PROJET DE LOI POUR LA DISSOLUTION DU CESE ET DU HCCT : Thierno Bocoum parle de stratégie politicienne risquée, voire enfantine




 
 
Pour Thierno Bocoum, derrière cette initiative se cache une stratégie politicienne risquée, voire enfantine, visant à provoquer un rejet de la réforme constitutionnelle pour mieux préparer une dissolution de l'Assemblée nationale. Dans un texte publié hier, l’ancien parlementaire note que dans un contexte où les attentes des citoyens sont nombreuses et pressantes, cette démarche suscite des interrogations sur les véritables priorités du gouvernement.
 
Dans son texte publié sous le titre «Session extraordinaire convoquée par le président de la République : une démarche qui frise l’enfantillage», Thierno Bocoum commence par reconnaître que la suppression du Haut Conseil des Collectivités territoriales (Hcct) et du Conseil économique social et environnemental (Cese) est hautement souhaitée. Mais, regrette-t-il, derrière son initiative salutaire, le président de la République verse dans la politique politicienne. «Chercher à introduire une réforme constitutionnelle tout en étant sûr de ne pas avoir la majorité requise est une triste manière de jouer aux enfantillages avec les institutions de la République et d’exposer une stratégie politicienne de bas étage», dit-il, ajoutant que le but de l’initiative est de «compter sur le rejet de la loi pour mieux se positionner dans l’optique d’une dissolution prochaine de l’Assemblée nationale.»
Un procédé que Thierno Bocoum juge ridicule. Ainsi il demande : «pendant qu’on y est pourquoi ne pas alors introduire les autres réformes constitutionnelles envisagées et ainsi faire d’une pierre plusieurs coups ?» Pour Bocoum, l’article 63 aurait pu servir à convoquer l’Assemblée nationale en session extraordinaire pour les besoins de la Déclaration de politique générale (Dpg) du Premier ministre.
Selon le patron du mouvement de Agir: «si la volonté de réduire le train de vie de l’Etat était sérieuse, cela devait commencer par la suppression des agences reconduites et qui servent aujourd’hui à caser une clientèle politique». Et de ‘’rappeler’’ au président de la République, ‘’dans son envie soudaine de prendre des initiatives’’, «que l’article 63 peut aussi permettre de convoquer une session extraordinaire afin d’introduire un projet d’abrogation de la loi d’amnistie sur les récentes émeutes au Sénégal».
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
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