« Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers ». Parabole biblique que d’aucuns interprètent comme l’expression d’une justice divine, dans l’au-delà mais aussi ici-bas. Et comme nous sommes encore parmi les vivants, considérons la leçon à travers les différents chamboulements qui se sont opérés, qui s’opèrent et s’opèreront encore dans les hautes sphères de l’appareil d’Etat. En effet, le balai de Serigne Ngoundou a bien la magie de dégager certains, dont le malheur fait forcément le bonheur d’autres, en l’occurrence leurs remplaçants. Mais cela, c’est l’immédiateté, le factuel, comme diraient les confrères. Alors que d’un point de vue symbolique, s’effectue un renversement total des rôles. Car, juste un an auparavant, ceux qui qui tiennent aujourd’hui les rênes du pouvoir étaient à la merci de ce même pouvoir, alors incarné par ceux-là qui se voient pris en chasse comme des sorcières, ou ces autres qui quittent les lambris des alcôves climatisées et la brise marine pour les ardeurs caniculaires de l’hinterland. Pour dire que la vie réserve souvent des surprises, heureuses ou malheureuses, sur lesquelles le simple mortel n’a en réalité aucune prise. Alors, du pouvoir usons sans abus.
Waa Ji