Dans sa présentation du projet de loi sur la répartition des revenus issus de l’exploitation des hydrocarbures, le ministre des Finances et du Budget a révélé que ledit projet de loi est composé de 23 articles répartis en cinq chapitres et articulé autour de quatre principes : l’interdiction de toute cession anticipée des ressources ; la budgétisation intégrale tirée de l’exploitation des hydrocarbures, etc. Abdoulaye Daouda Diallo a en outre révélé que l’exploitation du pétrole et du gaz va renforcer le Budget général à hauteur de 700 milliards par an.
Il est revenu au ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, de procéder à la présentation de la loi sur la répartition des revenus issus de l’exploitation des hydrocarbures. «Ce projet de loi est articulé autour de quatre principes fondamentaux : l’interdiction de toute cession anticipée de nos ressources qui ne peuvent être ni cédées, ni gagées ; la budgétisation intégrale tirée de l’exploitation des hydrocarbures ; la création d’un fonds intergénérationnel ; la création d’un fonds de stabilisation», annonce le ministre des Finances. Poursuivant, Abdoulaye Daouda Diallo révèle que la loi suggère la répartition des revenus suivant trois destinations majeures avec un maximum de 90% de recettes projetées chaque année qui va abonder le Budget général de l’Etat, et un minimum de 10% qui sera destiné au fonds intergénérationnel. Quant au fonds de stabilisation, dit-il, il va capter le surplus des recettes constatées à la fin de chaque trimestre résultant de la différence entre les recettes projetées et les recettes effectivement encaissées aux fins de doter ce fonds de stabilisation de suffisamment de ressources.
Interdire l’utilisation des ressources pour abonder l’augmentation des salaires et des avantages personnels
Revenant sur l’utilisation de ces fonds (90%) qui vont abonder le budget, Abdoulaye Daouda Diallo rappelle que le principe d’investissement prioritaire interdit l’utilisation de ces ressources pour abonder l’augmentation des salaires et des avantages personnels. «Ces revenus vont servir à des dépenses d’investissement au bénéfice exclusif des populations. Ces investissements devront servir d’abord au renforcement et la valorisation de notre capital humain. Ces investissements serviront aussi au renforcement de la sécurité de la stabilité et de la gouvernance», ajoute le ministre des Finances qui rappelle, dans la foulée, que les domaines concernés seront l’éducation, la santé, les infrastructures, l’agriculture, ainsi que toutes les autres dépenses et investissements de nature à assurer une meilleure résilience de notre pays.
Ces fonds seront soumis aux corps et organes de contrôle
Dans le cadre de la transparence dans la gestion de ces fonds, Abdoulaye Daouda Diallo a annoncé une reddition des comptes sur les recettes d’hydrocarbures. «La loi prévoit également un dispositif transparent de suivi et de contrôle de la gestion des recettes d’hydrocarbures. Tous ces fonds seront soumis aux corps et organes de contrôle de l’Etat, notamment la Cour des comptes l’Inspection générale d’Etat; et il est prévu, en plus de cela, un audit annuel desdits fonds», souligne le ministre des Finances et du Budget.
Le Sénégal aura le plus fort taux de croissance en une année
En outre, Abdoulaye Daouda Diallo est revenu sur les perspectives macro-économiques qui se dessinent avec le début de la production des champs de Sangomar et Grand Tortue Ahmeyim (Gta) en 2023. Et, c’est pour conforter une projection de croissance qui sera multipliée par deux en 2023 avec un taux de 13,6% contre une croissance de 5,5% en 2022. Ce qui, dit-il, placera le Sénégal comme étant le pays qui aura le plus fort taux de croissance en une année. «Ce qui n’a jamais été obtenu par notre pays depuis les indépendances», se glorifie Abdoulaye Daouda Diallo. Dans cette dynamique, il révèle qu’il est attendu une augmentation du budget à hauteur de 700 milliards par an. Ainsi, à partir de 2024, notre pays, dit-il, aura dépassé les 6000 milliards de budget. «Ce qui se traduira par une multiplication par 3 de notre Budget général en moins d’une décennie. Le déficit passera de 4.8% en 2022 pour aller à 3.7% en 2023 pour se stabiliser autour de 3%. De même, le taux d’endettement importantva continuer de baisser. «Notre stock de dette projeté à 64,6% en 2022 passera à 57,8% en 2024 et continuera à connaitre un fléchissement pour se stabiliser autour de 55% en 2025», annonce Abdoulaye Daouda Diallo.
Moussa CISS