PROGRAMME DE RAPATRIEMENT DES DEPOUILLES DES SENEGALAIS DECEDES A L’ETRANGER L’AssociationdesSénégalais d’Amérique (Asa) déclinele “Hadiyatou Rahma” de la Fondation Cheikh Ahmadou Bamba et annonce un nouveau comité de rapatriement de dépouilles vers



 
L’Association des Sénégalais d’Amérique a lancé «Jambaari Asa», sa nouvelle plateforme d’appui aux rapatriements des dépouilles des Sénégalais décédés à l’étranger, en particulier aux Etats-Unis. Par la même occasion, le bureau de l’association en a profité pour rappeler ses relations avec les différents autres programmes sociaux d’assistance aux dépouilles, comme celui dénommé «Hadiyatou Rahma» de la Fondation Cheikh Ahmadou Bamba, qui avait proposé à l’Asa de le rejoindre pour élargir le travail. Une proposition tout bonnement déclinée par le bureau de l’Asa. Selon son président, il n’est pas question que sa structure rejoigne une quelconque organisation sectorielle, évoquant l’ancienneté de son association et sa position de première interface servant la communauté sénégalaise vivant aux Usa.
 
Le calvaire des Sénégalais de l’extérieur pour rapatrier les dépouilles de leurs parents décédés à l’étranger est une réalité. Un véritable casse-tête pour nos compatriotes vivant à l’étranger, si bien que l’Association des Sénégalais d’Amérique (Asa) a finalement lancé son propre comité de gestion des décès et d’assistance aux rapatriements de dépouilles vers le Sénégal.Un secteur qu’elle partage avec la Fondation Cheikh Ahmadou of North America, qui œuvre dans ce même domaine depuis 3 ans. Mais aujourd’hui, s’il s’agit de fusionner pour ainsi être plus inclusifs et plus efficaces, la fondation Cheikh Ahmadou Bamba (Foncab) et l’Association des Sénégalais d’Amérique (Asa) ne parlent pas le même langage. Tout a commencé lorsque l’association mère,l’Asa, confrontée à des problèmes répétés dans l’assistance aux rapatriements des dépouilles, avait décidé de créer un comité de gestion des décès pour une meilleure organisation de cette activité. Informée de cette nouvelle, la Foncab, par le biais de sa commission sociale, avait lancé une campagne médiatique très soutenue pour une inscription massive à son programme «Hadiyatou Rahma» qui, dit-elle, a une solide expérience dans ce domaine. La goutte de trop avait été cette demande solennelle faite au bureau de l’Asa de venir rejoindre la Foncab. «Nous apprécions le fait que d’autres organisations veulent suivre nos pas, mais nous pensions qu’avec l’expérience que nous avons dans ce domaine, ils (Asa) auraient pu nous approcher pour qu’on puisse travailler de conserve et en symbiose», avait lancé Serigne Mbacké Thioune, gérant du programme «Hadiyatou Rahma» lors de la campagne médiatique. M. Thioune avait par ailleurs invité l’Asa à «venir rejoindre la Fondation Cheikh Ahmadou Bamba» pour que le service qu’ils partagent ensemble soit beaucoup plus performant.
 
 
3000 dollars…
 
 
Une invitation que l’Asa a poliment déclinée, en précisant que de par leur ancienneté comme 1ere association sénégalaise à être installée aux Etats-Unis (depuis 1989) et par leur position de premier interlocuteur de la communauté, ce n’est pas à eux d’aller vers la Foncab, mais plutôt le contraire. «Quand on est une association mère, il est du devoir des autres associations sectorielles de venir vers nous», a rappelé Sadio Barry, président de l’Asa. Aujourd’hui, chaque structure travaille de son côté en attendant d’éventuelles personnes,voire le consulat, pour assurer une coopération le plus tôt possible. Mais en attendant ce rapprochement, le programme «Hadiyatou Rahma» a tenu à préciser que même si un autre organisme prenait soin d’un de ses membres décédés, en assurant la totalité des frais de rapatriement, ils remettraient quand même une enveloppe de 3000 dollars à la famille éplorée.
 
«A l’époque où nous lancions “Hadiyatou Rahma”  des Sénégalais restaient congelés dans les morgues américaines plus de 2 mois pour non-assistance»
 
L’offre de la Fondation Cheikh Ahmadou Bamba d’Amérique du Nord a certes étérefuséepar l’Association des Sénégalais d’Amérique, mais elle reste une organisation très dynamique, avec plus de 40 antennes aux Usa et au Canada. «A l’époque où nous lancions le programme ‘’Hadiyatou Rahma’’ des Sénégalais restaient congelés dans les morgues américaines plus de 2 mois pour non-assistance», a renseigné Serigne Mbacké Thioune pour justifier la création de son programme. Ce dernier se rappelle aussi les difficultés que les gens avaient pour rassembler les fonds nécessaires aux rapatriements des dépouilles. A l’en croire, c’est avec une cotisation de 5 dollars par mois et par personne que la fondation a pu couvrir plus de 1000 Sénégalais vivant aux Etats-Unis durant la première campagne. Aujourd’hui, dans sa 4e campagne d’inscription au programme «Hadiyatou Rahma», le nombre d’inscrits a presque triplé. Le bureau du Foncab précise de même que ce programme de rapatriement de corps vers le Sénégal et d’assistance aux familles des défunts ressemble à une assurance-vie, mais n’en est pas une. Rappelant que le programme est à encourager, du fait qu’il joue un rôle de substitution à l’Etat du Sénégal qui, dans les normes, devrait venir en aide à ses ressortissants décédés à l’étranger.
 
 
ENCADRE
 
Pourquoi la Fondation Cheikh Ahmadou Bamba tarde à prendre pied à New York ?
 
La Fondation Cheikh Ahmadou Bamba, bien que performante et active dans la plupart des Etats des Usa, a rencontré des soucis dans l’Etat de New York, où elle a toujours souhaité incarner un leadership. En effet bien avant l’incident avec l’Association des Sénégalais d’Amérique, la Foncab s’était vu refuser l’idée de coiffer les associations mourides comme le Murid Islamic Community in America (MICA) qui existait bien avant sa création. Selon une source proche du dossier, Serigne Mame Mor Mourtalla avait une vision de fédérer toutes les associations islamiques de confession mouride au sein de la nouvelle Fondation Cheikh Ahmadou Bamba qui venait de voir jour. Une vision que des disciples basés à New York n’avaient pas trop partagée. Conséquence : ils avaient maintenu leur structure intacte. Aujourd’hui, c’est un vieux dossier empoussiéré qui vient d’être rouvert dans la communauté sénégalaise vivant aux Etats-Unis. Le MICA qui a son siège à New York et est gestionnaire du Keur Serigne Touba de la même ville, a pour sa aprt soutenu le comité de gestion des décès récemment lancé par l’Asa, tout en saluant les brillants efforts du programme «Hadiyatou Rahma».
 
Ahmadou Ben Cheikh KANE
(Correspondant permanent)
 
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