QUAND LES HÔPITAUX SENEGALAIS INSPIRENT LA PEUR :A Colibantang, le poste de santé sans électricité depuis deux semaines, une facture impayée de près de cinq millions à l’origine



 
 
Localité située dans l'arrondissement de Makacolibantang, dans le département de Tambacounda, Colibantang est en danger et sa population risque gros. En effet, l’électricité du poste de santé de Colibantang est coupée depuis plus d’une dizaine de jours. Selon nos informations, cet arrêt dans la fourniture de l’électricité est survenuà cause d’une facture de près de cinq millions depuis 18 mois que la mairie ne parvient toujours pas à honorer. Une situation aux conséquences drastiques sur la marche du poste de santé notamment en ce qui concerne la conservation des vaccins et le travail de nuit.
 
 
 
Ce n’est pas demain la fin des nombreux cas de décès dans les hôpitaux du Sénégal. Alors qu’on n’a pas fini de pleurer à cause des nombreux scandales qui ont secoué le pays, l’on en découvre d’autres. Et ce n’est pas la population de Colibantang, dans le département de Tambacounda, qui dira le contraire. Dans cette localité qui polarise 15 villages, l’électricité du poste de santé est interrompue depuis plus d’une dizaine de jours. A l’origine de cette coupure, une facture de près de cinq millions que la mairie ne parvient toujours pas à payer depuis 18 mois.Selon une source contactée par «Les Echos» et qui a requis l’anonymat, cette situation a des conséquences drastiques sur la marche de la structure, notamment en ce qui concerne la conservation des vaccins et le travail de nuit. «Depuis une dizaine de jours, l’hôpital fonctionne au ralenti. Nous n’avons pas l’électricité et sans électricité, il est quasi impossible de travailler comme il le faut», renseigne la source. Avant de poursuivre pour préciser : «les difficultés se ressentent surtout la nuit, notamment quand il y a des accouchements. Il est quasi impossible de faire accoucher une femme la nuit sans de l’électricité. Parfois, on essaie de le faire avec des bougies, mais avec ça on prend des risques ; c’est très difficile voire même très risqué de travailler dans ces conditions».
 
 
Conséquences : des accouchements à la bougie la nuit, la détérioration des vaccins…
 
 
Il y a également le cas des doses de vaccins dans cadres du Programme élargi de vaccination (Pev). En effet, pour une localité qui polarise quinze villages, une bonne quantité de doses de vaccins était stockée dans les réfrigérateurs du poste de santé. Mais avec cette interruption de l’électricité dans la structure sanitaire, les autorités hospitalières ont dû trouver une solution de stockage ailleurs. «Il nous a fallu déplacer notre stock au niveau du district de Maka. Il y en avait une importante quantité dans nos réfrigérateurs et on commençait à courir le risque de perdre ce stock. Je pense qu’on n’a pas besoin de dire l’importance de ces vaccins sur la population de ces villages notamment les enfants», a encore expliqué notre source, précisant, à la décharge de l’actuelle équipe municipale, que «cette situation perdure depuis l’époque de Khouraichi Thiam.»
 
 
Le sous-préfet reconnaît le problème, mais rassure
 
 
Contacté à son tour par «Les Echos», le sous-préfet de la localité a reconnu que la situation est difficile au niveau de l’hôpital. Toutefois, l’autorité administrative assure que la mairie travaille pour trouver le plus rapidement possible une solution pour rétablir l’électricité du poste de santé. «Les Echos», a, à plusieurs reprises, tenté de joindre le maire de Colibantang, Bilali Ba, par ailleurs député à l’Assemblée nationale. Mais nos différentes tentatives sont restées vaines. Il faut dire que les hôpitaux sénégalais inspirent la peur. Et au regard de cette situation au niveau du poste de santé de Colibantang, on peut dire que ce n’est pas pour demain la fin des nombreux scandales dans les hôpitaux du Sénégal.
 
 
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
LES ECHOS

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