PROCES EN APPEL DE KHALIFA SAL: Cissé Fall, 2éme assesseur de Demba kandji, servait au ministère de la justice



 
Le fait a quasiment échappé à tout le monde. Seuls, peut-être les avocats de la défense l’ont remarqué, mais ont préféré le passer sous silence. Et pourtant, c’est flagrant. En effet, par l’ordonnance par laquelle le Premier président de la Cour d’appel de Dakar a modifié la composition de la deuxième Chambre correctionnelle de la Cour d’appel, pour «se nommer» président de cette chambre dans l’affaire opposant Khalifa Ababacar Sall au ministère public, Demba Kandji a aussi nommé, comme deuxième assesseur, le juge Cissé Fall. Un fait d’autant plus curieux que le juge Cissé Fall était affecté au ministère de la Justice. Pire, lors du procès en première instance, le magistrat venait régulièrement aux audiences avec son bloc-notes. Durant tout le procès, il était très concentré sur son sujet et prenait des notes comme pour préparer son rapport.
La nomination d’un tel juge, qui vient directement du ministère, dans un procès qui oppose un citoyen au ministère public, est très curieuse. Même si, par ailleurs, c’est légal. Mais le fait que cela fait suite à l’attitude du Premier président de la Cour d’appel, qui a senti la nécessité de changer la composition de la  deuxième Chambre pour la présider rend cette nomination encore plus troublante. C’est comme si les magistrats qui composaient cette chambre n’ont pas les compétences requises pour gérer ce dossier. Pourquoi Demba Kandji a choisi de prendre le dossier en main ? (il faut tout de même signaler que ce n’est tout de même pas la première fois qu’il le fait et c’est tout à fait légal). Autre question : pourquoi, dans la nomination des juges qui vont l’accompagner, il a préféré quelqu’un du ministère ? Même si Cissé Fall est présenté comme un magistrat intègre et très compétent, le fait qu’il vienne du ministère prête à confusion.
A côté de Demba Kandji et Cissé Fall, il y a le juge Amady Diouf, lui aussi juge compétent, courageux et intègre selon ses collègues interrogés. Il faut rappeler que c’est à la majorité des voix que les décisions se prennent.
 
 
Alassane DRAME

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