Pour défaut de véhicule à la maison d’arrêt et de correction de Thies: des détenus conduits au tribunal parfois à pied, menottés au poignets




 
Le manque de véhicule à la Mac de Thiès persiste. En effet, depuis un certain temps, les audiences du Tribunal de grande instance de Thiès connaissent des perturbations dues au manque de véhicule à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès. Les audiences débutent la plupart du temps à 11 heures et souvent, beaucoup de dossiers sont renvoyés du fait que les détenus concernés n’ont pas été extraits, faute de véhicule. Ce qui provoque chez les parents des détenus des situations insoutenables. L’un d’eux, Alassane Djigo, est venu de Matam pour assister au procès de son frère. Mais on lui a notifié que le procès avait été renvoyé, parce que ce dernier n’avait pas été extrait, faute de voiture pour transporter les détenus de la Mac au tribunal. «Je suis venu assister au procès de mon frère, mais je n’ai pas pu le voir ; maintenant, je suis dans l’obligation de retourner chez moi pour ne revenir que lorsque le procès sera reprogrammé».
Une dame, Gangnesiry Niane, est dans le même cas. Elle informe que cela fait plus de 6 mois que son mari est incarcéré et à chaque fois, son procès est renvoyé.  Gangnesiry Niane est certaine que son mari aurait recouvré la liberté depuis longtemps s’il était jugé, parce que les poursuites dont il fait l’objet n’ont aucun fondement solide.
Une source pénitentiaire signale que c’est avec les véhicules de la police qu’ils arrivaient à faire le minimum de transferts, mais chaque fois que la police a besoin de ses véhicules, il n’y a pas de transfert. «L’exemple patent, c’est la semaine dernière, lors de la grève des étudiants. La police avait réquisitionné tous ses véhicules, du coup on n’a pas pu faire d’extraction, et durant toute cette journée, il n’y a pas eu d’audience», explique pour le déplorer notre interlocuteur. Qui poursuit : «en ce moment des gens attendent d’être fixés sur leur sort et cette attente est insupportable. A cela il faut ajouter que certains détenus sont parfois obligés de marcher du tribunal à la police avec les menottes aux poignets. Ce qui ne respecte pas les normes de respect de la dignité de détenus».
 
Sokhna Khady SENE

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