PROCES KHALIFA SALL ET CIE: «L’erreur» du Parquet contraint le juge à renvoyer au 3 janvier pour régularisation



 
Le procureur de la République a convoqué Khalifa Sall et Cie pour leur audience du 14 décembre. Mais, il a oublié d’aviser leurs conseils, violant ainsi les dispositions de l’article 174 du Code de procédure pénale. La défense du maire de Dakar l’a souligné au juge, qui a été obligé de renvoyer le dossier pour régularisation. L’affaire revient le 3 janvier prochain en audience spéciale. Le procureur de la République s’est empressé d’aller en procès au point de commettre l’erreur de ne pas respecter le Code de procédure pénale. C’est en réalité de son fait que l’audience de Khalifa Sall et Cie a été renvoyée. Pour corriger cet impair, le juge Magatte Diop a préféré renvoyer l’affaire au 3 janvier 2018, pour régularisation. «Si le Parquet ne régularise pas, le Tribunal peut renvoyer autant de fois, jusqu’à ce qu’il régularise. Il n’y’a aucun problème», a fait comprendre Magatte Diop. Une manière de montrer de rassurer les avocats de la défense et de montrer qu’il se conformera au droit et à la loi. Les avocats de la défense pas régulièrement convoqués, le juge renvoie le procès En fait, dès l’entame du procès, Me Demba Ciré Bathily et ses confrères de la défense ont fait observer qu’ils ont été irrégulièrement saisis. «C’est le vendredi que notre client a reçu sa convocation, mais nous avons appris l’enrôlement du dossier par voie de presse. Le lundi, notre client nous en a parlé. Mais, jusqu’à présent, le Parquet ne nous a pas envoyé de convocation, violant ainsi l’article 174 du Code de procédure pénale qui fait obligation au Parquet d’aviser les conseils», plaide Me François Sarr. Le juge leur donne raison et ordonne le renvoi. Il a aussi précisé que ce sera en audience spéciale, à la salle 4 du palais de justice Lat-Dior. Magatte Diop «donne» le dossier à la défense Me Abdou Dialy Kane a fait, par ailleurs, remarquer au juge que les avocats n’ont pas encore le dossier et qu’ils souhaiteraient l’avoir. Car, on leur avait demandé de le consulter, mais, dans le cabinet du juge d’instruction. Et matériellement, ils n’avaient pas le temps, surtout qu’il s’agit d’un dossier volumineux. Le juge Magatte Diop a accédé à leur demande et leur a promis de leur remettre le dossier. Khalifa Sall et Cie, tous tout de blanc vêtus, affichent bonne mine Durant les débats Khalifa Sall est resté en spectateur, écoutant ses conseils. Idem pour Mbaye Touré et les autres. Mais, ce n’est pas seulement le silence qu’ils partageaient. En effet, ils étaient presque tous tout de blanc vêtus. Une couleur qui symbolise l’innocence….
C’est à 9 heures 50 minutes que le maire de Dakar et ses co-prévenus sont entrés dans la salle. A ce moment, toute la presse ainsi que ses partisans étaient bloqués devant la salle 3 par les gendarmes, qui ne voulaient rien entendre. Lorsqu’ils l’ont aperçu par l’entrebâillement de la porte, les partisans ont scandé son nom, heureux de voir enfin leur leader ; n’en déplaise aux gendarmes qui s’agitaient comme pour les empêcher de crier. Mais, l’affection et le militantisme étaient là. C’est plus d’une demi-heure plus tard que les journalistes ont été autorisés à entrer dans la salle. Les débats clos 30 minutes après, Khalifa Sall affiche le sourire, salue ses militants et sympathisants qui s’époumonaient à scander encore son nom. Il sort de l’autre côté de la salle pour rejoindre la cave, suivi de ses coinculpés qui également présentaient une bonne mine.
Alassane DRAME
 

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