Parquet de Dakar: Deux colonels de l’armée traduits en justice par un Rg

Trois plaintes sont sur la table du procureur de la République de Dakar : deux contre des cadres de l’Armée sénégalaise et une contre l’Armée elle-même. Le plaignant est le sergent-chef Mallé Barry, militaire sous-officier de renseignement au 6e Bataillon d’Infanterie à Kolda, avec le grade de sergent-chef. Il se dit victime de radiation pour avoir refusé de cautionner des pratiques scandaleuses au sein de l’Armée nationale.



Enregistré au parquet sous le n°9452 du 6 juin 2018, la première plainte vise le colonel A. K., anciennement attaché militaire de la République du Sénégal aux Etats-Unis, pour «actes contre nature» et «abus sexuel». Le lieutenant-colonel M. M. M. de l’Armée est visé dans la deuxième plainte (n°9451 du 6 juin 2018), pour «stigmatisation, tentative de complicité de malversations, escroquerie, abus d’autorité en vue d’un règlement de comptes personnel». Ce même lieutenant-colonel a été cité dans un scandale financier impliquant son trésorier, l’adjudant E. Diop du Bat 6, qui a reconnu les faits et avoué avoir remis un million Fcfa mensuellement au lieutenant-colonel. Ce même trésorier sera condamné à 60 jours de détention (arrêt de rigueur) et relevé de ses fonctions de trésorier et muté comme Officier du matériel (Ofmat). Curieusement, aucune sanction n’a été prise contre le lieutenant-colonel, qui a été totalement mis hors de cause dans une affaire où, dit-on, il existe des preuves. Ce même trésorier sera condamné à 60 jours de détention (arrêt de rigueur) et relevé de ses fonctions de trésorier et muté comme Officier du matériel (Ofmat). Curieusement, aucune sanction n’a été prise contre le lieutenant-colonel, qui a été totalement mis hors de cause dans une affaire où, dit-on, il existe des preuves. Déposée au parquet le 14 mai 2018, sous le n°8152, la troisième plainte vise l’Armée nationale à qui le plaignant impute sa «radiation illégale» qui n’aurait pas respecté la procédure légale prévue à cet effet. Le motif invoqué est de n’avoir pas fait la salutation nocturne de son chef. Le plaignant déclare avoir fait devant témoin, malgré «le règlement qui le proscrit, car les honneurs ne se rendent pas la nuit». Mais celle-ci est classée sans suite par le procureur qui lui suggère, en retour, de commettre un avocat en vue de déclencher une procédure par voie de citation directe. Le cabinet de Me Assane Dioma Ndiaye est désormais sur le dossier. Et ça va se jouer devant le Tribunal correctionnel. Le Rg Barry est radié après 19 ans et 11 mois au service de l’Armée sénégalaise, dont 16 ans passés en Casamance, au poste de commandement. Pis, il a été radié sans aucun de ses droits. Ni son avis de radiation devant lui permettre de bénéficier de sa pension proportionnelle, ni son remboursement de la mutuelle des armées, encore moins ses primes journalières de 46 jours, ou encore son permis de conduire de sous-officier acquis en 2010, son déplacement définitif et mise en route, son livret individuel militaire ainsi définitif et mise en route, son livret individuel militaire ainsi que ses états signalétiques et des services. Sous l’ordre de cinq chefs de corps et d'un commandant de zone, il n’a jamais fait l’objet d’un avertissement encore moins d’une punition. Au contraire, il aura glané des lettres de félicitations dont la dernière date de 2013 de la part du colonel Macodou Guèye, ex-chef de corps du 6e bataillon de 2011 à 2013. Aujourd’hui, le militaire-plaignant ne veut ni plus ni moins qu’une réhabilitation et un «dédommagement suite à une radiation basée sur une sanction arbitraire relevant d’un abus d’autorité, en vue d’un règlement de comptes personnel, qui met en lumière une stigmatisation frisant même la xénophobie et un acte contre-nature dont il fut victime». Curieusement, toutes les autorités compétentes ont été saisies de cette affaire, depuis plus d’un an. Aussi bien le procureur de la République (depuis 6 mois) que le médiateur de la République et encore le ministre des Forces armées, ont été alertés. Mais la diligence attendue n’est toujours pas au rendez-vous, devant la sensibilité d’un tel dossier impliquant un agent du renseignements. Lequel détient, sans nul doute, des informations sensibles dont la divulgation pourrait éclabousser toute la République. Toutefois, une convocation-audition du plaignant a eu lieu devant la Direction de la Prévention et de la Sécurité des Armées, le 13 novembre 2017, mais elle est restée sans suite. Le sous-officier de renseignement Mallé Barry promet une sortie audiovisuelle si rien n’est fait pour tirer ces affaires au clair. flagrantdelit.net

admin

Dans la même rubrique :