Ceux qui s’attendaient à ce qu’ils prennent le contrepied d’Ousmane Sonko vont devoir déchanter, parce que c’est tout sauf une position contraire qui a été défendue par la conférence des leaders de Yewwi askan wi qui recevait le Cadre unitaire du dialogue islamique du Sénégal. Habib Sy d’ailleurs, qui faisait office de porte-parole du jour à la suite de la rencontre entre les deux parties, abonde dans le même sens que Sonko, en disant qu’ils n’ont pas confiance en Macky Sall. Que c’est ce dernier qui est l’agresseur.
La conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi a reçu hier dans l’après-midi le Cadre unitaire du dialogue islamique du Sénégal (Cudis), qui avait émis le souhait de présenter une charte à toute la classe politique pour des élections apaisées tenues dans la plus grande démocratie et transparence. Ils ont d'abord eu une rencontre à huis clos avant de faire face à la presse pour donner la position de la coalition Yaw. Porte-parole du jour, l’ancien ministre Habib Sy, au nom de Yaw, n’a pas raté le président de la République. «C'est lui, le Président Macky Sall, qui est l'agresseur», lance-t-il. «On nous attaque de partout. Le Président Macky Sall est le seul détenteur de la violence avec son arsenal juridique et sécuritaire. Nous avons respecté les recommandations des guides religieux qui ont appelé à la paix. Nous respectons leur démarche. Nous leur avons dit que nous n'avons pas confiance en Macky Sall parce qu'il a tout violé. C'est pourquoi nous avons décidé de ne pas signer la charte. Car, des deux dialogues appelés, il n'a rien respecté. Il a tout jeté à la poubelle», fait-il savoir aux religieux rassemblés autour du Cadre unitaire du dialogue islamique du Sénégal (Cudis).
L’ancien ministre d’Etat-Directeur de cabinet de Me Abdoulaye Wade poursuit pour enfoncer le camp adverse qu’il accuse de faire l’apologie de la violence. «C'est une honte pour un pays d'humilier des responsables politiques qui peuvent diriger le pays un jour. Sans compter les autres actes inélégants qu'il a commis contre l'opposition. Lors du dépôt des listes avec le rejet des listes par les préfets déboutés par les Cours d'appel, il a demandé à son ministre de l'Intérieur de demander aux préfets d'interjeter appel à la Cour d'appel. C'est pourquoi on résiste chaque fois que nous sommes attaqués. Et tout le monde sait qu'aucun État ne résiste à un soulèvement populaire. Car au mois de mars, si on avait laissé les choses, il n'en serait pas là», se justifie Habib Sy.
Qui dédouane les responsables de Yaw : «tout le monde sait que les leaders de la coalition sont des hommes de paix. Personne ne peut brûler ce pays. On n’en a pas les moyens. Nous n'avons que nos mains. C'est impossible que la violence provienne de l'opposition qui n'a pas les policiers, les gendarmes ni même les Asp. L'injustice est la première source de l'effondrement social. C'est ce que nous subissons. Il y a un engagement culturel qui est plus important qu'une charte», fait-il savoir aux émissaires des guides religieux.
Baye Modou SARR