Le président a affirmé sur Twitter qu'il était prêt à lancer des frappes sur la Syrie malgré la mise en garde de l'ambassadeur russe au Liban. Ce dernier a déclaré le 10 avril que l'armée russe intercepterait tout missile tiré sur la Syrie.
Donald Trump s'est dit prêt à lancer des frappes contre la Syrie ce 11 avril.
«La Russie promet de descendre tout missile tiré sur la Syrie. Prépare-toi Russie, parce qu'ils vont venir, tout beaux, tout nouveaux et "intelligents"», a-t-il lancé sur Twitter. Une allusion sans doute au dévoilement en mars dernier par le président russe Vladimir Poutine de toute une série de nouvelles armes sophistiquées.
«Vous ne devriez pas vous associer à un Animal qui tue avec du gaz, qui tue son peuple et aime cela», a-t-il poursuivi, continuant à prendren pour acquise l'implication supposée de Damas dans l'attaque chimique présumée à Douma le 7 avril.
Un peu plus de 40 minutes plus tard, Donald Trump a publié un tweet semblant adoucir sa position. «Notre relation avec la Russie n'a jamais été aussi mauvaise, et cela inclut [la période de] la guerre froide. Il n'y a pas de raison pour ça [...] Nous avons besoin que toutes les nations travaillent ensemble. Pourrions nous stopper la course aux armements ?», a-t-il tweeté.
Pour rappel, au début de l'année était annoncé que l'armée américaine allait bénéficier d'une dotation budgétaire record pour 2019, avec une augmentation de 54 milliards de dollars par rapport à l'année précédente. Avec 686 milliards de dollars, le budget 2019 représente, à quelques milliards près, l'équivalent du PIB de la Suisse ou de l'Arabie saoudite. Autres ordres de grandeur : la Russie consacrait, selon les chiffres du Forum économique mondial, l'équivalent de 66 milliards de dollars à ses armées en 2015, la France 55 milliards.
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères n'a pas tardé à réagir à la déclaration du président américain. «Les missiles "intelligents" devraient frapper les terroristes, pas le gouvernement légitime [de la Syrie]», a-t-elle souligné. «[La mise en œuvre de] ces missiles intelligents pourraient constituer une tentative de détruire des preuves au sol de l'attaque chimique en Syrie», a déclaré Maria Zakharova. «Les inspecteurs n'auront plus rien à trouver en termes de preuves», a-t-elle ajouté, alors que les accusations d'attaque chimiques ont été relayées certains groupes liés aux rebelles, dont les controversés Casques blancs, ainsi que le pro-occidental Observatoire syrien des droits de l'homme, qui s'appuie sur des informations des mêmes rebelles, parmi lesquels Jaïch al-Islam.
Alexandre Zassypkine, l'ambassadeur russe au Liban, a déclaré ce 10 avril dans la soirée que si des missiles américains étaient tirés sur la Syrie, ils seraient détruits. Il a précisé que les sites de lancement de ces missiles seraient également visés.
«S'il y a une frappe des Américains, alors... les missiles seront détruits et même les sources à partir desquelles les missiles ont été tirés», a-t-il ainsi déclaré à la chaîne al-Manar du Hezbollah.
Le chef du comité de défense de la Douma (chambre basse du Parlement russe) et ancien commandant des troupes aéroportées russes avait également signalé le même jour que Moscou prendrait toutes les mesures, y compris militaires, en réponse à une éventuelle attaque américaine contre les forces gouvernementales en Syrie.