RAPPORT COUR DES COMPTES : Moody’s dégrade la note du Sénégal de B1 à B3 avec une perspective négative




 
 
 
Ça sent le souffre pour notre pays. L’agence de notation Moody’s a encore dégradé la note du Sénégal. Selon le communiqué de Moody's, la note de crédit à long terme en devises étrangères du Sénégal a été abaissée de deux crans de B1 à B3, soit six niveaux en dessous de la catégorie «investissement». L’agence a aussi modifié la perspective qui devient négative.
 
 
 
Les anomalies révélées dans la gestion des finances publiques de 2019 à mars 2024 par la Cour des comptes ne sont pas sans conséquences. En effet, l’agence de notation Moody's Ratings (Moody's) a revu à la baisse la note de l'émetteur à long terme et la note senior non garantie en devises du gouvernement du Sénégal de B1 à B3 et a modifié les perspectives à négatives. «Cette dégradation est motivée par les indicateurs budgétaires nettement plus faibles révélés par la Cour des comptes du Sénégal. L’ampleur et la nature des écarts limitent considérablement l'espace budgétaire du Sénégal et contribuent à des besoins de financement élevés, tout en révélant des déficiences importantes en matière de gouvernance par le passé», indique l’Agence de notation, avant d'ajouter : «les conclusions de la Cour des comptes estiment la dette du gouvernement central à 99,7% du Pib en 2023, soit environ 25 points de pourcentage de plus que ce qui avait été publié précédemment dans les documents officiels et plus élevé que ce qui avait été estimé lors de l'audit préliminaire du ministère des Finances conclu en septembre 2024. Par conséquent, le Sénégal est plus exposé aux chocs défavorables que nous ne l'avions estimé précédemment», relève Moody’s qui trouve qu’au titre des projections, les perspectives négatives reflètent des risques à la baisse liés à la trajectoire budgétaire et à la liquidité du gouvernement.
 
Le ration de la dette passée de près de 100% en 2023 à… 107% en 2024
 
«Même si le gouvernement vise un rythme ambitieux de réduction du déficit budgétaire et que la note B3 repose sur la capacité à maintenir la réduction de la dette à l'avenir, ce qui s'est révélé être une situation budgétaire et d'endettement très faible compliquera les efforts de consolidation budgétaire. Même si notre scénario de référence suppose un éventuel soutien du Fmi, la matérialisation d'options de financement de marché plus limitées, mettrait à l'épreuve la capacité du gouvernement à répondre à des besoins de financement bruts élevés», souligne l’agence de notation. Avant de rappeler : «après l'annonce des conclusions préliminaires de l'Igf, nous avons déclassé la notation du Sénégal de Ba3 à B1 et avons initié la revue en vue d'un déclassement. Les conclusions de la Cour des comptes font état d'une situation budgétaire nettement plus faible qu'annoncée précédemment. En prenant comme point de départ les données rapprochées sur la dette par la Cour des comptes, nous estimons que le ratio de la dette de l'administration centrale est passée de près de 100% du Pib en 2023 à 107% du Pib en 2024, ce qui reflète le déficit budgétaire de 11,6% du Pib estimé dans la loi de finances rectificative des autorités pour cette année-là. Le ratio de la dette est nettement supérieur à la médiane de 49% du Pib pour les pays notés B et l'un des plus élevés pour les marchés émergents et frontaliers ayant des niveaux de richesse comparables».
 
M. CISS
 
 
LES ECHOS

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