Poursuites contre Aziz Ndiaye: les nombreuses bizarreries du dossier



 
L’ancien promoteur de lutte voudrait au plus vite récupérer ses clés pour reprendre ses activités commerciales. Pour cela, Aziz Ndiaye a commis un huissier qui a constaté que ses clés sont bel et bien au niveau du ministère du Commerce. Ses avocats, ayant introduit une plainte pour dénonciation calomnieuse, ont mis à nu des anomalies qui en disent long sur la procédure adoptée pour mener cette enquête.
 
L’affaire Aziz Ndiaye n’a pas fini de révéler tous ses secrets.  Nos sources qui suivent le dossier depuis le début renseignent qu’il y a eu beaucoup d’anomalies durant l’enquête. D’abord, le silence incompréhensible de la Direction du commerce intérieur (Dci) prête à confusion, car une affaire de ce genre aurait dû être traitée d’une autre manière. Une source judiciaire proche du dossier affirme que c’est plutôt la Dci qui avait le droit de saisir Aziz Ndiaye et non la gendarmerie, qui s’est substituée à l’organe qui a en charge le contrôle de ces produits. «En général, la Dci évite toute confrontation dans ce genre de situation. Elle convoque la personne incriminée et lui fait savoir l’amende à payer et la conduite à tenir. Si la personne refuse de se soumettre à ses injonctions, elle saisit la gendarmerie», narre la source.
Dans ce cas précis, cela ne s’est pas passé comme il est indiqué. «Non seulement la gendarmerie a fait une descente et mis sous scellés l’entrepôt sis à la Foire de Dakar, mais elle a aussi mis sous scellés le second entrepôt où sont gardés d’autres produits qui n’ont rien à voir avec les huiles ‘’J’adore’’ et ‘’Elita’’», poursuit-elle. D’ailleurs, l’information disant que les clés des entrepôts de Aziz Ndiaye sont entre les mains du procureur est loin de la réalité. En fait, les clés se trouvent au niveau du ministère du Commerce et Aziz Ndiaye a commis un huissier pour constater cela. L’huissier s’est bien rendu au ministère du Commerce pour constater la présence des clés.
 
 
 
Aziz Ndiaye n’a passé que 10 mn dans le bureau du juge
 
 
Ensuite, l’autre fait qui mérite sérieusement réflexion, c’est  son face-à-face avec le juge. En effet, l’ancien promoteur n’a passé que 10 minutes dans le bureau du juge, qui lui a demandé les documents attestant qu’il était le propriétaire des huiles. «Aziz a fait savoir qu’il a remis les documents aux gendarmes. Mais le juge a soutenu qu’il avait le procès-verbal mais pas les documents. Comment les preuves ont été retirées du dossier ? Seul Dieu le sait», narre la source. Quand les avocats de Aziz Ndiaye ont exhibé les preuves attestant qu’il était le propriétaire, le juge l’a finalement libéré, en l’inculpant et en le mettant sous contrôle judiciaire. Même son Directeur commercial n’a pas duré dans le bureau du juge. Ce dernier a tout simplement confirmé les propos de son employeur. En attendant, Aziz Ndiaye a introduit une plainte pour dénonciation calomnieuse et mène des actions afin de récupérer ses clés.
Pour rappel, l’ancien promoteur de lutte a été arrêté par la gendarmerie, mardi dernier, pour des «présomptions d’association de malfaiteurs et tromperie sur la nature et l’origine d’un produit alimentaire». Il est soupçonné d’avoir substitué frauduleusement les étiquettes de deux marques d’huile, «Elita» et «J’adore».
Samba THIAM
 

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