Les choses se compliquent pour les Sénégalais vivant en Argentine. Après les marginalisations et les insultes racistes, nos compatriotes établis dans ce pays d’Amérique du Sud font l’objet de violences physiques. Hier, les expatriés sénégalais ont reçu le soutien de l’avocate et activiste argentine, Myriam Bregman, lors de leur manifestation pour dénoncer les violences dont ils font objet.
La situation a été précaire depuis très longtemps, mais elle s’est complètement détériorée avec la violente agression d’un émigré sénégalais par des éléments de la police argentine, à Buenos Aires, la capitale. En effet, lors de raids sur six maisons abritant des immigrés, la police de Buenos Aires, qui continue la persécution des travailleurs immigrés, a procédé, mardi, à une violente répression de la communauté sénégalaise.
Les choses se sont passées dans le quartier de Flores, lorsque la police de la ville a réprimé, sauvagement blessé et arrêté notre jeune compatriote répondant au nom de Serigne Dame Kane, catalysant, du coup, la colère de la communauté sénégalaise. «Nous avions déjà vu une nouvelle scène de racisme et de répression à l'encontre des travailleurs immigrés qui gagnent leur vie dans la rue», déplore les immigrés.
En effet, le passage à tabac brutal du jeune Dame Kane a engendré l’indignation de ses compatriotes, mais aussi de nombreux voisins, qui ont organisé, vendredi, une manifestation à Avellaneda et à Nazca. Défilant dans les rues de ces villes, les Sénégalais et leurs soutiens ont exhibé des pancartes taguées de slogans tels «Assez de criminaliser et de violenter les noirs», «Non au racisme et à la xénophobie».
Parmi les soutiens des Sénégalais, il y avait la députée de Buenos Aires, Myriam Bregman. Cette figure politique du pays qui dirige la Commission contre la violence institutionnelle au parlement a tenu à prêter main-forte à la communauté sénégalaise. Il y avait aussi Alejandrina Barry du Centre des professionnels des droits de l'homme. Ils se sont rendus disponibles pour promouvoir une campagne contre ces persécutions de la part de la commission, ainsi que d'autres organisations de défense des droits de l’homme et les mouvements sociaux.
Croisade xénophobe de gouvernement de Buenos Aires, de la justice et des forces de sécurité
Mais le gouvernement de Buenos Aires, la justice et les forces de sécurité poursuivent leur croisade xénophobe. En effet, avant même que ne finisse leur manifestation, la police de la ville, avec sa garde d'infanterie, a recommencé à faire des raids sur plusieurs maisons habitées par des travailleurs immigrés. Comme l'a dénoncé le député de Buenos Aires, Myriam Bregman, «la persécution et l'agression contre les travailleurs sénégalais se poursuivent. Le procureur Celsa Ramírez et la police de la ville ont perquisitionné leurs maisons». D’ailleurs, une vidéo qui montre la répression violente a eu un grand impact sur les réseaux sociaux.
L'opération contre les travailleurs immigrés au Sénégal s'est poursuivie tout au long de la journée dans différentes parties de la ville. Dans l'après-midi, il y avait un grand déploiement répressif pour saisir jusqu'à quatre camions de marchandises, devant la foule composée d’ouvriers sénégalais et de leurs voisins.
Sidy Djimby NDAO