons faire corps ensemble», a dit Macky Sall.
«Les dirigeants d’aujourd’hui ne sont pas dans les dynamiques de continuer les intérêts des puissances colonisatrices»
Mais, s’il en est ainsi, dit-il, c’est que «les problèmes que nous posons, nous avons besoin de la force de tout le monde». «Nous avons aussi besoin de nos peuples, nous avons besoin de nos artistes qui ont des voix qui portent. Ce que nous posons, c’est finalement une question de justice envers l’Afrique. Que l’Afrique soit reconnue comme une entité qui a également ses droits et qui doit être considérée comme telle», plaide-t-il.
«Le système des Nations-Uniesest injuste»
Avant de marteler qu’aussi bien au plan politique, au plan culturel, au plan économique qu’au plan des arts… partout, il y a des injustices. «Le système des Nations-Unies, il est injuste, parce qu’au moment où on le mettait en place, en 1946, nous n’existions pas, nous étions des colonies. Donc on n’a pas pris en compte nos intérêts, on n’est pas représenté. Les systèmes économiques sont pareils, bâtis sur les mêmes injustices. C’est ça notre combat au quotidien auprès de toutes ces puissances», assure le Président sénégalais.
«On n’insulte pas à longueur de journée ceux qui vous incarnent»
Toujours dans son message en marge de ce banquet offert aux sommités de la musique africaine, le Président Macky Sall a demandé l’arrêt de la flagellation des élites africaines et de rompre avec les discours dévalorisants sur les dirigeants africains.«C’est plus les artistes que les hommes politiques qui pourront d’abord porter ce débat dans l’esprit des jeunes Africains, qui ne doivent pas aussi être manipulés par des groupes, des Ong… venus casser votre pays, insulter vos dirigeants. Mais ça ce n’est pas travailler pour l’Afrique. Ça aussi quand on aime son pays, on ne fait pas ça. On n’insulte pas à longueur de journée ceux qui vous incarnent», raisonne Macky Sall, notant néanmoins que «s’ils ne travaillent pas, il faut les dénoncer».
«Mais, il faut arrêter la flagellation des élites africaines, simplement parce que d’autres voudraient que tout ce qui est chez nous soit mauvais… Dictateurs, voleurs, ce n’est pas nous qui avons inventé tous ces concepts-là. Abus de biens sociaux, corruption… ce n’est pas dans nos langues africaines», dit-il.
L’autre appel lancé par le Président Macky Sall, c’est la valorisation des œuvres et créations africaines. Pour lui, cela passe d’abord par les Africains, alors que les dirigeants continuent de plaider pour le retour des œuvres africaines en Afrique. Annonçant que le Mémorial de Gorée est l’un des chantiers avec lesquels il veut marquer ce second mandat, Macky Sall dira que «ce Mémorial contre l’esclavage sera érigé sur la corniche Est de Dakar pour garder en mémoire ce qui s’est passé pendant les 4 siècles d’esclavage sur le continent».
Sidy Djimby NDAO avec Rts