Voulant payer les frais du Concours de recrutement des élèves maitres (Crem) qui s’élèvent à 10.000 F, Souleymane Seydi, étudiant de son état, a volé 2 sacs de cuivre d’un total de 174 kilos à son employeur, Réhane Waly de la société Tremex, spécialisé dans la ferraille. Hier, il a faut face au juge du tribunal d’instance des flagrants délits de Dakar où il a été trainé pour vol à l’occasion du service.
Voilç un vol… «compréhensible». Etudiant de son état, Souleymane Seydi voulait se présenter au Concours de recrutement des élèves maitres (Crem). Mais il lui fallait la modique somme de 10.000 francs pour payer les frais. Malheureusement, il n’avait pas le montant. Il a alors subtilisé deux sacs de cuivre au préjudice de la société Tremex, spécialisée dans la ferraille, où il travaille depuis 2 ans, à raison de 3500 F par jour pour un salaire mensuel de 110.000 F.
Il a été «dénoncé» par les caméras de surveillance. Déféré au parquet pour vol à l’occasion du service, Souleymane Seydi a, sans gêne, reconnu les faits face au juge. «Je voulais avoir 10.000 F pour payer les frais du concours de recrutement des élèves maitres», a-t-il dit pour sa défense. Et de poursuivre son récit : «j'ai mis la quantité de cuivre subtilisée, à savoir deux sacs de 17 kilos et de 20 kilos, que j’ai dissimulée dans le bac à ordures pour éviter les regards indiscrets. Par la suite, je me suis rendu à Colobane pour les vendre. Des fois, on m’achetait le kilo à 3000 F. Je savais qu’il y avait des caméras de surveillance dans le dépôt. C’est la première fois que je commets ce vol», a-t-il assuré.
Interrogé, le propriétaire de la société Tremex, Réhane Waly, a essayé d’enfoncer le prévenu : «il se trouve qu'on avait des manquants énormes dans notre stock. Et ceux-ci ont atteint 4 millions par mois. Le mois passé, nous avons eu un manquant de 700 kilos de cuivre et 800 kilos de laiton. Je pense qu'il a des complices pour le vol. Parce qu’il y a des gens qui fouillaient des fois la poubelle de l’entreprise. Il a volé 2 sacs de 87 kilos de cuivre. Par ailleurs, mon entreprise a œuvré même dans le social. Et nous avons eu à donner 10.000 F à chacun des employés lors de la Tabaski. En plus des 3500 F qu’il percevait journellement, il gagnait 50.000 F lorsqu'il participait au chargement de conteneurs», a déclaré la partie civile.
Lui succédant, son avocat, Me Abdoulaye Tall a expliqué que la société de son client est en train de subir les affres des escrocs pour un préjudice subi l'année dernière de 310 millions. Me Tall, qui a pourtant réclamé 10 millions de dommages et intérêts, n’a pas manqué de sermonner le prévenu. «Vous préparez un concours d'enseignant et vous volez. Mais quel enseignant serez-vous ?», s’est-il interrogé avant que le procureur Aliou Dia ne demande l’application de la loi à l’encontre du prévenu. Il sera fixé sur son sort le 10 septembre prochain.
Fatou D. DIONE