PROTECTION DE DONNÉES PERSONNELLES: La Cdp a reçu 142 plaintes depuis 2014

En marge de la Journée mondiale de la protection des données personnelles, la Commission en charge de ce domaine au Sénégal a organisé, hier, un panel sur le défi de la protection des données personnelles face aux usagers du numérique. Avec 142 plaintes reçues en trois ans, la Commission de protection des données personnelles se dit déterminée à porter assistance à tout individu qui estime ses données personnelles violées sans son consentement. Si la présidente de ladite structure appelle le gouvernement à plus d’assistance à leur égard, le chef de la Division du contentieux, chargé des plaintes et sanctions, appelle les Sénégalais à avoir un comportement responsable dans les réseaux sociaux.



 
 
 
 
Dernièrement, on a noté au Sénégal une fulgurante ascension de la violation des données personnelles, avec la publication sur le net de vidéos ou d’images réalisées dans un cadre intime. La présidente de la Commission de la protection des données personnelles (Cdp) a ainsi profité du panel organisé à l’occasion de la Journée mondiale de la protection de données personnelles pour déplorer cette pratique. Selon Awa Ndiaye, les Sénégalais sont conscients qu’il existe une loi qui protège leurs données personnelles, parce que nous recevons des alertes, mais aussi des plaintes sur  les violations des données personnelles.
 
 
Awa Ndiaye : «On ne peut garantir la vie privée de quelqu’un qui la met sur les réseaux sociaux»
 
 
Pour Awa Ndiaye, «il s’agit de responsabiliser les Sénégalais, car une jeune fille de 20 ans doit savoir que tout ce qu’elle publie sur les réseaux sociaux pourra lui porter préjudice à l’avenir.  Il faut conscientiser les populations. On ne peut garantir la vie privée de quelqu’un qui la met sur les réseaux sociaux. Cette action de protection de vie privée doit être avant tout personnelle». Awa Ndiaye de poursuivre : «Lorsqu’on reçoit une plainte pour publication de donnée personnelle, nous demandons d’abord le retrait immédiat. Quelquefois, nous obtenons le retrait, mais des fois, c’est beaucoup plus compliqué, parce qu’il nous arrive de ne pas avoir le contact de l’administrateur du site. C’est ce qui nous arrive avec le site seneporno. Son administrateur, qui se fait appeler Kocc Barma, a même pris la liberté de parler à des journalistes. La vie de nombreuses personnes est en train d’être détruite à cause de ce site, donc les journalistes qui ont eu à lui parler doivent le dénoncer. Personne n’interdit les sites pornos, ce qui est déplorable, c’est de voler les vidéos ou images d’une personne pour les publier à son insu».
Pour elle, «il faut que la Cdp ait les moyens de sa politique pour remplir correctement sa mission. C’est un très grand défi qu’aucun pays n’a encore réussi. La loi existe bel et bien, mais elle doit être effective et plus contraignante».
 
 
Siradio Ba: «les plaintes qui portent sur…»
 
 
Prenant la parole, le chef de la Division du contentieux, chargé des plaintes et sanctions affirme qu’il y a eu beaucoup d’avancées par rapport à la protection des données personnelles, puisque qu’ils ont reçu des plaintes auxquelles ils ont donné suite. «De 2014 à nos jours, nous avons recensé 142 plaintes qui portent sur les traitements relatifs aux systèmes de vidéosurveillance, sur la biométrie, sur les réseaux sociaux et sur les divulgations irresponsables de données personnelles, de photos et vidéos prises sans le consentement de la personne concernée ; il y a aussi des plaintes qui portent sur des données médicales. Les médias aussi, notamment la presse en ligne, sont concernés par les plaintes», a fait savoir Siradio Ba.
 
 
Ndeye Khady D. Fall 

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