La 2e vague de la pandémie à coronavirus remet sur le tapis la relance de Medis, seule entreprise pharmaceutique du Sénégal à l’arrêt depuis le 15 janvier 2020. Malgré les instructions du Président Macky Sall, la situation est restée en l’état, même si l’entrepreneur tunisien dit n’attendre que les mesures d’accompagnement de l’Etat pour reprendre les activités et payer les arriérés dus aux travailleurs restés sans salaire depuis un an.
Seule entreprise pharmaceutique du Sénégal, Medis est à l’arrêt depuis le 15 janvier 2020 pour des difficultés financières, mettant en chômage technique ses 200 travailleurs. Avec la survenance de la pandémie à coronavirus, l’espoir d’une relance était permis, puisque la chloroquine fabriquée par Medis est considérée comme la panacée contre le virus. C’est à ce titre que le Président Macky Sall avait donné des instructions à ses ministres de la Santé et des Finances pour une relance rapide de cette entreprise. Et si l’Etat projetait d’augmenter sa part dans le capital de Medis, le portant de 1 à 30%, et de débloquer à ce titre un montant de 5 milliards en plusieurs tranches, le patron tunisien de l’entreprise conditionnait toute reprise des activités à la signature d’une convention avec la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna), mais également l’obtention d’un financement auprès du Fonsis.
L’Etat compte porter sa part dans le capital de 1 à 30%
Aujourd’hui que la seconde vague de coronavirus déferle sur le Sénégal, le constat est que rien n’a bougé concernant la relance de cette entreprise stratégique. Et même sir le chef de l’Etat a reçu le Directeur général de Médis, en octobre 2020, aucune avancée n’est notée dans le dossier. Et selon une source bien au fait de cette affaire, le projet de convention qui doit permettre à la Pna de s’approvisionner auprès de Medis, au lieu d’aller acheter des médicaments en Inde, par exemple, dort dans les tiroirs au ministère des Finances. Comme du reste, ajoute notre source, la convention de financement devant lier le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis). Non sans ajouter que pour que la Pna puisse contracter avec Medis sans que le gendarme des marchés (l’Armp) n’y trouve à redire, il faudrait aussi un décret du président de la République pour faire jouer la préférence nationale.
Convention entre la Pna et Medis en faisant jouer la préférence nationale
Aujourd’hui, il est difficile de comprendre que dans le fonds Force Covid-19 de 1000 milliards qui avait été mis en place en riposte au coronavirus, rien n’ait été dégagé pour relancer cette entreprise stratégique. Pourtant, à en croire notre interlocuteur, entre les travailleurs et la Direction de Medis, les différends ont été aplanis et ils n’attendent que l’appui de l’Etat pour reprendre le travail.
Pour rappel Médis Sénégal est une industrie pharmaceutique créée en 1973 par l’Etat du Sénégal sous le nom de Société industrielle et pharmaceutique ouest-africaine (Sipoa). En 1989, la multinationale Rhône Poulenc entre dans le capital et en devient l’actionnaire majoritaire. Et par le jeu des fusions et acquisitions des multinationales, la société a subi plusieurs changements de dénominations : de Rhône Poulenc à Aventis Pharma en 2000 ; de Aventis Pharma à Sanofi- Aventis en 2004 ; de Sanofi-Aventis à Africasoins Production (groupe Sanofi) en 2006 ; de Africasoins Production à Winthrop Pharma Sénégal (groupe Sanofi) en 2008 ; et Winthrop Pharma Sénégal à Médis Sénégal en avril 2017.
Médis Sénégal appartient au groupe Médis International, un leader tunisien de l’industrie pharmaceutique, présent déjà en Algérie et en République Tchèque et qui est venu élargir ses bases au Sénégal avec la perspective de se développer activement en Afrique subsaharienne.
La Pna a importé pour 137 milliards de médicaments en 2018
Médis Sénégal fabrique et commercialise des médicaments accessibles au pouvoir d’achat des pays africains dans plusieurs domaines thérapeutiques : cardiologie, diabète, neuropsychiatrie, oncologie, douleur, allergies, gastrologie etc. Ci-dessous une liste non exhaustive des produits phares : Paracétamol, Gardénal ou Phénobarbital soignent l’épilepsie ; Fer acide folique ; Parégorique ; Doliprane ; Paluject et Quinine
Rappelons que le Sénégal a importé en 2018 des médicaments d’une valeur de 137 milliards de F Cfa selon Dr Annette Seck Ndiaye Directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement du Sénégal.
