PROCHES DE CHEIKH AMAR CONTRE SERIGNE DIAGNE DE DAKARACTU: Les prévenus nient, les avocats se lançent des piques, le procureur trouve les faits graves, le procés renvoyé



 
 
  Les choses se corsent pour Maguèye Guèye, Ousmane Seck alias Bouba, tous proches collaborateurs du milliardaire Cheikh Amar. En prison depuis quelques jours, ils sont poursuivis pour injures, calomnies et menaces de mort contre le Directeur de publication de dakaractu Serigne Diagne. Appelé hier à la barre, le procès a été renvoyé au 30 octobre prochain pour la comparution du plaignant Serigne Diagne. Les prévenus Maguèye Guèye et Ousmane Seck alias Bouba étaient seuls devant la barre des flagrants délits de Dakar, puisque Modou Amar et Délégué n’ont pas été interpellés et comparaitront sous ces préventions à cette date. L’affaire opposant les nommés Maguèye Guèye, Ousmane Seck alias Bouba tous chauffeurs de l’homme d’affaire Cheikh Amar, le frère de ce dernier Modou Amar et un certain individu appelé Délégué, au directeur de publication de Dakaractu.com Serigne Diagne, a été renvoyée hier par le juge des flagrants délits de Dakar Firmin Coly jusqu’au lundi 30 octobre prochain, pour comparution de la partie civile.
Les avocats se lancent des piques
Après que le juge a prononcé le renvoi, les avocats des deux parties se sont lancé des piques. «Da ngeen di yeexal jell» (vous retardez votre défaite, Ndlr), a dit Me El Diouf aux conseils de la partie civile. Ce à quoi l’un des avocats du plaignant a rétorqué : «C’est ce qu’on verra, on a qu’à attendre le lundi pour voir». Hier, devant la barre des flagrants délits de Dakar seuls deux des prévenus étaient présents, excepté Modou Amar et Délégué, pour les incriminations d’injures, de calomnies et de menaces de mort.
Me El Hadj Diouf dégage tout en touche, Me Ciré Clédor Ly demande la Lp pour ses clients
Le plaignant Serigne Diagne a brillé par son absence, mais a été représenté par ses avocats, à l’instar de Mes Mbow, Assane Dioma Ndiaye…. Au nom de la défense, qui a estimé que le dossier devait être jugé, Me El Hadji Diouf s’est indigné du renvoi et a déclaré : «Les droits de la défense sont sacrés. Si toutes les parties sont représentées, l’affaire doit être jugée. A cela, il s’ajoute que tous ces 2 prévenus sont innocents. Vu qu’ils n’ont rien reconnu et le numéro de téléphone incriminé ne leur appartient pas. Le dossier est en état et nous nous opposons farouchement à cette demande de renvoi», a-t-il lancé. Me Ciré Clédor Ly de renchérir : «Nous sommes en procédure de flagrant délit, aucun argument ne peut conforter la demande de renvoi. Les mis en cause sont régulièrement domiciliés, ils ont une famille. De plus, il n’y a pas de risque de se soustraire à la justice et ils ont aussi de sérieuses garanties de représentation. Sur ce, je demande une liberté provisoire pour eux», a soutenu la robe noire. Me Aboubacry Barro a abondé dans le même sens.
Le procureur : «les faits sont graves»
La parquetière a purement et simplement simplement rejeté la demande de liberté provisoire formulée par la défense. Selon elle, ce sont des faits graves et les mis en cause ne présentent pas de garanties sérieuses. Elle a été suivie par le juge.
Tout est parti d’un article publié sur le site Dakaractu.net, intitulé: «La Crei sur la piste d’une supposée rétro-commission de 12 milliards versés à Cheikh Amar». Le mercredi 11 octobre dernier, vers les coups de 17 heures, le directeur du site Serigne Diagne a fait l’objet d’injures et de menaces de mort par téléphone sur son numéro Orange le 77 559 61…. Son interlocuteur, appelant du numéro 77 622 97…, s’est présenté comme étant Modou Amar, le frère de Cheikh Amar. Aussitôt après avoir décliné son identité, il a commencé à injurier et à proférer des insanités suivies de menaces de mort à l’encontre de Serigne Diagne : «Si Cheikh Amar va en prison, je te promets de prendre ta vie».
Suite à cela, une deuxième personne sous le prénom de Bouba l’a taxé de journaliste corrompu et a réitéré les mêmes insultes à son endroit. Il lui promet l’enfer et aussi de mettre un terme à sa vie dans un futur proche. Puis une troisième personne du nom de Maguèye est entrée dans la danse. Et enfin un quatrième sous le pseudonyme de Délégué, qui a fait savoir à la partie civile qu’il nuisait aux intérêts de son patron Cheikh Amar. Avant de lui répéter de prendre au sérieux les menaces de mort.
Les prévenus disent ne pas connaître Modou Amar
A l’issue de cela, Serigne Diagne, qui procédait à l’enregistrement de la communication, a déposé une plainte à la Division des investigations criminelles contre ces prévenus tous domiciliés chez Cheikh Amar, pour injures, calomnies et menaces de mort.
Sachant que les carottes sont cuites, les prévenus Maguèye et Bouba ont dit qu’il ne connaissait Modou Mamoune Amar propriétaire du numéro 77 622 97… qui a « mis l’appel, ni d’Adan ni d’Eve.
Par ailleurs, les inculpés ont dit avoir connu Délégué à Touba et que ce dernier a demandé du travail à TSE, entreprise de Cheikh Amar qui ne l’a pas recruté.
Ce n’est pas tout. Maguèye Guèye et Ousmane Seck alias Bouba ont durant leur interrogatoire préliminaire, soutenu ne pas connaitre le plaignant Serigne Diagne dont ils entendent parler que dans les médias.
Fatou D. Dione (Stagiaire)

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