L’accusé Latyr Niang a devant le juge contesté avoir combattu dans les rangs de Boko Haram, malgré qu’il a été poussé par son ami Aboubacry Guèye alias Abou Khamza à se rendre au Nigeria. Cependant, Latyr Niang a expliqué avoir été abusé ainsi qu’Aboubacry lorsqu’ils y étaient. Même si sa femme a confirmé qu’il était dans un pays arabe aux côtés de combattants musulmans avant de rentrer avec beaucoup d’argent.
A la suite de l’accusée Marième Sow, Latyr Niang a fait face au juge de la Chambre criminelle de Dakar où il a comparu, hier, pour différents chefs d’inculpation. Demeurant à Rosso Sénégal, marié à 2 épouses et père de 5 enfants, l’accusé a d’abord expliqué au juge n’avoir pas de pseudonyme. Agé de 32 ans, agriculteur et commerçant, il a déclaré n’avoir pas compris ce qui lui a été reproché, avant de le contester. Soutenant n’avoir pas assisté en 2012 à une réunion tenue à Rosso, au cours de laquelle il était question d’aller en Syrie, Latyr Niang d’expliquer que son ami Aboubacry Guèye alias Abou Khamza l’a poussé à voyager. A l’en croire, Aboubacry l’a un jour avisé qu’il partait en voyage en lui demandant s’il souhaitait y aller. Latyr dit avoir sauté sur l’occasion en précisant que ce dernier ne lui a pas indiqué la destination.
Tout de même, Latyr Ndiaye a dit en avoir parlé à l’une de ses épouses, sollicitant de celle-ci des prières. Mais il lui a dit qu’ils e rendait en Allemagne. Une déclaration contraire à celle de sa femme qui, à l’enquête, a affirmé que Latyr lui a dit qu’il se rendait dans un pays arabe pour prêter main-forte aux combattants. Toujours selon la femme, son mari Latyr Ndiaye lui a aussi dit qu’à son retour de voyage, il apporterait beaucoup d’argent.
Pour le voyage, leur point de départ étant Rosso, Latyr Niang et Aboubacry Guèye ont rallié Kaolack où ils ont emprunté un bus dans lequel se trouvaient des passagers qui allaient en Espagne, assurait-il. Ayant toujours confiance à Aboubacry, une fois au Niger, ils auraient logé dans une maison avec des gens durant des jours. Mais, il soutenait que personne parmi ses co-accusés ne s’y trouvait.
Par la suite, ils s’étaient rendus au Nigeria, dans une maison où les compagnons d’Aboubacry Guèye ont ligoté des gens qui auraient commis des péchés et qu’on a voulu exécuter. Et que, grâce à son intervention auprès d’Aboubacry Guèye, ils ont été relâchés. Toujours selon Latyr Niang, ce n’est que le lendemain de cet évènement qu’un véhicule l’a récupéré, tôt le matin, pour le conduire dans un autre endroit qu’il ignorait.
Après quelque temps passé là-bas, Latyr Niang révèle avoir eu l’intention de rentrer au Sénégal, mais Aboubacry Guèye a insisté pour le retenir. Pourtant, selon lui, un gars trouvé là-bas avec qui il, a sympathisé lui avait montré une chambre remplie d’argent, de différentes devises. Et même que ce dernier lui a proposé d’épouser une femme s’il le souhaitait.
Mais son ami Aboubacry Guèye lui a suggéré d’attendre Matar Diokhané qui venait avec d’autres personnes qu’il n’a pas voulu citer, hier. Alors que, face aux agents, Latyr Niang avait dit qu’Aboubacry Guèye lui a conseillé d’attendre Matar Diokhané, qui venait avec des convois de djihadistes sénégalais dont le nommé Ismaïla Ndiaye de Rosso.
Dans le fief de Boko Haram, Latyr Niang dit n’avoir jamais combattu auprès de Boko Haram. Ses affirmations à la barre sont totalement contradictoires avec celles qu’il avait faites devant les enquêteurs où il a révélé avoir participé au combat qui a abouti à la prise de la localité de Fatkhou Moubine et de Bita par les combattants. Soutenant avoir rencontré Matar Diokhané à Rosso, avant qu’il ne parte pour son voyage, Latyr Niang a dit qu’Aboubacry Guèye l’a présenté à l’épouse de Matar, Coumba Niang, à son retour de voyage. Mais, cette dernière ne lui a pas remis les 11 billets de 500 euros, dont la Chambre faisait allusion. Par contre, ledit argent a été remis par Coumba Niang à Aboubacry Guèye qui en a usé pour acheter une décortiqueuse pour sa récolte de riz. Par ailleurs, Latyr Niang a reconnu ne pas connaitre ses autres co-accusés ainsi que Imam Ndao. Même s’il a nié que son objectif n’était pas de se rendre au Nigeria, n’empêche les réquisitions des agents ont prouvé qu’un paquet contenant des numéros de téléphone du Nigeria a été découvert sur lui. Avant qu’il ne termine en vantant les mérites de son ami Aboubacry Guèye, avec qui il a été abusé en allant au Nigeria.
Fatou D. DIONE