Le monstre, comme le phénix, renait toujours de ses cendres. Et en attendant qu’arrive le jour où on le brûlera et dispersera ses cendres aux quatre vents, les journalistes vont devoir composer avec lui. Pour ceux qui sont déjà au gnouf comme Pape Ndiaye ou qui ont l’épée de Damoclès sur leur tête comme Pape Alé, la justice doit faire preuve de célérité et traiter leurs dossiers. Quant à ceux qui sont sur le gril des enquêteurs, entre Dic et Sureté urbaine, qu’ils s’arment de courage et affutent leurs arguments, même si en définitive ceux-ci ne servent plus à grand-chose. Pour ceux qui est des autres, il faut apprendre à louvoyer, à user de paraboles, à tourner autour du pot, bref à savoir dire ce que l’on veut dire sans le dire. La liberté d’informer est désormais à ce prix au Sunugaal. L’ère de la presse libre est en train de partir en eau de boudin. Si les réseaux sociaux sont aujourd’hui le terreau sur lequel germent de nouveaux élans, les médias classiques, en plus de subir les aléas d’un environnement économique difficile, sentent sur leur cou le genou d’une censure rampante, alors que les journalistes eux-mêmes ont en travers de leurs gorges la boule amère de l’autocensure.
Waa Ji