RENCONTRE DU CHEF DE L’ÉTAT AVEC LE CADRE UNITAIRE DE L’ISLAM: Macky Sall parle d’État de droit, tire sur l’opposition et s’engage à faire signer la charte à la Coalition Bby



 
Les membres du Cadre unitaire de l’Islam au Sénégal ont été reçus par le chef de l’Etat lundi dernier. Nos confrères de «L’Obs»ont révélé certains points de la rencontre, mais «Les Echos» a creusé davantage. Le président de la République a été clair et sans ambage face aux «négociateurs» : nous sommes dans un État de droit et il est impensable de laisser les gens manifester n’importe où et n’importe comment.
 
 
 
«Le Président de la République a reçu dans la soirée une délégation du cadre unitaire de l'islam et la plateforme Jammirewmi de la société civile. Ils ont fait part au Chef de l'Etat, garant du bon fonctionnement des institutions de la République, des inquiétudes de certains acteurs politiques surtout de l'opposition. Le Président MackySall les a écouté et rassuré de sa volonté de soutenir le processus de mise en place d'un code de conduite des acteurs politiques en direction des élections à venir». C’est le communiqué laconique envoyé par les services de communications de la Présidence de la République lundi. Le lendemain, nos confrères de «L’Obs» sont revenus sur l’audience en faisant des révélations sur la discussion. «Les Echos» a creusé et trouvé d’autres détails de la rencontre.
 
 
Malick Diop plaide pour la restitution du droit de vote de Khalifa Sall et Karim Wade
 
 
C’est le représentant de la Plateforme Jammi Rewmi,Malick Diop, qui a pris la parole pour dire demander, dans le cadre de la recherche de la paix, au chef de l’État, la restitution du droit de vote à certains leaders politiques, à savoir Khalifa Sall et Karim Wade. Pour le membre de Jammi Rewmi, l’État utilise beaucoup de pouvoirs contre l’opposition. En outre, il n’est pas transparent dans ses démarches.
 
 
Moundiaye Cissé fustige la présence de nervis lors des manifestations
 
 
Allant dans le même sens, Moundiaye Cissé Directeur exécutif de l’Ong 3D, a déploré la présence des nervis lors de certaines manifestations. Car, tout récemment, lui a-t-il dit, lors des dernières manifestations, beaucoup de Sénégalais avaient constaté une présence massive de ces «gros bras» qui n’hésitaient pas à s’en prendre aux manifestants.
Safiétou Diop du réseau Siggil Jigguen a prôné également une élection calme, apaisée, mais surtout transparente. Elle a aussi fait savoir que leur comité ad hoc était prêt à signer la charte.
 
MackySall : «il ne peut pas aussi tout mettre sur le dos de l’Etat quand on parle de violence. Il faut voir aussi du côté de l’opposition»
 
 
Le chef de l’État, qui a religieusement écouté les doléances, a salué l’initiative du Cadre unitaire de l’islam et de la plateforme Jammi Rewmi visant à restaurer un climat de paix au bénéfice des citoyens avant de revenir sur les différents points abordés. Pour MackySall, on parle de violence, mais il faut savoir que nous sommes dans un État de droit et qu’il est inconcevable que les gens fassent comme ils veulent. «On ne peut pas laisser les gens manifester n’importe comment», a-t-il laissé entendre.
En effet, embraye le Président Sall, l’État n’a aucun problème à encadrer des manifestations. Car des personnes ont pendant plusieurs mois manifesté chaque vendredi, mais il y a quand même une limite à ne pas dépasser. Aussi, d’après lui, on ne peut pas aussi tout mettre sur le dos de l’Etat quand on parle de violence. Il faut voir aussi du côté de l’opposition.
 
 
Macky assure de la tenue des élections à date échue et souhaite le respect du jeu démocratique
 
 
Par rapport aux élections, il a laissé entendre qu’elles vont bien se dérouler à date échue. Et tout ce qu’il souhaite, c’est qu’on respecte le jeu démocratique.
Par rapport à la charte, il a demandé à ce qu’il y ait une charte inclusive et a aussi promis que la coalition Benno Bokk Yakaar signerait ladite charte.
 
Khadidjatou DIAKHATE
 
ENCADRÉ
 
Rien n’a été reçu du chef de l’État ! 
 
Notre source nous apprend que par rapport à ce qui est avancé depuis quelques jours, le Cadre unitaire n’a absolument rien reçu du chef de l’État. Ce dernier qui était en route pour Nouakchott les a très rapidement reçus avant de les libérer. Aucune sollicitation financière n’a été faite et aucun rond n’a été remis aux membres du cadre.
 
KD
 
 
LES ECHOS

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