RAPPORT D'EQUAL MEASURES 2030 SUR L’EGALITE DES GENRES: Le Sénégal mauvais élève classé 104ème sur 129 pays



 
En matière d’égalité des genres, le Sénégal se situe parmi les mauvais élèves dans le classement du rapport d’Equal Measures 2030, publié récemment. Pour la première édition de cet indice, l’Ong a passé au crible 129 pays où vivent 95% des femmes et filles de la planète, en se basant sur les données de nombreuses sources (gouvernementales, Onu, Banque mondiale, Ocde, Oms...). Le constat de l’étude est alarmant : 40% de la population féminine mondiale, soit près de 1,4 milliard de femmes et de filles, vivent dans des pays très défaillants en matière d’égalité des sexes. Situé dans ce lot, le Sénégal occupe la 104èmeplace. 
 
Le Sénégal a beaucoup de chemin à faire sur l’égalité des genres, malgré les efforts du gouvernement. C’est du moins ce que révèle le rapport sur l’égalité de genre publié pard’Equal Measures 2030. Le Sénégal fait pâle figure dans le classement. Pour réaliser cette étude, l’Ong s’est basée sur 51 indicateurs répartis dans 14 des 17 objectifs de développement durable (ODD) de l’Onu de l’Agenda 2030, à savoir la lutte contre la faim, l’accès à une éducation de qualité, l’accès à la santé, l’égalité entre les sexes, la lutte contre le changement climatique, l’accès à des emplois décents et la croissance économique, entre autres. Plus d’une trentaine d’indicateurs concernent particulièrement les femmes et les filles ; notamment des données liées aux mariages forcées, aux violences conjugales, à la représentativité des femmes dans les rôles ministériels et au Parlement ou encore concernant les voies légales d’accès à l’avortement.
Chaque pays est noté de 0 à 100, zéro représentant une inégalité totale et 100 l’égalité parfaite. Au-delà de 90, un pays est considéré comme ayant accompli des efforts «excellents», en dessous de 59, comme ayant des résultats «très mauvais». Sur les 129 nations étudiées, la moyenne s’élève à 65,7, un chiffre médiocre, selon les auteurs du rapport. Aucun pays n’atteint la moyenne de 90, même si le Danemark, qui domine le classement, en est très proche (89,3).
Avec un score de 52,2 sur 100, le Sénégal affiche des performances moyennes dans de nombreuses catégories évaluées par l’Ong. S’il occupe le 104èmerang à l’échelle mondiale, le Sénégal n’est guère mieux classé en matière d’égalité des sexes en Afrique, derrière l’Égypte (59.7), le Maroc (59.3) ; le Rwanda (58.1), le  Ghana (56.6) ; le Kenya (55.1) ; le Zimbabwe (53.7).
Pa rapport à l’éducation, le Sénégal a obtenu entre 40 et 50. Et c’est le même résultat que notre pays a en matière de croissance et de développement. Le score obtenu en termes d’accès à la santé est meilleur ; puisqu’il s’en sort entre 50 et 60 points. 
 
LE TCHAD, LE CONGO ET LA REPUBLIQUE DE CONGO, DERNIERS DANS LE CLASSEMENT 
 
Dominé par les pays nordiques, le top 10 compte huit nations européennes (Danemark, Finlande, Suède, Norvège, Pays-Bas, Slovénie, Allemagne, Irlande) ainsi que le Canada et l’Australie. Dans le bas de l’indice, 21 pays obtiennent un score inférieur à 50. Tous sauf trois (Bangladesh, Pakistan et Yémen) se situent sur le continent africain. Le Congo (44), la République démocratique du Congo (38,2) et le Tchad (33,4) sont les trois nations les plus mal classées. En raison d’un manque de données, la plupart des pays frappés par de graves crises humanitaires (Syrie, Afghanistan, Centrafrique) ne figurent pas dans le classement.
 
L’écart de rémunération entre les hommes et les femmes et la violence sexiste
 
 
Le rapport souligne surtout que  plus de la moitié des pays ont des scores très faibles sur l’objectif de l’ODD n° 5, qui vise à éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles, à mettre fin aux mutilations génitales féminines et au mariage d’enfants, à garantir l’accès universel aux soins de santé en matière de procréation et à promouvoir les droits des femmes en matière de procréation.
Parmi les grands problèmes que les Etats, qualifiés de «mauvais élèves», à l’instar du Sénégal, ont le plus de mal à combattre : la sous-représentation des femmes au Parlement, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes et la violence sexiste.
 
Khadidjatou DIAKHATE 

Dans la même rubrique :