Il n’y a aucun doute que le Sénégal pourra démarrer ses vols internationaux, comme prévu, en février 2019. C’est dans ce cadre que s’inscrit la reprise de ses fréquences, accordées à la compagnie française Corsair, suite à la disparition de la compagnie nationale Sénégal Air qui avait les droits. Dès lors, pour la tutelle, qui s’est fendue hier d’un communiqué, les tentatives de jeter le discrédit sur cette option stratégique du Sénégal, de permettre à sa compagnie nationale de se lancer sur l’international, ne relève que des agissements de groupes de pressions mus par la préservation de leurs intérêts.
Maïmouna Ndoye Seck n’est pas contente des détracteurs de la compagnie Air Sénégal SA, dont les capacités sont mises en doute, au moment où le Sénégal a décidé de reprendre ses fréquences, prêtées à Corsair, sur la ligne Dakar-Paris. «Depuis quelques temps, certains groupes de pression cherchent à jeter le discrédit sur l’option stratégique de l’Etat du Sénégal de permettre à Air Sénégal SA d’assurer l’exploitation de la ligne Dakar-Paris-Dakar ; droit jusqu’ici accordé à Corsair, à sa demande, à titre exceptionnel et provisoire», fustige-t-elle. Et de rappeler qu’à la disparition des précédentes compagnies nationales et pour pouvoir maintenir un environnement compétitif, accompagner le développement du tourisme et favoriser le hub de Dakar, «le Sénégal avait accordé ses droits à Corsair, à la condition que ceux-ci soient restitués au pavillon national dès qu’elle sera en mesure de les exploiter».
Or, le Sénégal sera prêt pour lancer ses vols sur la capitale française en février 2019. «Dans une démarche progressive, la compagnie qui a démarré ses vols domestiques en avril dernier avec deux (02) ATR 72-600, va lancer ses vols régionaux en octobre 2018 avec des A319. Ensuite, pour l’exploitation de lignes intercontinentales, notamment le Dakar-Paris, à partir du 1er février 2019, Air Sénégal SA a acquis deux (02) A330 NEO, appareils de dernière génération et d’un confort optimal», souligne la tutelle. Qui assure que «le doute n’est plus permis», quand aux possibilités du Sénégal de respecter ce deadline et ses engagements en matière de politique de transport aérien.
Pour le ministère des Transports aériens, la reprise des fréquences cédées pour un temps à Corsair, est d’autant plus normale qu’elles sont la propriété exclusive de notre pays, conformément à l’accord aérien entre le Sénégal et la France, signé le 16 septembre 1974 et révisé le 20 septembre 2012. Un accord équilibré, qui octroie 7 fréquences par pavillon désigné (par les pays) sur la desserte Dakar-Paris. Pour la France, les fréquences sont attribuées à sa compagnie Air France. De même, le Sénégal a décidé d’accorder ses fréquences à sa compagnie nationale. Et avant la compagnie Air Sénégal SA, Air Sénégal International utilisait ce droit jusqu’à sa disparition. Pour ne pas laisser les fréquences inexploitées, avec toutes les conséquences négatives sur le trafic vers le Sénégal et le tourisme, les droits et autorisations y relatifs ont été accordés à Corsair par saison. Et la dernière, dans ce cadre, va prendre fin le 31 janvier 2019 à minuit, telle que notifiée à la Dgac française par l’autorité de l’aviation civile sénégalaise.
Synthèse Mbaye THIANDOUM