RAPPORT ANSD SUR LA BANQUE DE DONNEES ECONOMIQUES ET FINANCIERES (BDEF)/ La valeur ajoutée des entreprises en 2020 est de 2339,0 milliards, soit une baisse de 9,4%



 
Selon le rapport de l’Ansd sur la Banque de données économiques et financières (Bdef), la valeur ajoutée (VA) des entreprises a baissé de 9,4% en 2020, pour se chiffrer à 2339,0 milliards francs Cfa, contre 2583,1 milliards francs Cfa en 2019.
 
 
 
Le rapport de laBanque de données économiques et financières (Bdef) publié par l’Ansd révèle qu’entre 2014 et 2018, le Sénégal affichait une croissance économique supérieure à 6% par an avec une décélération en 2019 autour de 4,6%. En 2020, la croissance s’est davantage affaiblie et se situe à 1,3%. Cette baisse du taux de croissance est, en partie, induite par les contraintes de mobilité des biens et des personnes découlant de la crise sanitaire. Dans ce contexte, révèle le rapport, la valeur ajoutée (VA) des entreprises a baissé de 9,4% en 2020, en termes nominales, en se chiffrant à 2339,0 milliards francs Cfa, contre 2583,1 milliards francs Cfa en 2019. Le ralentissement de l’activité est imputable aux BTP (-71,3%) et aux industries (-7,9%). Cependant, il est atténué par le regain de la valeur ajoutée de 3,1% dans le commerce et de 1,1% dans les services. En 2020, la production s’est amenuisée de 5,5% après une hausse de 6,0% en 2019, en relation avec les régressions enregistrées dans les secteurs des BTP (-15,3%), des services (-5,4%) et des industries (-5,1%). En revanche, cette baisse est amoindrie par le regain d’activité dans le secteur du commerce (+8,3%). Le taux de valeur ajoutée s’est replié de 1,1 point en ressortant à 24,4% en 2020 contre 25,5% en 2019. Cette situation s’explique par une baisse du taux de VA dans les BTP (-14,3 points), le commerce (-1,5 points) et l’industrie (-0,5 point). Selon une répartition sectorielle, la part des services reste prépondérante avec 51,8% de la valeur ajoutée brute. Les industries viennent en deuxième position avec 34,3%, suivies du commerce (10,6%) et des BTP (3,4%).
 
53,2% de la richesse créée affectée aux charges de personnel
 
La richesse créée par les entreprises est prioritairement affectée aux charges de personnel avec 53,2% de la valeur ajoutée globale. Elles sont suivies par les dividendes et l’autofinancement (28,6%), les frais financiers (11,6%) et les impôts sur le résultat (6,6%). Le taux de vétusté comptable demeure acceptable en ressortant à 40,6% en 2020, ce qui dénote de la modernité des équipements utilisés par les entreprises. Ce taux s’est accru de 7,3 points puisque qu’il était de 33,3% en 2019 grâce, surtout, aux industries. La rentabilité globale des facteurs s’est fortement dégradée en se situant à -18,7% contre 23,6% en 2019. Ce fléchissement découle de la baisse enregistrée dans l’industrie, les services et le commerce. Les délais moyens accordés par les fournisseurs sont passés de 140 jours en 2019 à 142 jours en 2020, soit deux jours de plus. Les délais des clients se sont, quant à eux, stabilisés à 77 jours entre 2019 et 2020. Ainsi, les délais de paiement des fournisseurs dépassent de 65 jours ceux de règlement des clients, ce qui s’est traduit par une baisse des besoins en fonds d’exploitation.
 
Le poids des dettes financières est ressorti à 26,3% en 2020
 
Le poids des dettes financières poursuit son augmentation amorcée depuis 2019 en ressortant à 26,3% en 2020 contre 23,9% en 2019, soit une hausse de 2,4 points. Néanmoins, le poids des dettes financières reste soutenable en 2020 dans les BTP (15,9%), le commerce (16,9%) et les services (23,1%) contrairement aux industries (34,9%). La capacité de remboursement des dettes s’est repliée de 6,6 points en s’établissant à 13,1% en 2020. Cette situation est tributaire de la baisse de 25,2% de la Capacité d’Autofinancement global (Cafg) accompagnée d’un regain de 12,2% des dettes financières. Le poids des concours bancaires courants dans l’endettement des entreprises s’est rétréci de 2,9 points entre 2019 et 2020, à la suite d’une baisse dans les industries (-2,2 points), le commerce (-3,0 points), les services (-3,5 points) et les BTP (-6,6 points).
 
Le ratio de solvabilité recule de 14,4% en 2020
 
L’indépendance financière s’est dégradée de 8,8 points en ressortant à 37,0% en 2020 contre 45,8% en 2019. Cette situation est imputable aux replis dans les industries (- 19,9 points), les BTP (-12,0 points) et le commerce (-2,6 points). Cependant, le ratio s’est amélioré dans les services (+1,6 point). Ce ratio relativement faible (inférieur à 0,5) est en relation avec l’insuffisance des fonds propres qui constituent une garantie pour les tiers (banques, fournisseurs, organismes sociaux et fiscaux). Cette situation pourrait être à l’origine des difficultés d’obtention de crédits auprès des banques. Le ratio de solvabilité a connu un recul de 4,5 points en s’établissant à 14,4% en 2020 contre 18,9% en 2019. Il a fléchi de 10,2 points dans les industries et de 1,1 point dans les BTP. L’autonomie financière est ressortie à 54,8% en 2020 contre 78,1% en 2019 ; soit une baisse de 23,3 points, sous l’effet des réductions de l’autonomie financière dans les BTP (-46,0 points), les industries (-33,1 points) et les services (-15,1 points). La rentabilité économique a chuté en 2020 en se situant à 4,5% contre 6,1% en 2019. De même, la rentabilité financière s’est repliée passant de 6,9% en 2019 à -24,5% en 2020.
 
M. CISS
 
 
 
 
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