PROCES PRESUMES DJIHADISTES: Imam Ndao libre après 3 ans de détention préventive, Matar Diokhané condamné à 20 ans de travaux forcés



 
 
 
Tout ça pour ça. Après les graves accusations de terrorisme, des années de détention préventive, un procès marathon, Imam Alioune Ndao a été purement et simplement acquitté. Et pourtant, le procureur avait requis 30 ans à son encontre. Si c’est un ouf de soulagement côté Imam Ndao, ce n’est pas le cas des autres, dont Matar Diokhané qui, avec Abdou Hakim Mbaké Bao, a eu la sentence la plus lourde : 20 ans de travaux forcés. Tout de même, moins que la réquisition du procureur qui avait demandé la perpétuité à son encontre.
 
 
 
Enfin ! Après plus de 30 jours de procès et plusieurs semaines d’attente, Imam Alioune Badara Ndao et Cie ont été finalement fixés sur leur sort hier, en présence de leurs proches venus nombreux les soutenir. Et après tout ce tintamarre qui a suivi l’arrestation de l’imam kaolackois, accusé presque d’être le cerveau de cette bande et la peine de 30 ans de travaux forcés requise par le procureur à son encontre, la montagne a accouché d’une petite souris. Un mois avec sursis pour détention illégale d’arme au second degré sans autorisation administrative, c’est la peine infligée finalement à Imam Ndao qui, pourtant, était poursuivi pour des chefs d’accusation gravissimes, notamment blanchiment de capitaux, actes de terrorisme par menace ou complot et financement dans le cadre d’activité terroriste. Il a été acquitté de tous ces chefs d’accusation. L’imam kaolackois recouvre ainsi la liberté après avoir passé 3 années en prison.
C’est à 9 heures 24 minutes que le juge Samba Kane a commencé la lecture du jugement, devant les 29 accusés qui étaient installés dans le box depuis 8 heures 34 minutes. L’assistance également attendait, inquiète, certains égrenaient leurs chapelets.
 
 
Annulation du Pv d’enquête préliminaire de l’accusé Ibrahima Ndiaye et libération d’office
 
 
Prononçant son délibéré, le juge a d’abord rejeté l’exception tirée de l’illégalité des poursuites et toutes les autres exceptions soulevées comme étant mal fondées. Il a aussi annulé le procès-verbal d’enquête préliminaire de l’accusé Ibrahima Ndiaye, ainsi que tous les actes subséquents le concernant, avant d’ordonner sa libération d’office.
 
 
Matar Diokhané échappe à la perpét et prend 20 ans de travaux forcés
 
Après avoir déclaré l’action publique recevable, le juge Samba Kane a d’abord commencé par le candidat d’Aqmi, en l’occurrence Abdou Akim Mbacké Bao. Il a rejeté la demande d’expertise médicale qui a été formulée par ses conseils. Le juge a continué sur Matar Diokhané, qui est un personnage central dans cette affaire. Il a prononcé sa condamnation à 20 ans de travaux forcés pour actes de terrorisme, association de malfaiteurs. Cependant, Matar Diokhané a été acquitté pour les autres crimes. Le juge n’a pas suivi le procureur Aly Ciré Ndiaye qui avait requis la perpétuité à son encontre.
 
 
15 des 29 accusés dont les femmes de Matar Diokhané acquittés
 
 
La Chambre criminelle a aussi acquitté 15 des 29 accusés dont les deux épouses de Matar Diokhané Coumba Niang et Amy Sall, leur belle-sœur Marième Sow, l’ingénieur Alioune Badara Sall, Daouda Dieng, Boubacar Décol Ndiaye, Omar Keita, Moustapha Diatta, Ibrahima Hanne, Mor Mbaye Dem, Mamadou Moustapha Mbaye, Alpha Diallo, Pape Kibily Coulibaly, El Hadji Mamadou Ba, Ibrahima Hann et Ibrahima Ndiaye.
Ainsi, 13 accusés ont reçu le sabre du juge. Il s’agit de Abdou Hakim Mbacké Bao, qui était au Nord-Mali qui a été condamné à 20 ans de travaux forcés, Mohamed Ndiaye et Ibrahima Diallo ont écopé de 15 ans de travaux forcés, Omar Yaffa, Abdou Aziz Dia, Lamine Coulibaly, Abou Diallo et Cheikh Ibrahima Ba, ont pris 10 ans de travaux forcés. S’agissant de Lamine Mballo, Latyr Niang et Saliou Ndiaye, ils  ont été condamnés à 5 ans de travaux forcés.
 
 
L’arme de Imam Ndao et ses 9 millions confisqués
 
En outre, la Chambre a ordonné la confiscation de l’arme qui a été saisie chez Imam Ndao ainsi que la somme de 14.000 euros (plus de 9 millions) que ses avocats avaient consignée lors du procès. Les 14.500 euros retrouvés auprès de Coumba Niang ont également été confisqués. Par contre, la Chambre a ordonné la restitution de tous les biens et autres deniers appartenant aux acquittés.
 
 
 
Fatou D. DIONE

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