À la Médina, la brigade des mœurs a interpellé trois prostituées le 7 février dernier dans un appartement. La proxénète, une mère de famille mariée a été condamnée hier à une peine avec sursis ainsi que ses deux acolytes. Elles ont été jugées devant la barre des flagrants délits de Dakar pour proxénétisme, défaut de carnet sanitaire et diffusion d'images contraires aux bonnes mœurs.
Pour attirer le maximum de clients en toute discrétion, les prostituées ont pris d'assaut les réseaux sociaux. Mais, elles oublient que les agents de la brigade des mœurs, pour les traquer, naviguent aussi sur internet. Et pas plus tard que le 7 février dernier, ils ont mis la main sur trois belles de nuit. Nichées dans un appartement à la Médina, cette bande de prostituées est composée de Fama Guèye, Marième Diallo et Kandia Niakhasso. Ce réseau est entretenu par la première nommée. Et pour leur mettre le grappin dessus, les agents interpellateurs ont consulté une annonce qui comportait des images obscènes et sur laquelle Fama Guèye avait écrit son numéro de téléphone. C'est à partir de là qu'un policier est entré en contact avec elle pour demander ses services. Ayant mordu à l'hameçon, Fama lui a indiqué leur position. Une fois sur place, ils ont convenu d'un massage accompagné d'un rapport sexuel moyennant 40.000 F. Hélas, avant qu'ils n'entrent en cabine, le flic a informé ses collègues puis ils ont procédé à leur arrestation.
Attraites hier jeudi devant la barre des flagrants délits de Dakar, elles ont contesté les faits. Prévenue pour proxénétisme, diffusion d'images contraires aux bonnes mœurs et défaut de carnet sanitaire, la masseuse Fama Guèye, mère de 3 enfants reconnait qu'elle est une fille de joie. Mais quand le tribunal lui a demandé son carnet sanitaire, la bonne dame a allégué l'avoir perdu lorsqu'elle se rendait à Touba. Sur son activité, elle a soutenu à la barre qu'elle ne faisait que du «massage sportif et tonifiant». Malheureusement, elle a été perdue par ses déclarations faîtes à l'enquête. Car, elle avait soutenu qu'elle faisait du «Nourou massage». Chose qu'elle n'a pas voulu expliquer au parloir à la demande du juge. Face à son mutisme, ce dernier les lui rappelle : «s'agissant de ce type de massage, la masseuse et le client se déshabillent nus et se frottent le corps jusqu'à éjaculation».
Et sur le délit de diffusion d'images contraires aux bonnes mœurs, cette dame mariée botte en touche et accuse son annonceur. «Je n'étais pas au courant de l'existence de ses photos. C'est lui qui les a publiées sur l'annonce. Il s'appelle Bouba et je lui payais par transfert 20.000 F chaque semaine», s'est-elle défendue. Ses employés Marième Diallo et Kandia Niakhasso, respectivement 21 et 20 ans, ont à leur tour nié l'infraction de défaut de carnet sanitaire qui leur est reprochée. Elles se sont juste limitées à dire qu'elles sont masseuses. Pour leur défense, Mes Mansour Ndiongue et Domingo Dieng ont plaidé une application bienveillante de la loi pénale pour elles. Au terme des plaidoiries, Fama Guèye a été condamnée à 6 mois de prison assortis du sursis et à une amende de 100.000 F. S'agissant de ses deux acolytes, elles ont écopé d'un mois d'emprisonnement avec sursis.
Fatou D. DIONE