Ousmane Sonko espère remporter la présidentielle de 2024. Et une fois élu, le leader de Pastef entend faire de la bonne gouvernance, notamment des ressources publiques, une priorité. En ce sens, il promet que les salaires de toutes les personnalités, du chef de l’Etat aux directeurs nationaux, seront connus du grand public. Qu’il compte combattre la corruption, afin que les ressources destinées aux investissements, notamment sociaux (santé, éducation, emplois) ne se retrouvent plus dans des comptes off-shore détenus par des pontes de la République. Théoricien d’une nouvelle révolution au Sénégal, l’opposant pense que si lui et les siens réussissent à imposer leur modèle au Sénégal, il inspirera sans doute d’autres Africains.
Le leader de Pastef était samedi chez un de ses souteneurs, le Dr Babacar Diop, patron des Forces démocratiques du Sénégal (Fds). Une occasion pour Ousmane Sonko de se prononcer sur les questions de bonne gouvernance et notamment sur certains aspects de la politique qu’il compte mettre en œuvre en ce sens, une fois élu chef de l’Etat. A en croire l’actuel chef de l’opposition sénégalaise, sous sa présidence, tout sera transparent dans la rémunération des différentes personnalités de l’Etat. «Le jour où je serai Président, tout Sénégalais saura ce qu’un ministre, le Président, un Directeur général ou encore un directeur perçoivent», assène-t-il. Décidé, une fois élu, à mettre «un accent particulier sur la rationalisation des biens publics», Sonko d’expliquer : «toute action entreprise en politique doit avoir comme seul objectif le profit des Sénégalais, l’intérêt général. Nous n’avons plus le droit de nous comporter d’une certaine manière. La politique n’est pas le lieu où l’on doit s’enrichir. Celui qui veut gagner des milliards doit créer sa propre entreprise».
«Les ressources publiques, qui devaient servir à construire des hôpitaux, à créer des emplois…, ne doivent pas se retrouver dans la poche de quelques personnes»
L’opposant entend aussi installer la lutte contre la corruption au cœur de son action.«Nous ferons en sorte que la corruption, les détournements, l’escroquerie, soient combattus. Les ressources publiques, qui devaient servir à construire des hôpitaux, à créer des emplois, ne doivent pas se retrouver dans la poche de quelques personnes qui les cachent dans des banques offshores. Dans un pays, si vous voyez ça, sachez que c’est un signe de pauvreté», soutient-il. Et d’ajouter que «la politique ce n’est pas d’embobiner son peuple».
«La révolution que nous voulons en Afrique peut démarrer par le Sénégal»
Martelant que «désormais le Sénégal ne sera plus le Sénégal qu’il était» jusque-là, Sonko en est d’autant plus convaincu que, note-t-il, «nous n’avons pas droit à l’erreur. L’Afrique nous regarde, le monde nous regarde». Mieux, il est persuadé que ce qui est en train de prendre corps dans notre pays peut demain inspirer tout le continent.«Le Sénégal est un modèle, une référence en Afrique et dans le monde. La révolution que nous voulons en Afrique peut démarrer par le Sénégal. Si nous réussissons un bon modèle au Sénégal, il fera tache d’huile en Afrique», prophétise-t-il.
Mbaye THIANDOUM