RAPPORT TRIMESTRIEL DU CONSEIL NATIONAL DE REGULATION DE L’AUDIOVISUEL: Professeur Songué Diouf sur le banc des accusés, la revue de presse «indexée»… «indexée»…



 
Si le Conseil national de régulation de l’audiovisuel avait le pouvoir de sanctionner certaines émissions, beaucoup d’animateurs et de chroniqueurs seraient au tableau de chasse de Babacar Touré et Cie. En effet, le rapport trimestriel du Cnra a fortement déploré les propos du professeur Songué Diouf sur le viol, sans oublier les manquements courants notés dans les médias.   
 
L’avis du Conseil national de régulation de l’audiovisuel pour le premier trimestre de cette année a révélé des manquements et dysfonctionnements. Une fois de plus, la sortie du professeur Songué Diouf à l’émission Jakarloo de la Tfm a été déplorée par les gendarmes de l’audiovisuel. Selon cette entité, l’image de la femme a été écornée par le plateau de l’émission animé par Khalifa Diakhaté. «Le plateau d’une émission de télévision a servi de relais à un chroniqueur qui y a affirmé avec une grande énergie, pour justifier les cas de viols dont sont victimes les femmes, que ces dernières sont les responsables de leurs propre viols, à cause de leurs choix vestimentaires ou de leur aspect physique», s’indigne Babacar Touré.
Pour le Cnra, ceci est «une violation des dispositions des articles 20 et 21 du cahier des charges relatifs, respectivement, à l’obligation de ne pas inciter à des pratiques ou comportements délinquants ou inciviques et celle de veiller au respect de l’image, de la dignité, de l’honneur et de la réputation de la personne humaine». Par ailleurs, d’autres manquements ont été notés concernant le respect de l’éthique et déontologie à hauteur de  39,39%. Parmi ces manquements, le Cnra signale le non-respect de la vie privée, de l'honneur et de l'intégrité de la personne humaine, sans compter les propos laudatifs et/ou politiques lors de la couverture des combats de lutte et/ou d’autres émissions culturelles ou sportives.
Quant à la revue de presse, qui revient fréquemment dans les rapports de la Cnra, le document note que certains médias, en reprenant systématiquement des termes empruntés à la presse écrite, participent à l’amplification de propos et d’attitudes  inappropriés. Pour la publicité qui occupe 30,30% des manquements, le Cnra pointe du doigt la diffusion, sur de longues plages horaires, d’émissions de voyance notamment à la radio, en plus du caractère permanent de la  publicité  commerciale  déguisée  à  travers  des  émissions de télévision.
Autre point qui occupe 21,21% des dysfonctionnements de l’audiovisuel, c’est la violation de l’obligation de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence dans les contenus des programmes et celle de respect de l’honneur et de l’intégrité de la personne humaine proclamées par les articles 7 et 9 de la loi 2006-04 du 04 janvier 2006 portant création du Cnra. «Certaines émissions persistent et continuent à donner écho à des faits divers dans les matinales, notamment  dans certaines stations de radio», note le rapport.
Pour finir, les services de Babacar Touré ont indexé le non-respect du pluralisme politique et de l'équilibre dans le traitement de l'information avec la diffusion de meeting politique sans prendre en considération les chartes d’éthique liées à l’expression de la diversité et l’égalité d’accès à l’antenne.
 
Samba THIAM

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