QUESTIONS ORALES: Antoine Diome dénonce le message de haine et de division et prévient que la sécurité sera assurée partout sur le territoire national




 
 
 
Guy Marius Sagna, dans ses questions orales, considère que le ministre de l’Intérieur, en plus de «mentir» sur les meurtres de manifestants, encourage l’impunité dans les rangs des forces de l’ordre. De son côté, Antoine Diome a déploré les messages de haine et de division véhiculés, avant de préciser que la sécurité sera assurée partout au Sénégal.
 
 
 
L’Assemblée nationale a repris du service hier avec la séance de questions d’actualité des députés aux membres du gouvernement d’Amadou Ba. Mais les ‘’enfantillages’’ n’ont pas arrêté. Certains ministres n’ont pas échappé aux attaques frontales et virulentes de certains députés de l’opposition et qui ont installé l’hémicycle dans une cacophonie indescriptible. C’est le cas de cette passe d’armes entre Guy Marius et le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome. Dans sa série de questions, l’activiste de Frapp n’y est pas allé du dos de la cuillère.
 
Guy Marius parle de mensonge d’Etat suite aux manifestants tués
 
En effet, il a interpellé le ministre de l’Intérieur pour déplorer la présence de nervis à côté de la police lors des manifestations, des manifestants arrêtés qui servent de bouclier aux forces de l’ordre et le fait que des journalistes soient brutalisés par ceux qui sont censés les protéger. Il a également déploré des cas de tortures effectués par la police et la gendarmerie confirmé l’Observatoire national des lieux de privation de liberté. Poussant le bouchon plus loin, Guy Marius Sagna a traité le ministre de l’Intérieur de menteur. «Il ne fait que mentir. Après que des Sénégalais ont été tués dans les manifestations, il sort un communiqué pour dédouaner les forces de l’ordre, avant d’être démenti par l’autopsie ; c’est le cas de la fillette tuée à Ngor et du garçon tué à Keur Mbaye Fall. C’est un mensonge d’Etat», charge le député de Yewwi. Par cette position, ajoute le député, le ministre encourage l’impunité dans les rangs de la police et de la gendarmerie. «Pourquoi vous mobilisez les forces de l’ordre contre les paysans qui réclament leurs terres et pourquoi vous ne les mobilisez jamais contre les ministres et directeurs détourneurs de deniers publics ?», s’interroge le député qui termine par dire que Macky ne sera pas candidat à la présidentielle tout le contraire de son leader, Ousmane Sonko.
 
Antoine Diome déplore le message de haine et de division de Sonko sans le citer
 
Ces accusations et propos offensants contre le ministre de l’Intérieur ont soulevé l’ire des députés de Benno Bokk Yaakar dans l’hémicycle. Les députés de la majorité ont répliqué et ont traité le député de Yewwi et son leader de tous les noms. De l’autre côté, il a été applaudi par ses partisans. A l’annonce du ministre de l’Intérieur, les députés de Benno l’ont vivement acclamé comme pour narguer l’activiste. D’emblée, il fait remarquer que la question du député de Yewwi a changé. La question qui lui a été envoyée portait sur : «est-ce que la doctrine du maintien de l’ordre a changé sous Macky Sall ? En lieu et place, on a eu droit à des affirmations gratuites, des critiques, des insultes et des propos irrespectueux et non des questions», s’indigne Antoine Diome qui n’a pas manqué de compatir au sort de ces personnes qui n’ont rien à voir avec les manifestations et qui malheureusement en payent le prix fort, alors que les initiateurs n’ont aucune égratignure. Poursuivant il a déploré la posture irresponsable de ces leaders qui envoient les enfants au charbon pour attaquer les forces de l’ordre alors que nous sommes tous des parents. Le ministre d’expliquer que le maintien de l’ordre sert à encadrer des manifestants à exprimer leur opinion. Mais ce qu’on voit et ce qu’on entend, dit-il, c’est un message de haine, de division entre la population, faisant allusion au leader de Pastef. Le ministre sera coupé net dans son élan, chahuté par les députés de Yewwi. «Tu es un tueur», lancent-ils.
 
«Une personne normale ne dira jamais aux enfants : ‘’allez attaquer les Fds’’…»
 
Le calme revenu, Antoine Diome de poursuivre : «la doctrine du maintien de l’ordre n’a pas changé au Sénégal. Ce qui a changé, c’est la forme de manifester, le discours de haine, de violence … , dit-il, avant d’être coupé. «C’est ce discours que tu incarnes», lance un député de Yewwi. «Ce qui a changé, ajoute-t-il, c’est de monter des Sénégalais contre d’autres Sénégalais ; une personne normale qui jouit de toutes ses facultés ne dira jamais à des enfants : ‘’allez attaquer les forces de l’ordre, allez attaquer les brigades de gendarmerie, les commissariats de police, allez attaquer les maisons des autorités’’», dit-il, avant de poursuivre : «nous avons tous des droits et des devoirs, mais on n’est pas dans un régime de droits, sans pour autant avoir des obligations, des devoirs. Nous sommes dans un régime de devoirs et de droits. Nous sommes dans un Etat de droit et nous allons assurer la sécurité partout à travers le pays», martèle Antoine Diome.
 
M. CISS     
 
 
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