REFUS D’ACCORDER UNE MISE EN LIBERTE PROVISOIRE A PAN: Le journaliste s’était pourtant engagé à garder le silence sur le dossier



 
 
Avant que la demande de mise en liberté provisoire ne soit rejetée pour le journaliste, Pape Alé Niang avait pourtant écrit une lettre envoyée au ministère de la Justice et au procureur de la République, dans laquelle il s’engage à ne plus parler du dossier judiciaire qui le concerne, mais aussi des forces de défense et de sécurité et les autorités qui les incarnent. Malheureusement … 
 
 
 
Après que le juge d’instruction a déclaré irrecevable la requête aux fins de mise en liberté provisoire déposée par les avocats de Pape Alé Niang, on en sait un plus sur les motivations d’une telle démarche. En effet, avant la décision du juge, le journaliste, en grève de la faim et interné à l’hôpital Principal, avait signé une lettre d’engagement de garder le silence sur le dossier. Un engagement envoyé au garde des Sceaux, ministre de la Justice, mais aussi au procureur de la République. «Face à la tournure de mon dossier judiciaire avec ma nouvelle arrestation, j’avais sollicité mes avocats sur la meilleure manière de clore ce dossier. Ils m’ont suggéré de faire un engagement écrit pour ne plus parler du dossier conformément aux exigences du contrôle judiciaire. J’estime par ailleurs que je n’ai jamais violé ce contrôle judiciaire. Ma famille, des parents et des amis m’ont mis également la pression pour sauver ma santé très fragile. C’est sur mon lit d’hôpital que j’ai rédigé de bonne foi cet engagement en ces termes : ‘’Suite à la demande de ma famille, de mes parents, de mes avocats, je m’engage à ne plus parler du dossier judiciaire me concernant et son environnement. Mais également des forces de défense et de sécurité et des autorités qui les incarnent jusqu’au règlement définitif du dossier’’», a écrit le journaliste d’investigation. Malheureusement, avant que le juge ne déclare irrecevable cette requête de mise en liberté provisoire, le parquet s’y était opposé arguant n’avoir aucune garantie qu’une fois libéré, le journaliste allait garder le silence.
 
La rapporteuse spéciale au Hcdh des Nations-Unies réclame la libération immédiate de Pan
 
Cependant, cette détention prolongée du journaliste continue d’indigner les défenseurs des droits humains au-delà de nos frontières. C’est le cas de Mme Mary Lawlor, rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains au Haut-commissariat des droits de l’homme (Hcdh) des Nations-Unies. En effet, évoquant cette affaire dans son compte Twitter, elle a tagué le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur (Maese). «Je reçois des informations très inquiétantes sur la détérioration de la santé du défenseur des droits humains et journaliste Pape Alé Niang détenu et actuellement en grève de la faim. Je demande sa libération immédiate et l’accès aux soins médicaux», a écrit Mme Lawlor. Toutefois, comme une réponse du berger à la bergère, la réaction du ministère des Affaires étrangères n’a pas tardé. Dans un tweet, le ministère de Me Aïssata Tall Sall de préciser : «M. Niang est sous surveillance dans un hôpital. Aucune gravité sur son cas ne nous est signalée. Le Sénégal est un Etat de droit où les libertés sont garanties sous le contrôle d’un juge indépendant à qui la séparation des pouvoirs nous interdit de dicter une quelconque conduite», tranche le ministère.
 
M. CISS 
 
 
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