La Direction générale du Travail et de la Sécurité sociale a publié le Rapport annuel des statistiques du travail 2022. Fait marquant, c’est le pourcentage de contrats à durée déterminée qui est de 45,42% contre 31,34% de contrats à durée indéterminée, sans oublier le secteur du commerce qui embauche beaucoup plus que les autres domaines. Le rapport note aussi que pour les conciliations, plus 646 millions ont été payés aux travailleurs.
Le Rapport annuel des statistiques du travail 2022 a été publié par la Direction générale du Travail et de la Sécurité sociale. Le document relate ainsi la situation des déclarations d’établissements et de l’emploi, la garantie des droits, le dialogue social et la gestion des relations professionnelles, la protection sociale, entre autres. Relativement à la situation des déclarations d’établissements et de l’emploi, il a été enregistré au cours de l’année 2022 un cumul de 1742 ouvertures et réouvertures d’établissements ayant généré 8511 emplois. Dans ce cadre, la branche «Commerce» a davantage contribué en termes d’établissements ouverts et rouverts avec 31,34% du total général pour une part égale à 17,65% des emplois générés, tandis que la branche «Construction», avec 14,24% des ouvertures, est celle qui comptabilise le plus important volume d’emplois générés, soit 24,11% du total.
171 établissements fermés
Sur le même registre des déclarations d’établissements, il a été répertorié 171 établissements fermés et subséquemment 873 emplois perdus. Ainsi les soldes «établissements ouverts et établissements fermés» d’une part et, d’autre part, «emplois créés et emplois perdus», s’avèrent être positifs et s’établissent respectivement à 1571 établissements et 7638 emplois.
En considérant la situation du marché du travail au regard des contrats de travail déposés au niveau des Inspection du Travail et de la Sécurité Sociale à l’échelle du territoire national, il ressort des données collectées au titre de l’année 2022 qu’un total de 72.268 contrats de travail écrits ont été conclus contre 69.866 en 2021, soit une hausse de 3,32%.
45,42% des contrats de travail sont des CDD…
En désagrégeant, il apparaît qu’en 2022, 45,42% des contrats de travail sont des CDD, 31,34% des CDI, 12,56% des contrats de stage, 5,16% des contrats de travail saisonniers, 3,66% des contrats de travail temporaires et 1,88% des contrats d’apprentissage. Un traitement sensible au genre de ces informations révèle un plus fort taux d’embauche des hommes par rapport aux femmes avec respectivement 71,71% des contrats de travail pour la première catégorie de travailleurs contre 28,29% pour la deuxième catégorie.
Le commerce «marche» au Sénégal
Du point de vue des branches d’activités, le «Commerce» vient largement en tête avec 44,02% du total. Suivent successivement la «Construction» avec 12,37%, les «Activités de fabrication» avec 9,54% et les «Activités d’hébergement et de restauration» avec 6,32%. A noter qu’en sus des contrats de travail traités au niveau des inspections du travail, il y a eu 1087 contrats de travail de travailleurs déplacés visés par la Direction générale du Travail et de la Sécurité sociale en 2022, dont 95,12% au profit des hommes et 4,88% pour les femmes.
Concernant ces contrats de travail de travailleurs déplacés, les branches «Activités extractives» avec 32,20% et «Construction» avec 24,93% sont les principales contributrices ; cumulées, ces deux branches constituent plus de la moitié du total.
Les manquements les plus récurrents notés dans les entreprises
Au titre de la garantie des droits, le rapport fait remarquer tout d’abord qu’en 2022, un total de 5112 établissements a été contrôlé par les inspections du travail, soit une hausse de 75,19% par rapport à 2021. La population de travailleurs impactée par ces contrôles et employée dans les établissements concernés s’élève à 106.376 salariés contre un total de 55.500 travailleurs pour les entreprises contrôlées en 2021.
Afin d’amener les établissements contrôlés à procéder à des régularisations, des mesures ont été prises. Ainsi, certains établissements contrôlés ont fait l’objet de convocation (dans 48,94% des cas) ou d’observations orales (dans 28,17% des cas), d’autres se sont vu notifier une lettre d’observation (dans 9,98% des cas) ou une mise en demeure (0,78% des cas) ou un ordre de fermeture de chantier (dans 0,35% des cas) ou encore un PV d’infraction (0,04% des cas).
Les manquements les plus récurrents notés à l’occasion des contrôles sont la non affiliation des travailleurs à une IPM (28,64% des établissements contrôlés), l’absence de déclaration d’établissement (25,72% des établissements contrôlés), la non affiliation des travailleurs à l’Ipres (24,63% des établissements contrôlés), la non-affiliation des travailleurs à la Caisse de Sécurité sociale (24,24% des établissements contrôlés) et l’absence de déclaration de mouvement du travailleur (21,73% des établissements contrôlés). Les régularisations ont surtout concerné l’absence de déclaration d’établissement avec 17,34% des établissements concernés par ce manquement qui ont été régularisés, l’absence de déclaration de mouvement du travailleur avec un taux de régularisation de 15,57% pour les établissements concernés par ce manquement, la non-affiliation des travailleurs à l’Ipres avec un taux de régularisation de 13,34%, la non-affiliation des travailleurs à la Caisse de Sécurité sociale avec un taux de régularisation de 12,83%, la non-affiliation des travailleurs à une IPM avec un taux de régularisation de 10,38%, l’absence de registre des paiements ou de bulletin de salaire avec un taux de régularisation de 15,53%, l’absence de registre d’employeur avec un taux de régularisation de 9,60% et l’absence de règlement intérieur conforme pour les établissements assujettis avec un taux de régularisation de 7,13%.
Au chapitre du Dialogue social, concernant les conflits, 3629 différends individuels de travail ont été soumis aux inspections du travail. Au final, 54,04% des conflits individuels ont fait l’objet d’une conciliation totale, 43,59% d’une non conciliation et 2,37% d’une conciliation partielle.
Plus de 646 millions payés aux travailleurs
Les branches d’activité qui ont enregistré plus de conflits individuels sont celles de la «Construction» (28,66% des conflits individuels), du «Commerce» (17,50% des conflits individuels), des «Activités de services administratifs et d’Appui» (10,36% des conflits individuels) et des «Activités extractives» (6,14% des conflits individuels).
Les transactions financières effectuées dans le cadre des conciliations totales et des conciliations partielles ont donné lieu, au profit des travailleurs, au paiement d’un montant total de 646.355.118 F Cfa.
En matière de licenciement de délégué du personnel, 43 demandes ont été adressées aux inspections du travail dont les 62,79% ont été refusées et les 37,21% accordées. Pour ce qui est des licenciements des autres travailleurs, il a été notifié aux inspections le congédiement de 266 employés.
Samba THIAM