Ça y est, Rufisque-ville va bientôt opérer une mue, puis se départir de l’étiquette de « ville sale ». Ceci, grâce aux travaux de construction d’un réseau d’assainissement à même de résoudre définitivement la lancinante problématique de la gestion des eaux usées dans la localité. Ainsi, un investissement global de plus de 6 milliards de F Cfa a été prévu pour la concrétisation du projet sur une durée de 4 ans.
Le programme d’assainissement liquide municipal (Palm) devient enfin une réalité dans la ville de Rufisque. L’opération a été officialisée avec le lancement officiel des travaux par le député-maire de ville, Dr Oumar Cissé, en compagnie de son équipe municipale. Ils ont effectué une visite guidée sur les différents sites ciblés devant abriter les ouvrages ; un exutoire du canal de l’Est, à Roukhou Teugue et sur le canal Capec, situé à la Zone d’aménagement concertée (Zac) de Mbao, entre autres.
Les limites du Plan directeur d’assainissement (Pda) datant de 25 ans
Vingt-cinq ans après le Plan directeur d’assainissement (Pda), l’institution municipale a décidé de passer à un palier supérieur avec la mise en œuvre du Palm. Occasion choisie par le député-maire et ses collaborateurs pour tordre le cou à l’éternelle étiquette « Rufisque, ville sale ». Le Palm consistera à éradiquer le phénomène des récurrentes inondations ainsi la problématique des nombreux canaux à ciel ouvert. « Vingt-cinq ans après son adoption, force est de constater que le Pda est loin d’être intégralement opérationnalisé. En effet et pour rappel, parmi les nombreux projets initialement inscrits dans le Pda, ceux réalisés se résument aux réseaux de collecte d’eaux usées connectés à une Step à lagunage couvrant moins de 15% du territoire de la Ville ; et aux deux canaux primaires de drainage d’eaux pluviales (Canal Central et Canal de l’Ouest) qui ne sont toujours pas opérationnels du fait de travaux à l’arrêt depuis plusieurs années », indique-t-il.
Les merveilles du Programme d’assainissement liquide municipal (Palm)
le premier magistrat de la ville se réjouit de constater que pour faire face à cette situation qui a assez perduré, les populations s’organisent et développent des formes de résilience, « en s’investissant collectivement, avec l’appui de la Ville et des communes, dans la mise en place de réseaux d’égouts communautaires à faible diamètre dans les nombreux quartiers non desservis par le réseau de l’Onas et la réalisation de tranchées et la mise en place de dispositifs de pompage pour se prémunir contre les inondations».
C’est tenant compte de cette dynamique communautaire, qu’il convient de renforcer et d’encadrer, que « la ville a initié le Palm en s’alignant sur les activités de la ligne n°3 du PAP 2R. Il s’agit principalement des activités déclinées dans les composantes réalisables par la Ville, en collaboration avec les communes et les Ocb ». Les autres activités de la Ligne n°3 concernent des projets structurants qui relèvent de la compétence exclusive de l’Etat et dont la mise en œuvre requiert la mobilisation d’importantes ressources financières.
A noter aussi qu’ils sont, dans leur grande majorité, inscrits dans le Pda ; ceci est illustré par le taux très faible de construction de l’ossature du réseau de drainage des eaux pluviales. En outre, il y a lieu de rappeler que les équipes municipales qui se sont succédé et les populations rufisquoises ont régulièrement sollicité, sous différentes formes, l’intervention du Gouvernement pour la mise en œuvre de ces projets. Par ailleurs, à diverses occasions, le Gouvernement s’est engagé à réaliser la plupart de ces projets, notamment lors du Conseil interministériel décentralisé tenu à Rufisque, en juillet 2016, de différentes campagnes électorales, de visites de ministres, etc. « Or, il ressort du diagnostic approfondi et de l’évaluation exhaustive des investissements structurants à déployer pour régler durablement les problèmes d’assainissement liquide à Rufisque, que ces promesses sont loin d’être tenues ».
Vieux Père NDIAYE