RACKETS, TRACASSERIES, MAGOUILLES: Les chauffeurs de l’axe Ziguinchor-Bissau décrètent 72 heures de grève



 
 Les chauffeurs sénégalo-bissau-guinéens s’offusquent du mauvais traitement dont ils disent être victimes sur l’axe Ziguinchor-Bissau.  Las d’enregistrer ces coups bas de la part des forces de sécurité, des deux côtés de la frontière, ils ont décidé, hier, d’aller en grève en décrétant un mot d’ordre de 72 heures.
 
Les chauffeurs sénégalais et leurs frères de la Guinée-Bissau sonnent la fin de la récréation, en décriant haut et fort le comportement des forces de sécurité en service tout au long du trajet entre le Sénégal et la Guinée-Bissau. «Ce qui se passe sur ce trajet, on ne le voit nulle part ailleurs. Du côté sénégalais comme bissau-guinéen, on est victimes de rackets, du comportement autoritaire des forces de sécurité qui nous imposent leur loi personnelle, pour ne pas dire arbitraire», dénonce un chauffeur sénégalais de Sept-places. «Pour une panne de signalisation, on te demande de payer 21.000 F. Et ça se passe comme ça durant tout le trajet. Dans chaque poste de contrôle, il faut laisser quelques billets. Et finalement, à l’arrivée, tu te retrouves avec moins de 10.000», peste un autre chauffeur. «En fin de compte, l’argent que nous gagnons, c’est pour le service des mines, les gendarmes et les policiers. Nous le déplorons beaucoup», indique Mamadou Biaye, en colère. A l’en croire, les chauffeurs de l’axe Ziguinchor-Bissau voulaient partir en grève depuis le mois dernier, pour attirer l’attention des autorités. Mais, renseigne-t-il, «le préfet les a persuadés à surseoir à leur mouvement». Cette fois-ci, menace-t-il, «si rien n’est fait, le mouvement va continuer jusqu’à la satisfaction totale de notre revendication».
 Enfonçant le clou, A.D d’indiquer que les rackets et magouilles sont légitimés et sont devenus monnaie courante sur l’axe Ziguinchor-Bissau. «A l’aller comme au retour, il faut laisser de l’argent dans les postes de contrôle. C’est devenu une obligation. Si tu ne le fais pas, tu ne travailleras pas. C’est dans les deux sens, à savoir au Sénégal comme en Guinée-Bissau», dit-il. «Avec une toute petite panne, on te demande plus de vingt-huit mille francs. Non sans compter les pièces que tu donnes. A la fin, on est loin d’assurer le versement», explique-t-il. Hormis ce mot d’ordre d’avertissement de 72h, les chauffeurs sénégalais et bissau-guinéens entendent durcir le ton les jours à venir, si rien n’est fait.
 
Ahmet COLY

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