REFUS PAR LA CHAMBRE D’ACCUSATIONS DE LA LIBERTE PROVISOIRE : Les motivations du Parquet pour demander le maintien en prison de Cheikh Bara Ndiaye




 
L’alerte de Me Ciré Clédor sur l’état de santé critique de Cheikh Bara Ndiaye est tombée dans l’oreille d’un sourd. Du moins, les juges de la Chambre d’accusation sont restés insensibles à l’appel de l’avocat, écoutant plutôt le procureur qui a fait appel de l’ordonnance de mise en liberté provisoire du juge d’instruction, évoquant en guise de motivations des «faits graves» et un «risque de trouble à l’ordre public». Statuant sur le recours du Parquet, hier, la juridiction de recours a infirmé le magistrat instructeur, maintenant donc en prison le chroniqueur de Walf. Deux solutions s’offrent désormais à Cheikh Bara Ndiaye : le pourvoi en cassation ou espérer très rapidement un non-lieu.
 
 
 
L’espoir de Cheikh Bara Ndiaye de humer l’air de la liberté a été anéanti hier par la Chambre d’accusation, qui a suivi plutôt le procureur de la République. En effet, statuant sur le recours du Parquet par rapport à l’ordonnance de mise en liberté provisoire rendue par le juge d’instruction du deuxième cabinet, la juridiction d’instruction du second degré a infirmé le juge. Ce qui a pour effet de maintenir en prison le chroniqueur de Walf. Les avocats de Cheikh Bara Ndiaye n’ont donc aucune autre possibilité que de former un pourvoi en cassation, puisque la liberté provisoire de leur client ne dépend pas du magistrat instructeur qui a donné son accord. Pourquoi le juge a ordonné la liberté provisoire et pourquoi le Parquet a fait son recours ? Selon une source proche du dossier, lorsqu’il inculpait le chroniqueur de Walf, le magistrat instructeur avait placé sous mandat de dépôt. Lorsqu’il l’a entendu au fond, il a eu le temps d’exploiter les téléphones de ce dernier et a constaté qu’il n’avait aucun lien avec les faits qui lui sont reprochés. C’est d’ailleurs ce qui a fait qu’il a ordonné la restitution des téléphones. Le juge Mamadou Seck a ainsi estimé que la demande de liberté provisoire était recevable puisque l’inculpé n’était plus dans la fourchette d’articles visés par l’article 139 du code de procédure pénale qui veut que si l’inculpé est dans la fourchette des délits prévus par les articles 56 à 100 et 255 du code pénal, la demande doit être déclarée irrecevable. Or pour le juge, après avoir entendu Cheikh Bara Ndiaye et exploité les téléphones, ce dernier n’est plus dans cette fourchette puisque les faits visés ne le concernent pas. Ce qui a fait qu’il a décidé d’ordonner la mise en liberté provisoire. Ce, surtout que le procureur, consulté pour avis, a rendu un réquisitoire qui n’est pas dûment motivé pour le juge, car le Parquet a parlé de «risque de trouble à l’ordre public» et de «faits graves», sans trop concrètement argumenter.
Devant la Chambre d’accusation, le Parquet général a repris ces arguments reprochant au juge d’être allé au fond, pour ordonner la liberté provisoire. La Chambre a finalement suivi le ministère public, en dépit des arguments brandis par la défense et du certificat médical produit qui atteste de l’état de santé critique du chroniqueur de Walf. Il faut rappeler qu’avant-hier déjà, Me Ciré Clédor alertait sur la santé critique de son client. Selon lui, Cheikh Bara Ndiaye a été admis en réanimation pour avoir été dans un coma hypoglycémique. La Chambre d’accusation, dont les motivations ne sont pas encore connues a, en tout cas, refusé la liberté provisoire au chroniqueur de Walf, qui ne peut désormais compter que sur la Cour suprême.
Alassane DRAME
 
 
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