La faillite de Médis Sénégal représenterait une catastrophe sanitaire et industrielle avec une suppression de plus de 250 emplois.
Mansour KANE
Seule entreprise pharmaceutique du Sénégal, Medis est à l’arrêt depuis le 15 janvier 2020 pour des difficultés financières, mettant en chômage technique ses 200 travailleurs. Avec la survenance de la pandémie à coronavirus, l’espoir d’une relance était permis, puisque la chloroquine fabriquée par Medis est considérée comme la panacée contre le virus. C’est à ce titre que le Président Macky Sall avait donné des instructions à ses ministres de la Santé et des Finances pour une relance rapide de cette entreprise. Et si l’Etat projetait d’augmenter sa part dans le capital de Medis, le portant de 1 à 30%, et de débloquer à ce titre un montant de 5 milliards en plusieurs tranches, le patron tunisien de l’entreprise conditionnait toute reprise des activités à la signature d’une convention avec la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna), mais également l’obtention d’un financement auprès du Fonsis.
L’Etat compte porter sa part dans le capital de 1 à 30%
Aujourd’hui que la seconde vague de coronavirus déferle sur le Sénégal, le constat est que rien n’a bougé concernant la relance de cette entreprise stratégique. Et même sir le chef de l’Etat a reçu le Directeur général de Médis, en octobre 2020, aucune avancée n’est notée dans le dossier. Et selon une source bien au fait de cette affaire, le projet de convention qui doit permettre à la Pna de s’approvisionner auprès de Medis, au lieu d’aller acheter des médicaments en Inde, par exemple, dort dans les tiroirs au ministère des Finances. Comme du reste, ajoute notre source, la convention de financement devant lier le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis). Non sans ajouter que pour que la Pna puisse contracter avec Medis sans que le gendarme des marchés (l’Armp) n’y trouve à redire, il faudrait aussi un décret du président de la République pour faire jouer la préférence nationale.
Convention entre la Pna et Medis en faisant jouer la préférence nationale
Aujourd’hui, il est difficile de comprendre que dans le fonds Force Covid-19 de 1000 milliards qui avait été mis en place en riposte au coronavirus, rien n’ait été dégagé pour relancer cette entreprise stratégique. Pourtant, à en croire notre interlocuteur, entre les travailleurs et la Direction de Medis, les différends ont été aplanis et ils n’attendent que l’appui de l’Etat pour reprendre le travail.
Pour rappel Médis Sénégal est une industrie pharmaceutique créée en 1973 par l’Etat du Sénégal sous le nom de Société industrielle et pharmaceutique ouest-africaine (Sipoa). En 1989, la multinationale Rhône Poulenc entre dans le capital et en devient l’actionnaire majoritaire. Et par le jeu des fusions et acquisitions des multinationales, la société a subi plusieurs changements de dénominations : de Rhône Poulenc à Aventis Pharma en 2000 ; de Aventis Pharma à Sanofi- Aventis en 2004 ; de Sanofi-Aventis à Africasoins Production (groupe Sanofi) en 2006 ; de Africasoins Production à Winthrop Pharma Sénégal (groupe Sanofi) en 2008 ; et Winthrop Pharma Sénégal à Médis Sénégal en avril 2017.
Médis Sénégal appartient au groupe Médis International, un leader tunisien de l’industrie pharmaceutique, présent déjà en Algérie et en République Tchèque et qui est venu élargir ses bases au Sénégal avec la perspective de se développer activement en Afrique subsaharienne.
La Pna a importé pour 137 milliards de médicaments en 2018
Médis Sénégal fabrique et commercialise des médicaments accessibles au pouvoir d’achat des pays africains dans plusieurs domaines thérapeutiques : cardiologie, diabète, neuropsychiatrie, oncologie, douleur, allergies, gastrologie etc. Ci-dessous une liste non exhaustive des produits phares : Paracétamol, Gardénal ou Phénobarbital soignent l’épilepsie ; Fer acide folique ; Parégorique ; Doliprane ; Paluject et Quinine
Rappelons que le Sénégal a importé en 2018 des médicaments d’une valeur de 137 milliards de F Cfa selon Dr Annette Seck Ndiaye Directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement du Sénégal.
La faillite de Médis Sénégal représenterait une catastrophe sanitaire et industrielle avec une suppression de plus de 250 emplois.
Mansour KANE