Pour réguler le marché intérieur, des volontaires ont été recrutés et formés pour recenser les lieux de commerce : boutiques de détail, demi-grossistes, grossistes, mais aussi de géolocaliser tous les commerces avec un QR code d’authentification personnalisée. Ainsi, à travers un tableau de bord centralisé, les volontaires peuvent recueillir et enregistrer des éléments d’information, notamment sur les prix, les produits dans les différents lieux de commerce dans chaque localité.
Le ministre du Commerce, Abdou Karim Fofana, a procédé au lancement hier de la campagne de recensement des lieux de commerce et à la présentation du système intégré de contrôle des prix. La première vague de ces volontaires de la consommation sera déployée à Dakar dès lundi, en attendant la formation d’autres vagues pour les régions. Ce projet est né suite à la baisse des prix des denrées de première consommation, le 5 novembre dernier, par le chef de l’Etat pour soutenir les ménages contre la vie chère. Le ministre du Commerce rappelle que l’évaluation des mesures de contrôle a révélé une moyenne nationale de respect de l’application des prix fixés de 68%. Pour rappel, la région de Dakar, avec plus de 30.000 boutiques, dispose de 60 agents, soit un ratio d’un agent pour 500 commerces. Sur toute l’étendue du territoire national, Abdou Karim Fofana fait état de 187 agents assermentés – composés de 50 Commissaires aux enquêtes économiques, 96 Contrôleurs et 41 Vérificateurs du Contrôle économique - chargés d’assurer le contrôle de la réglementation économique. C’est ainsi que, dans la continuité des mesures de baisse prises, ajoute le ministre du Commerce, le chef de l’Etat, dit-il, a autorisé le recrutement de 1000 volontaires de la consommation pour renforcer la surveillance du marché et le contrôle des prix. «Ce recrutement exceptionnel permettra de faire passer le ratio agent/commerce à un agent pour 100 commerces au lieu d’un agent pour 500 commerces. L’objectif est de passer d’une visite tous les 33 jours à un ratio d’une visite tous les 7 jours», annonce le ministre du Commerce.
A l’en croire, avec la mise en place d’une plateforme digitale centralisée de collecte, de traitement de l’information, de surveillance du marché et des détaillants en particulier, la présence physique des agents sur le terrain sera beaucoup plus efficace. «Il s’agit d’une plateforme collaborative qui interconnecte tous les acteurs du marché intérieur. Ladite plateforme repose sur un système intégré de contrôle des prix qui sera accessible sur différents supports web et mobiles. Le système intégré a pour objectif de moderniser le dispositif de contrôle des prix, de faciliter la régulation du marché intérieur. De manière plus spécifique, de recenser le nombre de commerces existants sur le territoire national (boutiques de détail, demi-grossistes, grossistes etc.) ; de géolocaliser tous les commerces avec un QR code d’authentification personnalisée ; de digitaliser le dispositif de collecte et de traitement des infractions», explique Abdou Karim Fofana, qui précise, dans la foulée, qu’un tableau de bord centralisé de suivi et de régulation du commerce intérieur permettra aux volontaires, sous la supervision d’un contrôleur du Contrôle économique, de recueillir et d’enregistrer des éléments d’information recueillis (prix, qualité, stock) sur les produits dans les différents lieux de commerce dans chaque localité. Ce tableau de bord permettra aussi aux services du contrôle économique, de l’avis du ministre du Commerce, de mettre en place un fichier des commerçants afin d’assurer un suivi personnalisé des acteurs et de tous les lieux de commerce (meilleur ciblage du contrôle en fonction du comportement des commerçants, particulièrement les détaillants, fréquence des visites, respect des prix, évolution des stocks). Ce recensement des commerçants, dit-il, permettra de mieux maîtriser les détaillants. A travers ce dispositif également, les commerçants vont mieux interagir avec l’Administration du Commerce et d’informer sur la situation du marché et le contrôle effectué par les agents. Même les consommateurs, révèle le ministre, pourront jouer un rôle en signalant tout comportement anormal des acteurs (boutiquiers, volontaires, agents de terrain) sur le marché.
M. CISS